Interview de Geoffroy DIDIER

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politicien
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Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par politicien » 12 nov. 2013, 21:44:14

Bonjour,

Tout d'abord merci d'avoir accepter une interview pour notre forum Actu-Politique, vous allez inaugurer cette nouvelle rubrique :

Voici l'interview de Geoffroy Didier, 37 ans, qui est secrétaire général adjoint de l’UMP et cofondateur de la Droite forte, le premier mouvement de l’UMP.

Questions sur la politique nationale et les prochaines élections (municipales et européennes):[/u][/b]
- Que pensez-vous de l'action de François Hollande et de son gouvernement ?
Durant la campagne présidentielle, Francois Hollande n'a pas séduit les Français, il les a trompés. Il leur a fait croire qu'il ferait de la crise économique son affaire et qu'il suffirait de se débarrasser de Nicolas Sarkozy pour apaiser la société française. Dix-huit mois plus tard, concrètement, où en sommes-nous? La France est à la fois plombée, avec 53 milliards d'euros d'impôts supplémentaires, divisée, avec le mariage pour tous et bientôt le droit de vote des étrangers, et fragilisée, avec une délinquance qui explose et un communautarisme qui se développe. Pour aller chaque semaine plusieurs fois à la rencontre de nos concitoyens, je sens ce que je n'avais jamais ressenti jusqu'ici: une révolte de la base, une fracture entre le système politique parisien et le reste du pays. Je pèse mes mots, mais il faut bien voir la réalité en face: la France gronde et les Français sont en colère. Dans une démocratie moderne et plus aboutie, les Français seraient en droit d'attaquer en justice Francois Hollande pour publicité mensongère.

- En 2009, sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy l'éco-taxe a été votée à l'unanimité par le Parlement, était-ce une erreur ? Fallait-il suspendre l'éco taxe ? Et que pensez-vous du contrat signé avec la société Ecomouv' à cette époque ?
Le principe de l'écotaxe est juste, mais l'action publique c'est aussi la gestion du temps. Après tant de nouveaux impôts en quelques mois seulement, qui pourrait encore accepter de payer une taxe de plus, aussi verte et moderne soit-elle? Le débat n'est plus à la couleur de la fiscalité, mais à sa lourdeur, et celle-ci est devenue insupportable. Certains de nos concitoyens sont contraints d'emprunter pour payer leur impôt sur le revenu! La décence politique consiste donc à renoncer à des projets justes lorsque leur application devient inique.

- Selon vous, François Hollande mène-t-il une politique si différente que celle de Nicolas Sarkozy ? Par exemple tous les deux sont pour l'austérité budgétaire ?
L'action de François Hollande n'a rien à voir avec celle de Nicolas Sarkozy. Entre 2007 et 2012, tout n'a pas été réglé et même loin de là, mais au moins, la trajectoire des déficits publics était la bonne - la Cour des comptes dirigée par un socialiste l'avait même jugée "exemplaire". Des premières réformes de structure avaient, en effet, été engagées: non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, service minimum dans les transports, retraite à 62 ans. Et l'interdiction du port de la burqa dans l’espace public était le début d'une lutte contre le communautarisme, comme les peines plancher auraient été le début d'une meilleure protection des victimes si elles avaient été appliquées dans les tribunaux. Pouvez-vous, en revanche, me citer une seule réforme structurelle engagée depuis dix-huit mois par Francois Hollande qui permette d'enrayer les déficits, de diminuer la masse salariale de l'Etat ou de mieux lutter contre le communautarisme? Une seule réforme qui prépare l'avenir ou qui nous protège mieux au présent? Vous n'avez pas trouvé? Normal, il n'y en a pas! A vrai dire, je suis stupéfait par l'inertie de la majorité sur tous les dossiers fondamentaux. Au-delà des opérations de communication présidentielle et des bisbilles internes au gouvernement, ce qui est le plus préoccupant pour chacun de nous, c'est que ce pays est géré à la petite semaine.


- Les municipales sont avant tout un scrutin local, souhaitez-vous en faire un enjeu national ? Et pensez-vous que l'UMP réussira à provoquer une "vague bleue", ou qu'au contraire le PS réussira à limiter la casse en jouant sur les enjeux locaux voire en profitant des triangulaires?
Les élections municipales sont avant tout des enjeux locaux, et l'UMP a de véritables chances de reconquête sur de nombreux territoires car nos candidats sont ancrés, préparés, structurés. Les socialistes, eux, misent encore sur leur stratégie bien connue de clientélisme électoral, mais celle-ci s'épuise peu à peu et finira par se retourner contre eux car, on le voit sur le terrain, elle a produit plus de déceptions que de satisfactions. Le FN, lui, est dans une pure logique de casting, avec pour objectif de créer une armée de nouveaux cadres du parti au service de la seule ambition de Marine Le Pen de 2017. Je suis persuadé que ce qui fera la différence lors des échéances de mars prochain, c'est avant tout la sincérité de l'engagement de nos candidats sur le terrain. L'ambiance nationale est naturellement porteuse pour les forces d'opposition, mais aucun candidat ne doit pouvoir compter dessus.

