L'aquaculture dans le monde

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 11 févr. 2010, 19:39:00

Je n'ai pas vraiment l'habitude de lancer un débat, mais je sais que certains d'entre vous ont des questions sur le sujet. Posez-les et j'essaierai de répondre. Le débat partira peut-être de là ?

On pourrait parler des différences de qualité des produits, des problèmes écologiques posés par l'élevage intensif, de la diminution des stocks mondiaux de poissons, de la durabilité de l'aquaculture etc ?

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Norbert
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Message non lu par Norbert » 11 févr. 2010, 20:26:00

Je suis bien content de pouvoir consulter un spécialiste sur le sujet car pour l'agriculture, c'est assez facile mais pour l'aquaculture c'est plus rare.

Tout d'abord, j'aimerais savoir si les recherches actuelles tendent à amener l'aquaculture vers un résultat proche de ce qu'on voit dans la nature, malgré les inconvénients (moindre densité, temps d'engraissage plus longs, produits plus naturels,...) ou si au contraire elles essayent de concilier la modernité, les rendements et les normes d'admissibilité des produits?

Ensuite, j'aimerais savoir s'il est correct de comparer l'aquaculture à l'agriculture en matière de résultat attendu? On sait qu'aujourd'hui, les agriculteurs français font ce qu'ils veulent et peuvent vendre tout et n'importe quoi avec n'importe quelle appellation (viande à griller issue de bêtes laitières,...)

J'ai vu récemment que Perico Legasse s'était lancé dans le tournage d'un film concernant les dérives des cultures terrestres et lesd maladies liées à ces dérives. Sait on ce qu'il en est des risques des dérives de l'aquaculture intensive?

C'est tout ... pour le moment.
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Message non lu par Nombrilist » 11 févr. 2010, 22:36:00

Question 1: Tout d'abord, j'aimerais savoir si les recherches actuelles tendent à amener l'aquaculture vers un résultat proche de ce qu'on voit dans la nature, malgré les inconvénients (moindre densité, temps d'engraissage plus longs, produits plus naturels,...) ou si au contraire elles essayent de concilier la modernité, les rendements et les normes d'admissibilité des produits?

En aquaculture, quelque soit le pays et quelque soit le mode de production, c'est clair: on cherche le meilleur rendement possible, car à la différence de l'agriculteur qui est subventionné proportionnellement à la surface cultivée, le pisciculteur ne gagne de l'argent que par la vente de son poisson. De façon mondiale, le pisciculteur cherche également à obéir aux normes de qualités édictées par l'U.E., la Russie et les USA, afin de pouvoir exporter son produit et gagner beaucoup d'argent. Pour ce faire, il adapte ses techniques d'élevage (arrêt de l'utilisation d'antibiotiques interdits par l'U.E. au Vietnam par exemple).

Le poisson d'élevage peut différer du poisson sauvage sur 3 points: le goût, le taux de lipides et la valeur nutritionnelle de ces lipides. Le goût du poisson est principalement influencé par ce qu'il mange et la composition de l'eau dans laquelle il vit. En gros, si l'eau d'élevage est polluée par des composés divers par manque de renouvellement, le poisson sera immangeable (on appelle ça le goût de circuit fermé). Le fait de passer tout bêtement le poisson en eau propre pendant une semaine supprime le problème. Tant que le poisson mange de la farine et de l'huile de poisson, la chair de celui-ci a bon goût. Mais si on a le malheur de remplacer les protéines ou les huiles par du végétal, c'est la catastrophe. Immangeable (ou presque, l'INRA progresse).

Le taux de lipides est directement influencé par le taux de lipides dans l'aliment, ainsi que par le tissu dans lequel sont stockées les graisses. Explications: une truite ou un saumon fait ses réserves corporelles dans le muscle que nous mangeons, quand une morue ou une perche stocke les lipides ailleurs (foie et autour de l'intestin). Donc, un aliment gras entrainera chez une truite une augmentation sensible de gras dans le muscle quand chez une morue ou une perche, la différence sera minime.

Enfin, la qualité nutritionnelle (omega-3) reflète la qualité de l'aliment, sauf dans le cas des poissons maigres où l'influence de l'aliment est moindre.

