Le culte de la victime
Depuis quand parle-t-on autant des victimes dans les mass-média et dans le cirque politique ? J'ai constaté un glissement progressif depuis quelques années où l'argument massue de la victime est systématiquement utilisé afin d'empêcher tout débat de s'installer sur un sujet donné. Est-ce venu avec les attentats du 11 septembre 2001 ? Je n'arrive pas, de mémoire, à remonter plus loin. On me dit que le phénomène a commencé avant cet évènement, c'est à vérifier.
"Mais vous ne pensez-donc jamais aux victimes ?"
Quoi qu'il en soit, il est devenu quotidien pour nos politiciens français de gauche comme de droite de s'envoyer des victimes à la face comme autant de soufflets bien sentis. Cette semaine, c'était le tour des digues détruites par la tempête Xinthia. Il était alors presque interdit d'évoquer leur usure et la volonté des politiques locales de ne rien faire car c'était un signe patent d'irrespect envers les victimes de la tempête. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Rappelez-vous la fausse agression antisémite du RER D (2004 je crois), la culte de la victime avait joué à bloc alors que la femme juive agressée dans le wagon était en réalité une pure mythomane. Tollé général et battage de coulpe collectif après cet embrasement de l'ensemble de la classe politique, hurlant au loup à l'unisson. Promis, juré, on ne nous y reprendra plus !
Frédéric Lefebvre avait un jour affirmé lors d'une conférence de presse que l'UMP était toujours du côté des victimes alors que le PS était toujours du côté des délinquants. L'UMP est vertueuse et le PS est l'instrument de Lucifer. Est-ce aussi dire de façon voilée que l'UMP est une toujours une victime là où le PS est toujours un délinquant ?
Cette instrumentalisation de la misère d'autrui à des fins politico-politiciennes est particulièrement répugnante. Evidemment, l'UMP sarkozyste règne en maître dans cette discipline putride : Nicolas Sarkozy, himself, est la victime la plus célèbre de France. Il n'est pas possible de critiquer ses errements politiques sans que ses zélateurs ne s'empressent systématiquement d'en faire un martyr.
Je l'ai dit plus haut, cette tactique permet, en plus de se placer d'office dans le camp du bien, de couper court à tout débat en déplaçant le sujet sur le registre émotionnel lorsqu'il était axé sur le registre rationnel. Et il est de notoriété publique que l'UMP sarkozyste ne communique jamais autrement que sur le registre émotionnel ; on appelle cela du populisme.
La gauche n'est pas en reste avec la maîtrise du culte victimaire. Là où la droite ne s'intéresse principalement qu'aux victimes de la violence et de la délinquance prolétaire, la gauche préfère défendre les droits des éternels sacrifiés sur l'autel de l'insanité capitaliste. Victimes sacrificielles des licenciements économiques, mais aussi victimes arbitraires de la crise endémique du logement et victimes expiatoires de la dictature de la majorité, etc. Si la défense des opprimés me semble personnellement légitime, je constate amèrement que le sensationnalisme n'est pas une compétence exclusive à la droite.
Bien sûr toutes les victimes ne se valent pas. Les deux jeunes basanés qui ont trouvé la mort dans un transformateur électrique à l'automne 2005 n'ont pas eu les honneurs de l'UMP. Pour une fois, ce parti s'est bel et bien retrouvé à défendre les délinquants ! C'est l'exception qui confirme la règle précédemment établie par Frédéric Lefebvre
"Mais vous ne pensez-donc jamais aux victimes ?"
Quoi qu'il en soit, il est devenu quotidien pour nos politiciens français de gauche comme de droite de s'envoyer des victimes à la face comme autant de soufflets bien sentis. Cette semaine, c'était le tour des digues détruites par la tempête Xinthia. Il était alors presque interdit d'évoquer leur usure et la volonté des politiques locales de ne rien faire car c'était un signe patent d'irrespect envers les victimes de la tempête. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Rappelez-vous la fausse agression antisémite du RER D (2004 je crois), la culte de la victime avait joué à bloc alors que la femme juive agressée dans le wagon était en réalité une pure mythomane. Tollé général et battage de coulpe collectif après cet embrasement de l'ensemble de la classe politique, hurlant au loup à l'unisson. Promis, juré, on ne nous y reprendra plus !
Frédéric Lefebvre avait un jour affirmé lors d'une conférence de presse que l'UMP était toujours du côté des victimes alors que le PS était toujours du côté des délinquants. L'UMP est vertueuse et le PS est l'instrument de Lucifer. Est-ce aussi dire de façon voilée que l'UMP est une toujours une victime là où le PS est toujours un délinquant ?
