La valeur de la vie

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Libre penseur
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Message non lu par Libre penseur » 02 mars 2010, 06:47:00

worldpeace a écrit :
On accorde plus ou moins d'importance à la vie d'un animal ou d'un autre, ou bien d'une plante ou d'un animal. Mais comment peut-on expliquer cela ?

Il y a plusieurs arguments. Que j'essaye de résumer ici.

Valeur de l'unité de l'individu
Par exemple, on peut défendre l'individu, et donc considérer que tout animal y compris l'humain a la même valeur, et même une plante aurait la même valeur, et même un être unicellulaire. Cela dit, avec les plantes on peut faire du bouturage, ce qui n'est pas le cas des mammifères. Et les bactéries se multiplient à l'identique. La notion d'individu n'aurait donc pas toujours la même importance.

Valeur de la quantité de matière vivante
On peut aussi considérer que c'est la quantité de matière qui fait l'importance. Un éléphant aurait plus de valeur qu'un homme, un gros aurait plus de valeur qu'un maigre, et un humain aurait plus d'importance qu'une souris etc.

Valeur de la force
Cela n'est pas très loin de la loi du plus fort (ou intelligent). Celui qui a le plus de valeur serait le plus fort. Les humains auraient donc plus de valeur que les animaux, le chat aurait plus de valeur que la souris etc.

Valeur de l'émotion
Il y aurait la capacité à ressentir et à comprendre. L'humain serait devant les autres espèces, juste derrière il y aurait les éléphants, les dauphins et les chimpanzés, et après il y aurait les autres mammifères etc. Les plantes ne pouvant rien comprendre seraient après les animaux. Et les minéraux après les plantes. Mais à ce moment, quelqu'un d'hypersensible aurait plus de valeur que quelqu'un de moins sensible.

Valeur de l'intelligence
Quelqu'un de plus intelligent aurait plus de valeur que quelqu'un de moins intelligent.

Valeur de l'empathie
Quelqu'un qui est capable de comprendre ce que ressentent les autres, d'avoir de l'empathie, etc. aurait de la valeur, tandis que quelqu'un sans empathie n'aurait pas de valeur.

Valeur selon la force d'attachement
On peut aussi considérer que l'intensité de notre ressenti vis-à-vis des êtres nous indiquent leur valeur. Mais cela est clairement subjectif, donc relatif à celui qui parle.

Valeur selon l'utilité sociale
On peut aussi considérer que l'utilité sociale d'un individu pour le groupe fait sa valeur. Mais cela est relatif au groupe social. Si une société porte de la valeur pour certaines choses, qui pourtant ne sont pas importantes pour la survie et le bien-être de chacun, alors clairement, se reposer sur ce que la société perçoit comme ayant de la valeur est aussi subjectif.

Valeur selon la moralité
Le fait que l'on fasse des bonnes actions nous donnerait de la valeur, et le fait qu'on en fasse des mauvaise nous ferait perdre de la valeur. De même, le fait d'être bienveillant et d'être moral dans ses actions nous donnerait de la valeur. Le fait d'être malveillant et d'être immoral nous en ferait perdre.

Aucune des solutions ne me satisfait totalement. Et vous quel est votre avis sur la question ?

Selon moi, le critère le plus important est la valeur selon la force d'attachement.
Notre vie prend de la valeur aux yeux de ceux qui nous accorde de l'importance. Sans autrui nous ne sommes rien. Nous avons besoin des autres pour exister.

Les autres critères sont à mes yeux des critères complémentaires sans réelles importance dans la valeur d'une vie.
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racaille
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Message non lu par racaille » 02 mars 2010, 17:36:00

Il manque un critère dans cette liste développée par Worldpeace, qui se trouve être développé par Peter Singer dans un de ses bouquins sur l'éthique et le droit des animaux. Ce critère est fondé sur le constat que l'homme n'a pas de nature différente du reste du vivant, qu'il n'existe uniquement qu'une différence de degré de complexité. Ce n'est donc pas un argument religieux (référence aux principaux monothéismes qui établissent une barrière franche entre l'homme et le reste du vivant).

L'idée c'est qu'un être vivant ayant un haut degré de complexité aura un champ des possibles plus vaste qu'un être vivant ayant un degré de complexité relativement faible. L'être vivant complexe sera sujet à de plus nombreux stimuli extérieurs et son expérience de vie sera plus riche que celle d'un être vivant de structure simple. En admettant que l'on doive tuer soit une mouche, soit un petit chat, il y aurait une certaine légitimité éthique à porter son choix sur la mouche car, en la tuant, nous "tuons" moins d'expérience de vie que si nous avions tué le petit chat.

Cet argument vaut ce qu'il vaut, Singer ne se prononce pas dessus directement, il le signale (au moins dans le bouquin que j'ai lu).
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Message non lu par Libre penseur » 04 mars 2010, 16:10:00

Ca ressemble un peu à la valeur de l'unité de l'individu exposé par worldpeace, mais qui sait peut être que notre petite mouche à un système bien plus complexe que l'on ne pense...
Par exemple, les fourmis ont une véritable vie sociale, avec un rôle déterminé  pour chaque type de fourmis et une hiérarchie. En quelque sorte en détruisant une fourmilière, on met fin à toute une "civilisation" (bien que le terme ne soit par vraiment approprié).
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Message non lu par racaille » 04 mars 2010, 16:39:00

Entièrement d'accord, ce principe n'est fondé que sur la subjectivité humaine, l'humain s'estimant naturellement être au top de l'évolution. C'est un principe assez anthropocentrique, la finalité en moins. J'émets personnellement les mêmes réserves que toi. Perso je ne tue que les moustiques dans une logique d'auto-défense mais il n'y a pas de quoi en être fier.

