Le gouvernement s’attelle, mercredi 11 mars, à un exercice périlleux : étendre la « refondation de l’école » engagée à l’école primaire, en première partie de mandat, vers le secondaire. « Faire que le collège unique ne soit plus un collège uniforme », a souligné la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, en présentant son projet à la presse, lundi 9 mars.
Quarante ans après la loi Haby, qui a tenu le pari de la massification de l’enseignement secondaire bien mieux que celui de la démocratisation, la gauche entend s’emparer de ce que l’on a coutume d’appeler, selon une formule un peu galvaudée, le « maillon faible » du système éducatif. Celui qui cristallise le principal défaut de notre école : être profondément inégalitaire, en triant les élèves plus qu’en les accompagnant vers la réussite. Un sujet sensible auquel la droite s’était bien gardée de toucher – se concentrant sur les programmes du primaire et le lycée –, mais qui s’impose aujourd’hui à tous, veut-on croire rue de Grenelle, tant le diagnostic est sombre : au collège, « les élèves s’ennuient, les parents se sentent démunis et les enseignants bridés », a résumé la ministre, lundi, faisant étant d’une « régression des [résultats des] élèves en dix ans », en français autant qu’en mathématiques ou en histoire.
Triste constat pour justifier une réforme que la ministre entend bâtir « à partir de ce qui marche déjà sur le terrain », certes, mais en un temps record : elle n’a que la seconde partie du quinquennat pour l’achever. Et même moins, puisque le gouvernement s’est fixé comme objectif la rentrée 2016 pour mettre en place cette nouvelle organisation du collège – simultanément à l’entrée en vigueur des nouveaux programmes et du « socle commun » rénové. La forme en même temps que le fonds, en somme.
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20 % du temps pour les « nouvelles modalités d’enseignement »
Un cinquième de la dotation horaire globale (la « DHG », dans le jargon de l’école) : c’est la marge d’autonomie laissée aux professeurs des collèges pour développer ces « nouvelles modalités d’enseignement » valorisées par la réforme : les modules interdisciplinaires, le travail en petits groupes, l’accompagnement personnalisé, l’approfondissement disciplinaire… Un volume d’heures inscrit dans les obligations de service des enseignants, souligne-t-on au ministère de l’éducation, et qui représentera, côté élèves, de 4 à 5 heures chaque semaine.
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