- En cas de duel PS - FN pour quel sera votre choix ?
Mon choix est clair: UMP au premier tour, UMP au second tour. Assumons d'être le premier parti politique de France, arrêtons d'être obsédés par les autres formations politiques, et vous verrez que vous n'aurez plus à me poser cette question! Les dirigeants de ma famille politique ont plus que tort d'accepter de répondre à une telle question car y répondre, c'est accepter de s'inscrire dans une logique d'échec. Je crois trop dans mes idées et respecte trop ceux qui les partagent pour accepter une telle déroute. Désolé mais je ne suis pas un adepte du suicide collectif!

- Serez-vous candidat aux municipales en 2014 ? Il se dit que vous pourriez figurer sur la liste d'André Santini est-ce vrai ?
Je suis engagé depuis déjà plusieurs mois dans le combat des élections municipales, allant chaque semaine sur les routes de France pour soutenir les candidats de ma famille politique qui le souhaitent. Cannes, Forbach, Brest, Saint-Chamond, Gentilly, Neufchâteau, Cherbourg, etc. Avec humilité mais détermination, je suis au rendez-vous de tous ceux qui ont besoin de nous. C'est cette démarche de présence permanente sur le terrain qui fonde la légitimité et explique le succès du mouvement militant la Droite forte que nous portons avec Guillaume Peltier. S'agissant de mon sort personnel, oui, je compte être candidat en Ile-de-France car j'accepte moi aussi d'être en première ligne.

- Concernant les européennes, le FN arrive en tête des sondages actuellement juste devant l'UMP.
Pensez-vous que le FN pourrait sortir vainqueur de ce scrutin ? Quelle est la stratégie électorale de l'UMP : empiéter sur les thèmes du FN pour lui faire concurrence, ou au contraire mettre l'accent sur les enjeux européens, comme en 2009 ?

Nous gagnerons les élections européennes parce que nous dirons la vérité aux Français: l'Europe est une très belle idée, mais elle est en train de se gâcher elle-même. Concrètement, il faut déjà commencer par stopper net l'hémorragie: mettre fin à l'élargissement, dire non à l'adhésion de la Turquie alors que des négociations en ce sens ont repris, enlever de l'espace Schengen les pays qui ne sont que des passoires, arrêter d'ennuyer les peuples avec des réglementations aussi tatillonnes que celle, comme ce fut le cas récemment, de la taille des chasses d'eau! Ces gens-là ne servent pas l'Europe, ils la torpillent. Il va donc falloir oser reprendre certaines choses à zéro. Sans l'Europe, la France ne sera plus rien. Mais cette Europe-là, la France n'en veut plus.


Questions sur l'UMP :
- François Bayrou et Jean Louis Borloo ont scellé leur réconciliation, qu'en pensez-vous ? Est-ce que l'Udi est encore un partenaire fiable pour l'UMP ?
Il faut un centre fort à côté d'une droite forte. Mais qui peut penser que Francois Bayrou est le plus légitime aujourd'hui à incarner cette sensibilité alors qu'il a lui-même voté Francois Hollande et précisé le 19 février dernier qui si c'était à refaire, il le referait? Ça, ce sont les actes. Et dans ma conception de l'engagement politique, un discours d'un jour compte toujours moins que des actes répétés. Si nous voulons réhabiliter les Français avec la politique, il faudrait sans doute commencer par inoculer un peu de cohérence dans l'action de certains de nos dirigeants!

- Un an après "la guerre" entre Jean François Copé et François Fillon où en est l'UMP aujourd'hui ?
L'UMP, pour moi, ce sont avant tout 300 000 militants, engagés, unis, sincères. C'est pour eux que je me bats chaque jour. Et lorsque je vais à leur rencontre, ils me disent : "A Paris, ils sont devenus fous!" Les dirigeants doivent, en effet, le comprendre: nous ne sommes pas là pour nous diviser ni pour nous autoflageller! Les choses progressent néanmoins, à commencer par l’action menée par Jean-François Copé, qui dirige très bien le parti. Il est à la fois très réactif, offensif et constructif. Regardez par exemple avec quelle force il a su dénoncer l'application folle de la réforme des rythmes scolaires!

- Quel est l'avenir de la droite forte au sein de l'UMP ?
La Droite forte est devenue il y un an le premier mouvement militant de l'UMP. De plus en plus de nos concitoyens nous disent, avec Guillaume, que la Droite forte leur redonne espoir. Nous avons déjà contribué à ce que la droite arrête de s'excuser de ne pas être de gauche, se laisse moins impressionner qu'auparavant par les bien-pensants (qui à force de bien penser ne pensent plus rien…) et ne se réfugie plus dans des postures morales déconnectées du peuple comme ce fut le cas avec le front républicain! C'est une véritable révolution à droite que nous avons entreprise. Nous nous battons pour que l'UMP se réapproprie les valeurs de patriotisme, de mérite, d'ordre et d'autorité de la loi, et je peux vous dire que sur le terrain, ça marche! L'indice de satisfaction de la Droite forte y est très élevé! Si un an après sa création la Droite forte est déjà incontournable dans le paysage politique, eh bien je vais vous faire une confidence: cela ne fait que commencer! Car avec Guillaume Peltier, nous avons mille projets et ne lâcherons rien. Cette niaque, nous la devons à tous ceux qui chaque jour davantage partagent nos idées et nos valeurs.