Cette instrumentalisation de la misère d'autrui à des fins politico-politiciennes est particulièrement répugnante. Evidemment, l'UMP sarkozyste règne en maître dans cette discipline putride : Nicolas Sarkozy, himself, est la victime la plus célèbre de France. Il n'est pas possible de critiquer ses errements politiques sans que ses zélateurs ne s'empressent systématiquement d'en faire un martyr.
Je l'ai dit plus haut, cette tactique permet, en plus de se placer d'office dans le camp du bien, de couper court à tout débat en déplaçant le sujet sur le registre émotionnel lorsqu'il était axé sur le registre rationnel. Et il est de notoriété publique que l'UMP sarkozyste ne communique jamais autrement que sur le registre émotionnel ; on appelle cela du populisme.
La gauche n'est pas en reste avec la maîtrise du culte victimaire. Là où la droite ne s'intéresse principalement qu'aux victimes de la violence et de la délinquance prolétaire, la gauche préfère défendre les droits des éternels sacrifiés sur l'autel de l'insanité capitaliste. Victimes sacrificielles des licenciements économiques, mais aussi victimes arbitraires de la crise endémique du logement et victimes expiatoires de la dictature de la majorité, etc. Si la défense des opprimés me semble personnellement légitime, je constate amèrement que le sensationnalisme n'est pas une compétence exclusive à la droite.
Bien sûr toutes les victimes ne se valent pas. Les deux jeunes basanés qui ont trouvé la mort dans un transformateur électrique à l'automne 2005 n'ont pas eu les honneurs de l'UMP. Pour une fois, ce parti s'est bel et bien retrouvé à défendre les délinquants ! C'est l'exception qui confirme la règle précédemment établie par Frédéric Lefebvre
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
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Avoir un esprit indépendant et critique n'est pas faire l'apologie de l'anti flic et de la criminalité. c'est dur à comprendre pour un umpéiste borné, mais pas insurmontable, encore un petit effort et tu y arriveras.
Ps : j'aime pas le rap, mais ceux qui apprécient ont le droit de le faire non ? c'est dans les cartons ump que d'interdire ce type de culture ?
Vive la liberté ....
Ps : j'aime pas le rap, mais ceux qui apprécient ont le droit de le faire non ? c'est dans les cartons ump que d'interdire ce type de culture ?
Vive la liberté ....
Je voudrais recadrer le débat. La question n'est pas de savoir si, oui ou non, on pleure avec les victimes, mais de savoir pourquoi ces victimes sont tant instrumentalisées par les politiciens.
Regardez l'actualité de la semaine par exemple : le président est allé au chevet d'un flic victime d'agression, puis il a survolé quelques terres dévastées par la tempête Xinthia, précisément là où se trouvait le plus grand nombre de victimes de la tempête. Et dans ce dernier cas, n'en déplaise à Norbert, il n'y a pas de délinquant à l'ouvrage !
Regardez l'actualité de la semaine par exemple : le président est allé au chevet d'un flic victime d'agression, puis il a survolé quelques terres dévastées par la tempête Xinthia, précisément là où se trouvait le plus grand nombre de victimes de la tempête. Et dans ce dernier cas, n'en déplaise à Norbert, il n'y a pas de délinquant à l'ouvrage !
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M
Bon, là, je m'en mèle (momentanément, avant que vos insultes ou reflexions à la c.. derivent, comme d'ahb).
Racaille, vu que c'est toi qui a lançé le sujet (j'ai lu ton autre post sur les dérapages, et je partage ton point de vue), j'aimerais que tu répondes à une question, sans recopier la définition sur un dictionnaire (comme le font bêtement certains, tout en disant le contraire de la definition qu'ils ont eux même copié):
Pour toi, qu'est ce qu'un victime ?
Car avec un peu de recul, on doit bien admettre qu'il y a plusieurs stades dans la victimisation d'un personne. A partir de quel niveau (je parle de ton ressenti) est on une VRAIE victime ?
Racaille, vu que c'est toi qui a lançé le sujet (j'ai lu ton autre post sur les dérapages, et je partage ton point de vue), j'aimerais que tu répondes à une question, sans recopier la définition sur un dictionnaire (comme le font bêtement certains, tout en disant le contraire de la definition qu'ils ont eux même copié):
Pour toi, qu'est ce qu'un victime ?
Car avec un peu de recul, on doit bien admettre qu'il y a plusieurs stades dans la victimisation d'un personne. A partir de quel niveau (je parle de ton ressenti) est on une VRAIE victime ?
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )
- Norbert
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A partir du moment où un individu subit un dommage physique ou moral, il est victime de quelque chose. Le considérer comme tel n'est qu'une reconnaissance des dommages qu'il a subit. Quand on est victime, c'est important d'être considéré.lucifer a écrit :A partir de quel niveau est on une VRAIE victime ?