Les djaïnistes, en Inde, sont les personnes qui respectent le plus la valeur universelle de la vie (selon eux, pas moi), jusqu'à l'absurde même. Les plus croyants balayent sans cesse devant eux avant de marcher, des fois qu'ils écraseraient malencontreusement un insecte sans le faire exprès... attitude très noble de leur part mais difficile à pratiquer lorsqu'on a une vie active :)
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Message non lu par Libre penseur » 04 mars 2010, 16:54:00

Pauvres moustiques icon_cheesygrin , plus dur de se défendre face à un chien enragé, ou un tigre peu cordial...
Nous avons la chance d'être omnivore, nous avons donc le choix de notre alimentation, ce que font les djaïnistes est respectable, au même titre que les végétariens. En ce qui me concerne mon instinct sauvage est trop fort, je ne peux me passer d'une bonne entrecôte bien saignante... hmmm icon_biggrin

On peut aussi considéré que les végétaux sont des êtres vivant à part entière... d'ailleurs les animiste considèrent que tout les éléments, pierre, bois etc... ont une force vitale...
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Message non lu par racaille » 04 mars 2010, 17:26:00

Je parlais des trucs que je tue moi-même, ce qui n'est pas le cas des animaux que je mange régulièrement. Si on devait tuer pour se nourrir comme au bon vieux temps, je crois que je n'aurais pas le courage de le faire et je deviendrais végétarien par la force des choses :(

Effectivement le règne végétal est un règne vivant au même titre que le règne animal.
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Message non lu par Libre penseur » 04 mars 2010, 18:12:00

Perso, si c'est pour survivre je le fais. De toutes les manière, si on respecte notre équilibre alimentaire et la chaîne alimentaire nous sommes obligés de chasser et de réguler en tuant... comme nos ancêtres l'ont fait. Mais l'être "supérieur" que nous sommes à inventer l'élevage et l'abattage industriel, ce qui nous a relativement facilité la tâche, mais ce qui reste profondément inique, la chasse est en quelque sorte plus noble et plus respectueux envers la proie.
Bon là je crois qu'on s'écarte un peu du sujet... ;)
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Message non lu par racaille » 04 mars 2010, 18:23:00

Non mais je n'ai rien contre l'idée de tuer pour se nourrir, je dis simplement que j'en serais incapable. En tout cas en y réfléchissant maintenant, dans mon salon, avec une pâtisserie à portée de main.

Je suis un gars des villes, toute la nourriture que j'achète ou presque est déjà morte depuis longtemps. Je n'ai jamais vraiment été confronté à la nécessité de tuer par moi-même. J'ai bien participé à des chasses étant jeune, avec des chasseurs très réglos, ni viandards ni avinés, et ces expériences m'ont dégouté de ça. Pareil lorsque j'ai visité pour la première fois un abattoir dans ma tendre jeunesse :)

Je ne trouve pas que nous débordions du sujet car l'idée de respect de la vie concerne aussi la chaîne alimentaire. comme par exemple ne tuer que ce qu'il est nécessaire de tuer pour nous sustenter. On voit bien que dans les sociétés de consommation ce respect n'existe pas à cause de la surproduction systématique. Bordel, j'ai vu une fois dans la Sarthe, au Mans, des pécores de la FNSEA qui ont foutu le feu à un porc vivant en pleine rue devant la préfecture, tout ça pour protester et grappiller un peu plus de subventions ! icon_evil
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Message non lu par Libre penseur » 04 mars 2010, 19:13:00

Oui, à vrais dire notre vécu fait que l'on à du mal à s'imaginer en train de tuer des bêtes. C'est vrais que ça fait mal au coeur, et que notre société moderne nous a conditionné à vivre en harmonie avec l'animal, du moins en apparence car l'urbanisme et la nourriture industriel sont la face caché du malheur des animaux. Logiquement nous devrions tuer uniquement pour se nourrir.

Cela dit, tu as raison, certains hommes sont de vrais sadique, j'ai une connaissance lointaine qui s'amusait à écraser les chats en bagnole, je trouve cela d'une grande stupidité et je me demande si ces gens là ont un brin de sensibilité, tout comme je trouve immorale les actes commis par les toréros sur des pauvres bêtes,

La violence gratuite est surement le "plaisir" le plus malsain qui soit. D'ailleurs on constate que certains hommes n'ont aucun scrupule à faire souffrir, je pense qu'il s'agit de problème psychologique lié à la petite enfance (abandon, violence familiale, manque de reconnaissance...) ça se traduit par un report de la souffrance sur autrui, un comportements anti-social, un manque de culpabilité, et une peur de montrer ces émotions car signe de faiblesse, c'est à la limite de la psychopathie, en fait c'est souvent l'environnement social qui créé ce genre de comportement.
L'effet de groupe joue aussi, la pression sociale d'un groupe violent , expl: jeunes de banlieues qui violent et tapent une femme, des chasseurs qui torturent une bête, dix types qui se mettent à tabasser un type dans la rue... etc. etc

Pour ces gens là, la vie a effectivement peu de valeur...
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Message non lu par worldpeace » 05 mars 2010, 09:15:00

Je rajouterais le conditionnement télévisuel : on regarde des horreurs confortablement assis dans un canapé, éventuellement en mangeant des chips ou des popcorns. Les horreurs alternent ensuite avec les publicités, des visions de jouissances, de joie, de bonheur et de plaisir. D'un point de vue très pavlovien, on associe le bien-être et la tuerie, la menace, etc.
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Message non lu par racaille » 05 mars 2010, 23:02:00

En effet. Associer le dégout de la violence qui passe en boucle sur tous les JT et la récompense de la consommation avec une bonne vieille coupure pub, y'a rien de tel pour conditionner le pékin moyen ! :D
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