- Beaucoup pensent que la droite forte drague le FN, qu'est-ce qui vous sépare aujourd'hui du FN ?
Ayez bien une chose à l'esprit: la Droite forte est désormais le premier mouvement de l'UMP. Elle n'est donc pas la droite de la droite, mais bien le cœur de la droite! Nous ne voulons aucune alliance avec les apparatchiks du FN mais tous les Français qui ont choisi de voter FN, faudrait-il faire semblant de ne pas les avoir vus? Devrions-nous les oublier à jamais? Nous nous adressons à eux avec le même respect et la même considération que tous les autres Français car la France ne se découpe pas en tranches et qu'il n'y a pas de sous-électeurs dans ce pays. Je ne suis pas là pour juger moralement qui que ce soit. Je préfère convaincre politiquement. C'est même précisément cela, selon, moi, la mission d'un responsable public. Concrètement, nous comprenons les exaspérations légitimes et apportons des solutions à la fois offensives et républicaines: fin définitive des allocations sociales aux fraudeurs récidivistes, retour du service militaire pour enseigner le respect des règles et des valeurs, fin de l'automaticité de l'acquisition de la nationalité française. Car pour devenir Français, il faut le vouloir et il faut que la France s'assure que vous en maîtrisez la langue et que vous en respectiez les lois (casier judiciaire vierge) et les valeurs (pas de polygamie, par exemple). Tout cela n'est pas droitier mais seulement du bon sens! Je ne suis pas un idéologue. Je n'ai qu'une boussole, c'est la République.

- Souhaitez-vous retour le retour de Nicolas Sarkozy ? Et doit-il être le candidat de l'UMP en 2017 ?
Il faut laisser Nicolas Sarkozy tranquille, il est aujourd'hui bien au-dessus de la mêlée et loin des contingences partisanes. S'il revient, ce sera uniquement par devoir. Ma conviction est qu'il le faudra. Car en 2017, il sera au-dessus du lot: à une expérience d'Etat inégalée, se sera ajouté une hauteur de hauteur et un recul durant cinq années. Face au déclin socialiste et aux tentations extrémistes, il nous faudra un homme d'Etat.

- Geoffroy Didier vous n'avez que 37 ans, comment voyez-vous la suite de votre engagement politique ? Souhaitez-vous avoir plus de responsabilité ?
L'engagement public est en moi. Depuis que je suis gamin, j'ai toujours voulu servir mon pays. La politique est donc avant tout pour moi comme instinctive, naturelle, presque intrinsèque. C'est comme ça. Avocat de formation, j'ai fait le choix de faire une école de commerce et d'exercer plusieurs années dans une structure privée en France et à l'étranger plutôt que de faire l'ENA car pour sentir ce qui est bon pour son pays, il faut l'avoir vu sous toutes ses coutures. Mais ne nous y trompons pas: servir son pays demande un engagement total. Fidèle à ma vocation, je m'y consacre aujourd’hui entièrement.

- En 2006 vous avez été porte-parole du club politique "La diagonale", avec comme objectif de réunir les "Sarkozystes de gauche", aujourd'hui vous êtes co-fondateur de la droite forte, votre positionnement politique a-t-il changé ces dernières années ?
Je vais vous rassurer ou peut-être vous inquiéter: je n'ai jamais été de gauche! Brice Hortefeux, qu'on aurait du mal à soupçonner d'avoir été un jour socialiste, avait créé en 2006 un mouvement, la Diagonale, qui rassemblait des citoyens de la société civile, de gauche comme de droite, et qui voyaient en Nicolas Sarkozy une capacité à bouger les lignes et briser des tabous au-delà des clivages partisans.
Sous prétexte qu'ils n'étaient pas tous de droite, la presse avait voulu croire qu'ils étaient tous de gauche! Je suis fier d'avoir accompagné cette démarche de rassemblement car au-delà des clivages traditionnels, ce sont les hommes qui comptent. Il y a un sujet sur lequel j'ai, en revanche, changé d'avis - le droit de vote des étrangers - et je l'assume pleinement. Je regrette d'ailleurs que très peu de responsables publics osent le faire ou surtout le dire. Ce n'est pas sain de vouloir faire croire qu'on a la science infuse et qu'on ne peut pas évoluer dans ses convictions ! Ayant habité pendant plusieurs années à l'étranger, y ayant travaillé et contribuant alors à l'activité économique de la ville dans laquelle je résidais, j'estimais naturel de pouvoir contribuer à décider de l’avenir de cette ville en y votant comme étranger. Mais une fois rentré en France et très présent sur le terrain notamment dans les quartiers en difficulté, j'ai très vite compris que la société française n'y était pas prête. Pire, le droit de vote des étrangers en France alimenterait d'un côté la xénophobie, de l'autre le communautarisme. Je suis résolument opposé à son application en France, et je regrette que le parti socialiste projette de remettre cette réforme sur la table au lendemain des élections municipales.
Ces calculs socialistes, qui consistent à se constituer de nouvelles clientèles électorales, me sont insupportables car en agissant ainsi, ils savent pertinemment qu'ils n'aideront en rien la cause des étrangers en situation légale qui méritent pourtant de s'intégrer. Leur objectif est clairement d'alimenter le FN. Mais derrière ce jeu cynique, il y a aussi un aveu de faiblesse.