Question 2: "Ensuite, j'aimerais savoir s'il est correct de comparer l'aquaculture à l'agriculture en matière de résultat attendu? On sait qu'aujourd'hui, les agriculteurs français font ce qu'ils veulent et peuvent vendre tout et n'importe quoi avec n'importe quelle appellation (viande à griller issue de bêtes laitières,...)"

Il faut voir ce que tu appellerais "n'importe quoi" en aquaculture. Personnellement, je ne suis pas choqué par les techniques aquacoles. Je reprocherais néanmoins le fait que le consommateur ne voit pas toujours si il achète du poisson sauvage ou d'élevage. Et ça, c'est un problème. Un autre problème aussi est que le nom de l'espèce ne figure pas toujours sur l'emballage, et ça, ça m'horripile.

Question 3: "J'ai vu récemment que Perico Legasse s'était lancé dans le tournage d'un film concernant les dérives des cultures terrestres et lesd maladies liées à ces dérives. Sait on ce qu'il en est des risques des dérives de l'aquaculture intensive?"

En ce qui concerne les risques sanitaires pour l'homme, l'aquaculteur est pour le moment le secteur le plus sain de toute l'industrie agricole: aucune crise de transmission de maladie à l'homme à ce jour.

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Gis
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Message non lu par Gis » 11 févr. 2010, 22:58:00

Je n'ai pas les mêmes connaissances que Norbert.. et si mes questions te paraissent "bêtes", tant pis je préfère les poser appliquant l'adage "il vaut mieux paraitre idiot quelques minutes plutôt que de le rester toute sa vie". biggrin;

En fait, quand j'entends élevage, j'ai 2 images en tête :
- d'abord, ces espèces de piscines où les poissons grandissent dans un milieu qui parait artificiel. Au fur et à mesure de leur croissance, ils changent de lieu.. certainement de nourriture et parfois ont un peu plus de place.
- et puis ces élevages un peu étonnants qui se trouvent sous les maisons, objet de soins quotidiens parce que sources de revenus pour ces gens.. en Asie.

Je reviens aux piscines : tout est-il artificiel ? fécondation, nourriture, place .. sans algues et autres ou est-ce aussi reproduits et tout ce qui fait le milieu naturel et donc sa régulation ? Dans le tout artificiel, comment sont traités les rejets ? maladies..
et dans le cas d'élevage dans le milieu marin qu'en est-il des poissons qui arrivent à s'échapper ? Je parle des incidences sur le milieu naturel.

Etudies tu l'impact de la diminution de certains espèces sur les oiseaux par exemple ?

Que penses-tu de l'apparition d'espèces nouvelles sur les étales ? la mer n'est pas inépuisable et on dirait que l'homme ne l'a pas compris quand on regarde ses prélèvements.. penses-tu que l'élevage est une solution de gestion ?

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 11 févr. 2010, 23:28:00

Tes questions sont également excellentes, et par chance, je pense pouvoir y répondre.

Oui, les "piscines d'intérieur", ça existe et ça produit énormément de poisson par rapport à la surface de terrain occupé. En France, le bar, la dorade et le turbot sont produits de cette manière. Tout est fait par l'homme (grands bassins en plastique et alimenté en eau par des pompes; filtres mécaniques, biologiques et UV; contrôle de la température, lumière artificielle, alimentation en granulé; reproduction artificielle ou naturelle selon l'espèce). Les bassins sont propres (pas d'habitat reconstitué). Les larves sont élevées en petits bassins, puis effectivement, au fur et à mesure que les poissons grandissent, ils changent de bassin, pour des questions d'organisation et de gestion des stocks.

A ma connaissance, les rejets ne sont pas traités. En fait, les "piscines" marchent en ce que l'on appelle du circuit fermé: c'est la même eau qui tourne en permanence avec des pompes. Cette eau est filtrée (voir plus haut). Les filtres biologiques se chargent d'éliminer l'azote toxique contenu dans l'eau (la pisse des poissons si tu veux). En fait, 10% du volume total du circuit est changée chaque jour (en général, on pompe de l'eau de mer, ou bien on a une source). Les 10% éliminés sont, il est vrai, très pollués et très riches en nitrates, ce qui pose problème.

De toute pisciculture, des poissons finissent toujours pas s'échapper, et en eau douce, ça peut poser en effet un problème écologique surtout si l'espèce n'est pas autochtone car elle pourrait s'avérer invasive. C'est pour cela qu'il est interdit d'élever du poisson non-autochtone en France. En mer, je pense que les poissons qui s'échappent ont une influence ultra-mineure sur l'environnement.