Il y a quelques années, j'ai eu droit à un petit cours de communication dans le cadre de mes fonctions professionnelles. Le sujet était la com de crise. Nous avons eu droit à 3 ou 4 de la boite à un responsable de formation et pendant deux à un journaliste politique célèbre de TF1/LCI (à l'époque). Celui-ci nous dit: "n'oubliez jamais les victimes, même si elles n'ont presque rien. Si vous ne montrez pas de compassion, vous êtes cuits quel que soit la qualité et la véracité de votre discours à la presse". Et là dessus nous parle 5 minutes de son boulot et des grandes bêtes politiques d'alors. Et de nous expliquer que c'est une dérive sociétale et médiatique qui fait qu'il faut pleurnicher pour rien. Celui qui m'a scié l'autre jour, c'est Fillon quand Philippe Séguin est mort, je n'en ai pas cru mes yeux.
Donc on parle de plus en plus des victimes. Ceci dit, moi je me moque du sort des criminels, et encore plus de ce qu'en pense l'UE et ses bonnes âmes. Le jour où on traitera les prisoniers comme du temps de Cayenne, il y aura moins de criminels et moins de victimes et tout ira mieux. icon_cheesygrin
Donc on parle de plus en plus des victimes. Ceci dit, moi je me moque du sort des criminels, et encore plus de ce qu'en pense l'UE et ses bonnes âmes. Le jour où on traitera les prisoniers comme du temps de Cayenne, il y aura moins de criminels et moins de victimes et tout ira mieux. icon_cheesygrin
Oui, mais le terme "victime " est plus complexe que ça (je ne parlerais pas des accidents de la vie, dont je suis trop souvent temoin).
Ca me rapelle le mec qui a tiré au fusil de chasse sur un gosse qui faisait du quad juste en dessous de sa fenêtre. Selon les temoignages receuillis, ce mec dormait un maximum de 3 heures par nuits. Les gamins commençaient à 10h00 le soir pour arreter vers 3h00 du mat.
Le mec se levait tous les jours à 5h30 pour prendre le train et se tapait 2h00 de transport pour rejoindre son chantier car bossant dans le batiment (pas très pépére comme métier).
Le cerveau et le corps humain n'etant pas faits pour dormir si peu, et en sachant que ça faisait 2 mois qu'il appelait les flics (ils se sont deplaçés deux fois, à faire la morale aux gamins, mais comme d'habitude, pas de repression, juste de la revention, politiquement plus correcte) et rien ne changeait (tu m'etonnes, qui prend encore en compte les leçon de morale de la police, sans avoir rien à craindre en continuant), le mec a pété un cable et tiré sur le pilote du quad.
Je ne cotise pas ce qu'il a fait, même si j'arrive sans trop de probleme à le comprendre, car il est devenu meurtrier malgres lui.
Alors, ce mec qui a tiré, coupable ou victime. ?
Moi, je dirais les deux, d'où la complexité du mot "victime".
Ca me rapelle le mec qui a tiré au fusil de chasse sur un gosse qui faisait du quad juste en dessous de sa fenêtre. Selon les temoignages receuillis, ce mec dormait un maximum de 3 heures par nuits. Les gamins commençaient à 10h00 le soir pour arreter vers 3h00 du mat.
Le mec se levait tous les jours à 5h30 pour prendre le train et se tapait 2h00 de transport pour rejoindre son chantier car bossant dans le batiment (pas très pépére comme métier).
Le cerveau et le corps humain n'etant pas faits pour dormir si peu, et en sachant que ça faisait 2 mois qu'il appelait les flics (ils se sont deplaçés deux fois, à faire la morale aux gamins, mais comme d'habitude, pas de repression, juste de la revention, politiquement plus correcte) et rien ne changeait (tu m'etonnes, qui prend encore en compte les leçon de morale de la police, sans avoir rien à craindre en continuant), le mec a pété un cable et tiré sur le pilote du quad.
Je ne cotise pas ce qu'il a fait, même si j'arrive sans trop de probleme à le comprendre, car il est devenu meurtrier malgres lui.
Alors, ce mec qui a tiré, coupable ou victime. ?
Moi, je dirais les deux, d'où la complexité du mot "victime".
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )
Ce pauvre gars est une victime de la société permissive socialiste française. Le petit c.. qui conduisait le quand aussi quelque part est une victime puisque c'est quand même lui qui est gravement mort par la fin.
Le désordre conduit à celà. L'état français promet tout à tous, mais il n'est même plus capable de faire régner l'ordre dans la rue. icon_evil
Le désordre conduit à celà. L'état français promet tout à tous, mais il n'est même plus capable de faire régner l'ordre dans la rue. icon_evil
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