Questions Economiques :[/u][/b]
Depuis quelques mois les débats économiques qui ont lieu sur ce forum tournent beaucoup autour de l'austérité, de la compétitivité de la France, des délocalisations, et de l'euro. Certains font le constat que si la France est sur le déclin c'est notamment à cause de l'Europe. Selon vous qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui et depuis plusieurs années notre pays est sur le déclin ?

Le déclin de la France est exactement indexé au manque chronique de courage de nos dirigeants. Le courage consiste certes à dire les choses, à comprendre et entendre les besoins, les exaspérations comme les espoirs, mais aussi à faire demain ce que l’on promet aujourd'hui. Du point de vue de la méthode, c'est avant tout un contrat de confiance avec le peuple qui doit donc nous mobiliser. Dans mon esprit, un mandat est impératif.

Sur le fond, seule des réformes de structure nous redonneront de l'oxygène et donc de l'espoir. Nicolas Sarkozy avait commencé avec le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. 1 million de fonctionnaires ont été embauchés en seulement 20 ans! Pour quels services en plus? Il faut donc considérablement diminuer la dépense publique en imposant des critères d'efficacité et de rendement des agents dans le domaine public, Etat tout comme les collectivités. En diminuant les dépenses publiques, nous pourrons alors redonner un peu d'air aux entreprises en baissant leurs charges, entreprises qui, ne l'oublions pas, sont les seuls à pouvoir demain faire redémarrer l'économie ? Car ce sont elles et non les administrations qui créent de la richesse dans notre pays. Comment accepter plus longtemps ce système absurde où chaque année, le remboursement des intérêts de la dette équivaut au budget de l'éducation nationale? Comment accepter que 56% de la richesse de notre pays soit dévorée par la sphère publique ? Inverser la tendance au déclin de ce pays, c'est d'abord et avant tout commencer par interrompre cette dérive.

- Finalement est-ce que nos maux ne viennent pas de l'Europe et de l'euro ? Et selon vous l'euro est-il trop fort ?

Soyons précis : nos maux ne viennent ni de l’Europe ni de l’euro en soi, ils viennent de la manière dont nous gérons l’Europe et l’euro. Je suis un Européen, précisément parce que je suis patriote. Car sans un projet européen, l’Europe serait à la traîne loin derrière les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et même le Brésil. Et sans un projet européen, la France serait seule, rabougrie et considérablement affaiblie. Face aux problèmes économiques incontestables, la tentation peut être de quitter l’euro et de revenir au franc.
Je dis : qu’on le déplore ou pas, attention, quitter un train en marche est toujours suicidaire ! C’est, par exemple, la certitude pour les Français de connaître une hausse drastique de leurs taux d’emprunt pour acheter leurs voitures, leurs équipements ménagers, ou leurs logements, mais aussi pour les petites et moyennes entreprises, avec des conséquences très graves pour l’emploi. Cela, il faut que chacun le sache. Ce serait trop facile si la vie était si simple : ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la température !


- Les pays concurrents de l’Europe (Chine, USA …) ont mis en place de nombreuses barrières douanières, l’Europe ne devrait-elle pas faire la même chose ?
L’Union européenne doit arrêter d’être naïve. Elle ne peut plus être la seule zone économique mondiale qui applique unilatéralement les préceptes du libre-échange, quelle que soit la manière dont ses concurrents mondiaux se comportent. Elle doit donc se doter de véritables frontières commerciales et mettre en place une préférence européenne, comme les autres puissances économiques le font. Pas plus, pas moins. Il ne s’agit pas d’ériger des murs, mais une fois pour toutes d’imposer des filtres !