Je n'étudie pas l'écologie, mais la production. Mais à ce que je sais, on se plaint plutôt des cormorans que des poissons qu'ils mangent.

Quant à l'apparition des espèces nouvelles, pourrais-tu m'en donner des exemples ? D'une manière générale, les stocks s'épuisent en effet. Donc, on va chercher de nouvelles espèces, généralement en allant pêcher plus profond. Mais avec ça, on va dans le mur. Les autorités voudraient bien pouvoir réguler les pêches, mais le lobby des pêcheurs est puissant, et surtout, les scientifiques sont incapables d'évaluer de manière précise les stocks (t'imagines la taille des océans). Donc, même si les scientifiques ont raison, leurs arguments sont souvent battus en brèche par les pêcheurs.

Enfin, l'élevage comme une solution de gestion, définitivement non. On ne régule rien avec l'élevage. L'aquaculture, comme toute production animale, c'est quoi ? C'est la transformation d'une matière première que nous refusons de manger en une autre matière que nous acceptons de manger. Dans le cas des vaches, c'est de l'herbe et des céréales. Dans le cas des poissons, ce sont d'autres poissons pêchés en mer, que l'on ne mangerait pas (trop petits), et qui sont transformés en farine et en huile. On rajoute 2-3 petites choses et on en fait des granulés qu'on donne aux poissons. La production aquacole mondiale est donc grosso-modo basé sur la quantité de farine de poisson que peuvent fournir les océans. Si on en pêche trop, ça fera comme pour toutes les autres espèces pêchées pour la consommation: l'aquaculture déclinera, à moins qu'on ne trouve de quoi les remplacer, mais je ne suis pas optimiste.

Enfin, en Asie, c'est notamment l'élevage du pangasius en étang à des densités de dingue qui connaît un essor considérable et rapporte 1 milliard d'euro par an au Vietnam. Mais ce poisson est truffé de saloperies (produits chimiques contre les bactéries et les champignons + toute la me... véhiculée par le Mékong). Ils essaient d'améliorer ça, et leurs productions les plus propres atterrissent dans les assiettes Européennes.

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Gis
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Message non lu par Gis » 11 févr. 2010, 23:49:00

Pour ce qui est des espèces nouvelles, je ne sais pas le grenadier ou le panga par exemple.

Dis, j'ai une autre question.. tu dis que les scientifiques sont incapables d'évaluer les stocks, mais je croyais qu'il y avait des quotas mis en place. Comment les fixer si tu ne connais pas les stocks ? Je suppose aussi que la réglementation au niveau de la pêche de telle variété de poisson dépend de sa connaissance quant à leur croissance, reproduction...

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Message non lu par Nombrilist » 12 févr. 2010, 00:04:00

Je ne suis pas spécialiste des pêches, mais je peux donner un début de réponse.

En matière de gestion des pêches, voilà comment les scientifiques procèdent. Tout d'abord, ils ont ce qu'on appelle des modèles. Ce sont des formules mathématiques qui permettent d'estimer la quantité Q de poisson qu'il reste dans une zone de l'océan ou une mer pour une espèce donnée. Pour estimer Q, il se servent de pêches d'échantillonnage en quelques endroits. Ils comptent ce qu'ils trouvent (quantité q) et en déduisent Q. Question qui tue numéro 1: que se passe-t-il si les populations de poissons ont migré (réchauffement climatique ou autre) ? Ils trouvent un q très faible et donc un Q catastrophique alors que c'est faux. Question qui tue numéro 2: comment démontrer que le modèle est fiable ? Rigoureusement, on ne peut pas. En aucun cas. Mais on accepte sa fiabilité quand les pêches prédites correspondent avec les pêches réelles. Il suffit que les scientifiques aient tort une seule fois pour qu'il perdent toute autorité pour des années.

Les quotas instaurés se basent sur ces estimations. C'est mieux que rien, mais ce n'est pas la panacée. Et en effet, la réglementation s'adapte au cycle de vie de l'espèce. En général, on essaie d'épargner les jeunes poissons pour qu'ils se reproduisent au moins une fois (cas du bar, maillé à 36 cm). D'où l'importance de connaître la biologie de l'espèce. On peut ainsi interdire la pêche pendant la saison de ponte, ou sur les lieux de ponte.

