Avec le recul d'une semaine, je comprends mieux pourquoi le Front de gauche répétait qu'il était une alternative à la gauche... c'était pour mieux cacher ses défaites aussi nombreuses que symboliques. Celle de Bobigny est d'ailleurs très importante : la ville était communiste depuis 1919, soit depuis la création du PCF ! Une longue période propice au clientélisme, à l'installation de baronnies, d'une mafia rouge sinon. L'alternance est donc préférable. D'ailleurs, la réaction ne s'est pas fait attendre : des émeutes ont éclaté. Pour eux, tout ce qui est à droite du PS, c'est l'extrême-droite, l'UDI comprise. De quoi se plaignent-ils ? L'UDI a du s'allier aux associations musulmanes pour remporter l'élection.Le PCF battu dans plusieurs de ses fiefs de Seine-Saint-Denis
La vague bleue a eu raison, au second tour, de plusieurs bastions communistes en Ile-de-France. C'est en Seine-Saint-Denis que la saignée des terres rouges a été la plus forte. A Bobigny, Stéphane de Paoli (UDI) met fin à un siècle de règne communiste. Il s'impose avec 53,99 % des voix, face à Catherine Peyge, la maire sortante, qui a recueilli 46,01 % des voix.
A Saint-Ouen, le candidat (divers droite) William Delannoy a remporté l'élection avec 53,17 % des voix, devant la maire sortante, Jacqueline Rouillon, qui a récolté 46,83 % des suffrages. Au Blanc-Mesnil, Didier Mignot, édile PCF, est battu par l'UMP Thierry Meignen, élu avec 50,76 % des voix. A Bagnolet, c'est le socialiste Toni Di Martino (35,56 %) qui l'emporte, à l'issue d'une quadrangulaire, devançant Laurent Jamet, alors que la ville était tenue par le PCF depuis 1928.
Dans le Val-de-Marne, la chute de Villejuif est la plus emblématique. La ville dont Georges Marchais fut longtemps le député, aux mains du PCF depuis 1925, a été conquise par le candidat UMP Franck Le Bohellec, avec 48,70 % des suffrages, face à Claudine Cordillot, maire depuis 1999. Pour venir à bout de la citadelle rouge, une alliance hétéroclite s'est nouée entre les écologistes, Natalie Gandais et Alain Lipietz en tête, alliés à M. Le Bohellec sur une liste où figurait également le chef de file de l'UDI, Jean-François Harel, et un ex-PS, Philippe Vidal. (...)
Dans les Yvelines, le PCF déplore la perte de son dernier bastion, Achères, qu'il tenait depuis 1925 avec une interruption entre 1971 et 1977. Son maire depuis 2001, Alain Outreman (PCF), a été défait par Marc Honoré (52,32 %), à la tête d'une liste divers droite.
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Finalement, les cocos peuvent juste se consoler d'avoir gardé Saint-Denis (à un cheveu près) et repris une petite poignée de villes de plus de 3 500 habitants.