- Si l'UMP revient au pouvoir, comment vous ferez pour redynamiser notre tissu productif malgré un libre-échange qui expose nos entreprises à la concurrence déloyale de pays à bas coûts de production ? Comment peut-on empêcher une entreprise de délocaliser en Bulgarie alors que le coût du travail est 3.5€ de l'heure ?
Personne n’empêchera l’économie d’être mondialisée, mais ne rien faire pour en réguler les effets serait suicidaire. Il s’agit concrètement de rendre nos entreprises plus compétitives dans un monde hyperconcurrentiel, et pour cela à la fois de baisser les charges, de mettre fin aux carcans inutiles et de faire preuve de patriotisme économique. La baisse des charges ne doit pas être timide, encore moins faussée comme le fait le gouvernement actuel : le plan du crédit d’impôt de 20 milliards d’euros n’est même pas financé ! On attend toujours les 10 milliards d’euros d’économies qui sont censées financer la moitié de ce plan ! Quant aux carcans qui handicapent les entreprises, ne serait-il pas temps, par exemple, de mettre fin à certains seuils sociaux ?
Beaucoup de dirigeants renoncent par exemple à embaucher un 50ème salarié tellement ce passage leur complique la tâche dans le fonctionnement quotidien de leur entreprise. Notre Code du travail est, sur ce point, dépassé et obscur : entre 100 et 1000 salariés, il faut ainsi aujourd’hui tenir compte de 16 seuils sociaux différents, ce qui est coûteux et ne fait rien gagner au dialogue social. Enfin, à la Droite forte, parce que nous voulons promouvoir le patriotisme économique, nous proposons d’obliger l’Etat et les administrations à acheter au moins 50% de produits fabriqués dans l’Union européenne et d’étendre ce dispositif aux collectivités territoriales pour au moins 50% dans leur région.


- Souhaitez-vous une harmonie fiscale et sociale en Europe ? Et comment y parvenir avec de tels écarts entre les pays ?
La directive dite Bolkestein, qui permet par exemple à un plombier polonais ou un architecte estonien de proposer ses services en France avec des salaires et des droits sociaux de son pays d’origine, a refroidi beaucoup de nos concitoyens sur l’intérêt d’un marché unique. La France doit refuser la concurrence déloyale ! L’UMP est en train de travailler à des propositions concrètes avec un but précis : créer une véritable convergence fiscale et sociale pour lutter contre toute forme de dumping à l’intérieur de l’Union européenne.


- Notre pays a une très faible croissance depuis plusieurs années, comment peut-on faire pour retrouver de la croissance ?
Pour créer de la croissance, il faudrait commencer par valoriser le travail dans notre pays ! La question n’est plus de savoir si nous devons supprimer ou pas les 35 heures qui ont fait tant de mal à notre pays, aussi bien dans les entreprises que dans nos services publics. Nous devons aller plus loin et créer un choc sur le temps de travail en instaurant la semaine des 40 heures hebdomadaire payées 45 heures en cinq ans (à la place des 35h payées 39h aujourd’hui).
En échange de cette augmentation du temps de travail de 5h par semaine, soit 1h par jour, les salariés seraient payés davantage par un système mixte d’actionnariat dans l’entreprise et de rémunération nette. Selon le rapport du député Jean-Charles Taugourdeau de novembre 2011, un tel choc de compétitivité permettrait de relancer la croissance des PME et d’améliorer le pouvoir d’achat d’un salarié au SMIC de 8500€ en cinq ans, soit près de 150€ par mois. Mais pour valoriser le travail, il faut aussi réhabiliter l’effort en instaurant le principe suivant au nom de la justice sociale : « les revenus de la solidarité ne pourront pas dépasser les 75% du SMIC ». Sinon, à quoi cela sert-il de travailler ?


- Si l'UMP revient au pouvoir, pourra-t-elle mener une politique économique qui soit autre chose qu'une politique d'austérité, sachant que la France n'a plus sa souveraineté monétaire et qu'elle a signé le Pacte budgétaire européen qui l'oblige à réduire rapidement ses déficits?
Ceux qui veulent dépenser à tout-va font semblant de ne pas voir qu’il existe une différence entre la rigueur et l’austérité. Etre rigoureux, c’est refuser de laisser filer les déficits car tant que nos déficits ne seront pas maitrisés, nous n’aurons aucune indépendance économique. C’est exactement la même chose que dans son foyer : si vous êtes criblé de dettes, comment croyez-vous pouvoir être indépendant, investir, avoir des projets d’avenir ? La liberté ne se décrète pas, elle se construit.

- Si l'UMP revient au pouvoir, quelle réforme de la fiscalité souhaitez-vous faire ?
Je souhaite la création d'une véritable Constitution fiscale, afin de mieux protéger les Français contre l’incohérence et l’arbitraire fiscal. Cette Constitution se doterait de trois principes de base que devrait respecter toute loi fiscale. Tout d’abord, un principe de non-rétroactivité stricte. L’administration a élaboré un concept de non rétroactivité juridique qui légitimerait des lois qui ont pourtant un effet rétroactif de fait. Pour couper court à ces arguties, il faut que règles fiscales consenties en contrepartie d’un engagement pris et tenu par le contribuable, par exemple l’engagement d’immobiliser ses économies pendant huit ans dans le cas du PEA, ne puissent être annulées. Une loi nouvelle peut supprimer une disposition ou un avantage, mais seulement pour l’avenir.
Elle ne doit en aucun cas annuler des droits légaux régulièrement acquis. Le deuxième principe serait celui de la continuité. La loi fiscale ne doit pas pouvoir faire de sauts trop importants en une fois. Ce dont notre pays souffre, ce n’est pas seulement du montant des impôts et des taxes, c’est aussi de leur instabilité, instabilité qui, concrètement, dissuade les ménages comme les entreprises d’investir. Enfin, dernier principe : un principe de non-confiscation. Au-delà d’un certain seuil, le principe républicain de consentement à l’impôt est écorné. C’est donc le rôle de la Constitution de protéger les Français des excès auxquels peut conduire un exécutif sans cap et sans principes en matière fiscale. La mission de la Constitution n’est-elle pas de protéger nos concitoyens des excès et abus de pouvoir ?