Enfin, pour tes espèces nouvelles, le grenadier ne l'est pas vraiment, car je me souviens en avoir mangé il y a plus de 20 ans. Le panga en revanche, vient de percer. Mais il n'est pas marin et il est issu de l'aquaculture.

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Norbert
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Message non lu par Norbert » 12 févr. 2010, 08:53:00

Merci Nombrilist pour ces réponses.
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Message non lu par Nombrilist » 16 févr. 2010, 16:13:00

Petite question: mangez-vous du poisson ? Et si oui, pourquoi (goût, santé...) ? Et quel type de poissons recherchez-vous (espèce, marin etc...) ? Quelle image en avez-vous ?

Invité

Message non lu par Invité » 16 févr. 2010, 23:29:00

Salut Nombrilist,


Je me joints à Norbert pour te remercier pour tes réponses.
Pour répondre à ta question : 3mangez-vous du poissons ? oui.. pourquoi ? la réponse bateau : parce que faut manger de tout, ou une nourriture variée.. moins gras que la viande, par goût également.
Concernant l'espèce, n'importe laquelle quand elle est abordable : raie, merlan, macro, sardines.. lottes, thon, dorades...
pour l'image, c'est un produit frais donc avec tous les avantages, même si je pose des questions quant aux produits toxiques que l'on peut avaler sans le savoir. En fait, je ne sais pas vraiment d'où ils viennent ces poissons : sauvages ou d'élevage ? Enfin, un truc qui me reste en tête et je ne sais pas vraiment si c'est la réalité, c'est que le poisson d'élevage doit être plus gras, moins naturel que le sauvage..

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Gis
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Message non lu par Gis » 16 févr. 2010, 23:33:00

Une petite précision, c'est moi l'invité.. j'ai eu un souci de connexion biggrin;

lancelot
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Message non lu par lancelot » 17 févr. 2010, 18:30:00

Nombrilist a écrit : Petite question: mangez-vous du poisson ? Et si oui, pourquoi (goût, santé...) ? Et quel type de poissons recherchez-vous (espèce, marin etc...) ? Quelle image en avez-vous ?
je mange beaucoup de poissons et notamment :

- Saumon (élevage, bien sur)
- Cabillaud
- Thon blanc
- Colin
- Lieu
- Merlu
- Sardines
- Maquereaux
- Bar (loup pour ceux su Sud ...) sauvage (que je pêche moi même)
- truite (sauvage que je pèche, les arc en ciel je les remets à l'eau) mais très peu, car il n'y en a plus beaucoup.
- truite de mer.

C'est avant tout une question de gout ...

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racaille
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Message non lu par racaille » 18 févr. 2010, 22:14:00

Je ne mange plus de cabillaud ni de thon rouge, en fait je ne mange plus beaucoup de poisson tout court. C'est peut-être bon pour la santé normalement mais vu l'état des mers ils doivent tous êtres bourrés de métaux lourds et de contaminants issus de l'industrie pétrochimique. De toute façon je n'aime pas la chasse et la pêche c'est exactement la même chose. L'aquaculture, l'idée me plait bien. On dit souvent du mal des poissons d'élevage mais j'avoue que je n'y connais rien du tout... Je préfère le porc ! :D
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par Gis » 18 févr. 2010, 22:50:00

Dis Racaille - tu ne fais pas confiance aux contrôles ?? s'ils étaient bourrés de métaux ou autres, tu crois pas qu'ils seraient enlevés de la vente ?.. sinon ne sommes-nous pas condamnés ?

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Message non lu par Nombrilist » 18 févr. 2010, 22:56:00

Je ne connais pas les niveaux de contamination des poissons sauvages, ni même quels sont les contrôles réalisés avant qu'ils n'arrivent dans nos assiettes (je suppose néanmoins qu'il y en a une palanquée). Il est vrai que l'on ne maîtrise pas le niveau de contamination d'un poisson sauvage. C'est d'ailleurs l'argument utilisé par les pisciculteurs qui produisent en circuit fermé: tout est contrôlé, donc pas de contamination possible.

Des exemples de poissons hypercontaminés: les poissons des rivières canadiennes ou de la mer baltique. Déconseillé de les manger. En France, les poissons du Rhône sont interdits à la consommation, ainsi que dans quelques grands lacs américains (pour les mêmes raisons).

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