Cette interview est terminée, vous pouvez maintenant réagir (de façon respectueuse évidemment) à l'interview de Geoffroy Didier qui si il le souhaite pourra répondre à vos messages.
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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johanono
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par johanono » 12 nov. 2013, 23:26:37

Merci à Politicien pour avoir relayé nos questions, et merci à Geoffroy Didier d'avoir joué le jeu.

J'avais interrogé Geoffroy Didier sur l'économie (la mondialisation, les délocalisations, l'Europe qui selon moi condamne nos gouvernements nationaux à l'impuissance). Je vais donc m'intéresser à ses réponses sur ce point.

Geoffroy Didier insiste sur la nécessité de baisser les dépenses publiques, à la fois pour réduire les dépenses publiques et pour financer des baisses de charges. Fort bien. Je veux bien lui donner acte que Nicolas Sarkozy avait engagé quelques réformes de structure afin de baisser les dépenses publiques : réformes timides, mais réelles (RGPP, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, mais aussi la réforme de la carte judiciaire et de la carte militaire). On attend toujours les réformes de structure de la part de François Hollande. Toutefois, même si Sarkozy a engagé quelques réformes, le compte n'y est pas. Or les enjeux financiers se chiffrent en dizaines de milliards d'euros... Jusqu'à présent, tous les responsables politiques qui ont prôné la baisse des dépenses publiques n'ont jamais expliqué clairement et concrètement quelles dépenses publiques il faut baisser. Si Geoffroy Didier pouvait nous donner des exemples précis, ce serait bien.

La question se pose aussi pour le débat entre austérité et rigueur. Geoffroy Didier nous explique (si j'ai compris) qu'il y a d'autres horizons que l'austérité actuelle, mais que la rigueur (au sens de gérer rigoureusement l'argent public) est nécessaire. Très bien. Mais concrètement ? Sarkozy a lui-même négocié le Pacte budgétaire européen, par lequel la France a pris des engagements forts en matière de réduction de déficits. Sarkozy voulait aussi instituer la règle d'or. Si on veut respecter tous ces engagements, alors ce sont des dizaines de milliards d'euros qu'il faut trouver. Et ça ne se trouvera pas sous le sabot d'un cheval, juste en supprimant deux ou trois gaspillages. Pour réduire les déficits publics de plusieurs dizaines de milliards d'euros, il faudra, soit augmenter massivement les impôts (ce que Hollande a fait), soit sabrer dans les dépenses publiques (ce que la droite serait tentée de faire), mais tous les cas, ce sera impopulaire...

Pour nos entreprises qui doivent faire face à une concurrence internationale déloyale en provenance de pays à bas coûts de production, Geoffroy Didier nous propose une baisse des charges. C'est bien, cela va dans le bon sens, mais ça n'ira pas très loin : ça permettra peut-être d'être mieux compétitifs face à l'Allemagne, mais pas face aux pays de l'Est. Je doute qu'une simple politique de baisse des charges nous permette de résister à la concurrence de pays qui paye leurs salariés cinq ou dix fois moins cher que les travailleurs français. La réponse de Geoffroy Didier me laisse un peu sur ma faim...

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albert
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par albert » 13 nov. 2013, 06:23:29

Les nouveaux hommes politiques ressemblent comme deux gouttes d’eau aux anciens hommes politiques. Ce qui n’a rien d’étonnant mais n’incite guère à l’optimisme.

Discours convenu de Geoffroy Didier, avec un peu de langue de bois comme il est d’usage pour ne pas répondre à la question des duels PS/FN.

Sur l’Euro, l’UE et le libre-échange, c’est l’aveuglement largement partagé par la classe politique, et les clichés habituels.

Sur le bilan de Sarkozy, il est dans le déni.

Bref, je ne vois pas ce que cette droite a de "forte", elle me parait intellectuellement aussi médiocre que la droite que j’ai toujours connue depuis que je m’intéresse à la chose politique.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Golgoth
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Golgoth » 13 nov. 2013, 08:10:08

"Que la France sans renier aucune de ses valeurs de solidarité et de justice regarde l'Espagne. Elle y verra ce que peut accomplir une société d'entrepreneurs, une société qui libère l'initiative et récompense l'effort, le mérite, le risque. Elle y verra comment la joie de vivre revient avec la réussite économique, comment la créativité revient avec la prospérité, comment le bonheur peut redevenir une idée neuve dans un pays qui l'avait perdu depuis longtemps."

Monsieur Didier, je ne vous ferai pas l'affront de vous demander quelle personnalité politique a tenu ce discours à Madrid, en février 2007. On y retrouve les idées "libérales" que vous semblez défendre lors de cette entrevue. Droite forte ou centre droit (dans lequel j'inclus notre ministre de l'économe actuel), au final c'est les mêmes idées qui demeurent : notre salut viendra de la seule initiative privée et de l'Union Européenne. Les Espagnols eux aussi, y ont cru.

Malheureusement, les fait sont têtus, l'UE ne nous rend pas plus fort depuis le début du XXIème siècle, notre croissance est atone et notre balance commerciale n'a cessé de se dégrader avec l'euro fort et la suppression des taxes douanières, bien avant la crise de 2008. L'Europe n'est pas une union politique, n'est pas non plus une démocratie, c'est un simple marché ouvert à tout vent, avec une monnaie unique gérée par la Bundesbank et les cours de justice allemandes.

Ma question sera donc simple : comment un mouvement politique se revendiquant de la "Droite Forte" a pu prendre une ligne aussi anti-patriotique, consistant à défendre les intérêts de l'Allemagne devant ceux de notre propre pays ?
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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Nombrilist
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Nombrilist » 13 nov. 2013, 09:38:36

Merci à M. Didier de s'être prêté au jeu.

Moi, ce sont essentiellement les questions européennes qui m'intéressaient, car de ces questions découle tout le reste en matière de politique nationale, puisqu'un pays n'a même plus assez de souveraineté pour décider lui-même du dimensionnement de ses chiottes. En effet, la BCE et la commission européenne décident de tout (parce qu'il faut tout uniformiser pour pouvoir avoir une concurrence libre et non faussée). L'UMP (et son allié le centre), ainsi que le PS en sont réduits à réaliser de simples ajustements comptables (un petit peu plus de cette taxe-ci, un peu moins de celle-là, un peu moins de santé, un peu plus d'école...). ça fait 20 ans qu'on n'entend plus parler de rien à part de simple comptabilité et à lire M. Didier, on en restera là et je suis déçu.

La France serait isolée sans l'Europe ? Mais nous le sommes déjà ! Qui est notre allié économique ? Personne. Contre qui sommes-nous en guerre économique ? A peu près tout le reste du monde et surtout les autres pays européens. Et en premier lieu, l'Allemagne qui nous empêche de mener les politiques économique et monétaire qui conviendraient à un pays jeune comme le notre et que tous les autres pays du monde pratiquent: la monétisation ! Ce n'est pourtant pas une idée de bolchévique panier-percé: les USA, la GB et le Japon le font ! Sortons de l'euro pour retrouver notre souveraineté économique et monétaire, et tant pis si les taux d'emprunt des particuliers montent un peu (bien que je ne vois pas de lien de cause à effet).

Et je me joins à l'excellente question de Golgoth qui résume parfaitement le problème majeur auquel on a pu être confronté ces 10 dernières années !

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Narbonne
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Narbonne » 13 nov. 2013, 10:51:29

Merci à M. Didier d'avoir accepté de répondre à nos questions. L'exercice est difficile car il est plus facile de répondre oralement que par écrit.
J'aurai quelques questions complémentaires :
Comment l'UMP pense elle pouvoir obtenir, concrètement, la mise en place de la préférence européenne et la mise en place de filtres à l'entrée de l'europe ?
Si une mise en place d'une baisse "non timide" des charges salariales était mise en oeuvre, comment l'UMP voit elle le fonctionnement des differents amortisseurs sociaux (compensation budgétaire? diminution des prestations ? ...)
En quoi le passage de 35 heures à 40 heures (rémunérées en plus) est il un choc de compétivité et cela ne va t'il pas entrainé plus de chomage ?
Quels sont les cas où le revenu de solidarité dépasse 75% du smic ( les indemnités chomage n'etant pas un revenu de solidarité car dues au paiement, antérieur, d'une assurance) ?
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Jeff Van Planet
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Jeff Van Planet » 13 nov. 2013, 20:01:36

Merci pour ces réponses et merci à politicien d'avoir relayé les questions et les réponses.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

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albert
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par albert » 15 nov. 2013, 10:06:39

Hier sur le Chat du forum, Lucas nous a dit avoir lu dans les propos de Geoffroy Didier la préconisation d’un semblant de protectionnisme, même si le mot – tabou – n’était pas prononcé.

J’ai donc relu l’interview de Didier attentivement pour voir, honnêtement, si quelque chose m’avait échappé.

Lorsqu’on lui demande si l’Europe est la cause de notre déclin économique, il commence par dire que ce déclin est dû au manque de courage de nos dirigeants qui n’ont pas fait les réformes structurelles nécessaires : recul de la retraite, baisse des dépenses publiques, baisse des impôts et des charges qui pèsent sur les entreprises… bref, le discours habituel du petit libre-échangiste, celui qui est claironné par S&P, l’OCDE et toute la presse néolibérale… Mais pas un mot sur une harmonisation fiscale et sociale dans l’UE.

Lorsqu’on lui demande si le mal ne vient pas de l’Euro, il répond par la négative, je cite : « nos maux ne viennent ni de l’Europe ni de l’euro en soi, ils viennent de la manière dont nous gérons l’Europe et l’euro. Je suis un Européen, précisément parce que je suis patriote. Car sans un projet européen, l’Europe serait à la traîne loin derrière les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et même le Brésil. Et sans un projet européen, la France serait seule, rabougrie et considérablement affaiblie. Face aux problèmes économiques incontestables, la tentation peut être de quitter l’euro et de revenir au franc. Je dis : qu’on le déplore ou pas, attention, quitter un train en marche est toujours suicidaire ! C’est, par exemple, la certitude pour les Français de connaître une hausse drastique de leurs taux d’emprunt pour acheter leurs voitures, leurs équipements ménagers, ou leurs logements, mais aussi pour les petites et moyennes entreprises, avec des conséquences très graves pour l’emploi.» Les études faites, notamment par Jacques Sapir, prouvent le contraire, mais visiblement Geoffroy Didier n’en tient pas compte.

Ensuite, lorsqu’on lui pose la question du protectionnisme, il dit (et ce sont ces propos-là que Lucas a retenus) : « L’Union européenne doit arrêter d’être naïve. Elle ne peut plus être la seule zone économique mondiale qui applique unilatéralement les préceptes du libre-échange, quelle que soit la manière dont ses concurrents mondiaux se comportent. Elle doit donc se doter de véritables frontières commerciales et mettre en place une préférence européenne, comme les autres puissances économiques le font. Pas plus, pas moins. Il ne s’agit pas d’ériger des murs, mais une fois pour toutes d’imposer des filtres ! »
Ici, deux remarques :
1/ les hommes politiques tiennent des discours ambigus qui sont rarement suivis d’effet lorsqu’ils sont au pouvoir. Ainsi Hollande avait promis de renégocier le pacte budgétaire. Et dans le programme du PS en 2012, il y avait aussi des propos du même tonneau : on ne parlait pas de protectionnisme mais de « juste échange »… Mais une fois élu, Hollande a accepté de négocier le traité de libre-échange transatlantique, et seule l’exception culturelle sera un peu protégée. Il faut donc mettre en perspective les propos des hommes politiques en les confrontant avec leurs actes passés et l'orientation idéologique de leurs discours (et les propos de Didier sont clairement en faveur de la mondialisation et du libre-échange, tout comme son parti l'UMP qui a ratifié tous les traités européens).
2/ On a vu avec l’affaire des panneaux solaires que, même si la France voulait des mesures protectionnistes, elle ne pourrait pas les obtenir si l’Allemagne les refuse. Les pays européens n’ont pas les mêmes intérêts, et de ce fait ils sont affaiblis dans les négociations commerciales. C’est pourquoi un protectionnisme européen semble impossible. D’ailleurs Emmanuel Todd, qui en avait été le principal promoteur, a abandonné depuis cette idée.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par johanono » 29 avr. 2014, 17:43:23

Geoffroy Didier sera candidat UMP en Ile-de-France pour les européennes

Geoffroy Didier pose pour le lancement de la motion «La droite forte», le 6 octobre, au siège de l'UMP, à Paris.Geoffroy Didier pose pour le lancement de la motion «La droite forte», le 6 octobre, au siège de l'UMP, à Paris.

Ce trentenaire proche de Brice Hortefeux et Jean-François Copé a été investi ce mardi en cinquième position sur la liste menée par Alain Lamassoure.

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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Nombrilist » 29 avr. 2014, 18:41:51

Encore un futur défenseur des droits du retraité allemand au parlement. ça promet.

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johanono
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par johanono » 26 nov. 2014, 00:07:59

Geoffroy Didier démissionne de son poste de cadre de l'UMP

Est-ce à dire qu'il arrête sa carrière politique ? L'article n'est pas très clair. A suivre...

freeze
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par freeze » 26 nov. 2014, 11:25:23

Tiens. Encore un baveux .......

Etienne Valmont
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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Etienne Valmont » 29 déc. 2014, 14:51:52

C'est surtout un petit arriviste doté d'une sacrée langue de bois même si il aimerait faire croire que ce n'est pas le cas.

Moi qui suis issu du camp de la "bête immonde" (sic!) je peux en citer un autre de la même veine: Guillaume Peltier.

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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par johanono » 21 févr. 2015, 19:35:37

Notre ami Geoffroy Didier commet un livre :
Geoffroy Didier déclare la guerre au Front national !

Il y a le feu à la démocratie. Secrétaire national de l'UMP, Geoffroy Didier publie un livre dans lequel il donne des méthodes pour combattre le FN.

Le Front national n'est plus une hypothèse, un épouvantail ou une fiction. Il est devenu le premier ou deuxième parti de France, capable de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions et de frôler la majorité absolue dans un second tour d'une élection législative opposant deux adversaires. Des sondages placent Marine Le Pen en tête d'une présidentielle qui se déroulerait demain, et la donne difficilement battue dans un face à face. Bref, il faut se poser sérieusement la question des arguments à mettre en avant pour lutter contre sa progression.

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Re: Interview de Geoffroy DIDIER

Message non lu par Nombrilist » 21 févr. 2015, 20:52:29

Bref, refaire du Sarko, mais avec une autre tête. Les électeurs de droite peuvent-ils tomber dans le panneau ?

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