Le coup de g..... de Nicolas Hulot
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Bonjour,
Voici un article du parisien avec une interview de Nicolas Hulot On s'attendait à trouver devant nous un homme abattu et en colère après l'abandon par le gouvernement de la taxe carbone. Mais c'est un Nicolas Hulot au visage hâlé, calme et combatif, qui nous a accueillis jeudi dans les locaux de sa fondation, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Plus déterminé que jamais au combat écologique. Quelques jours après l'abandon de la taxe carbone, il sort enfin de son silence. Pour quelles raisons avez-vous claqué la porte du grenelle de l'environnement ?
Nicolas Hulot. La fondation Hulot n'a pas claqué la porte du Grenelle. Nous avons simplement suspendu notre participation aux groupes de travail, car nous estimions qu'une mise au point s'imposait vis-à vis-de la classe politique et de la société. Beaucoup ont actuellement la tentation de marginaliser le débat écologique. Il ne s'agit pas seulement de l'abandon de la taxe carbone. Le fait est que les écolo-climato-sceptiques ont de plus en plus de succès médiatique et que l'écologie est devenue un simple ingrédient de la tambouille électorale. Qu'entendez-vous par là ?
La campagne des régionales n'a pas donné un excellent spectacle de la perception des enjeux écologiques. A gauche, l'écologie n'est pour beaucoup qu'une opportunité électorale. Et après la défaite de la droite, certains élus de la majorité sont tentés de revenir sur les enjeux environnementaux, considérant peut-être qu'ils n'ont pas été payés en retour de leur investissement dans le Grenelle. Plutôt que de focaliser la société sur un débat comme l'Identité nationale, on devrait se demander quelle est la croissance compatible avec les impératifs écologiques. Mais pourquoi quitter le Grenelle en plein vol ?
Pour réveiller la société. Et notamment lancer un appel aux jeunes pour qu'ils se mobilisent, car c'est eux dont le futur est sérieusement menacé. Et c'est à eux d'appeler les acteurs économiques et politiques à un plus grand esprit de concorde. Je dis aux jeunes : «Venez resigner le pacte écologique si vous n'avez pas envie qu'on brade votre futur». Estimez-vous, comme certains écologistes, que le grenelle est mort ?
Il faut indéniablement le redynamiser. Mais loin de moi l'idée de dire que le Grenelle est mort ou inutile. Il y a eu un avant et un après Grenelle. Dans le domaine du logement avec l'éco-prêt à taux zéro, du transport avec le bonus-malus écologique, on progresse. Pour autant, le Grenelle 2 n'est toujours pas voté. Quand j'entends Gérard Longuet dire que je ferais mieux de m'occuper de l'emploi plutôt que d'écologie ou de taxe carbone, je trouve cela consternant car les deux ne sont pas incompatibles. Ceux qui pensent qu'on pourra continuer à fonctionner comme aujourd'hui lorsqu'on aura épuisé le disque dur de la nature sont des gens qui ont un angle mort. Il faut rentrer dans le dur et aller beaucoup plus loin dans les mutations environnementales et la fiscalité écologique. Mais comment convaincre les Français, alors qu'ils sont majoritairement contre la taxe carbone ?
Alors que le gouvernement l'avait votée, la taxe carbone est malheursement devenue l'objet d'une navrante dispute politicienne, où l'on a fini par caricaturer ce dispositif en le présentant comme un impôt nouveau. Le message a été volontairement brouillé par beaucoup de politiques qui ont fait du simplisme. Parce que c'est la droite qui l'a porté, ça a été fusillé par la gauche, mais si ça avait été l'inverse, il se serait passé la même chose. J'ai entendu Ségolène Royal parler d'usine à gaz. Mais si elle pense que la voiture électrique va, à elle seule, permettre de diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre, ce n'est pas un argument scientifique. C'est un argument de magicien. C'est contraire à l'esprit du pacte écologique et aux paroles très solennelles du président de la République, qui comparait cette réforme à l'abolition de la peine de mort. Avez-vous aussi été choqué lorsque le Président de la République, au Salon de l'agriculture, a estimé que «toutes ces questions d'environnement, ça commence à bien faire» ?
A l'approche de la réforme de la PAC, ça n'était pas approprié. Bien sûr que les agriculteurs sont en souffrrance. Je pense même qu'il faudrait un Grenelle de l'agriculture et de l'alimentation avec toutes les parties prenantes, notamment la grande distribution. Le modèle agricole actuel n'est plus durable et il faut changer d'état d'esprit. N'avez-vous pas le sentiment que Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno sont de plus en plus isolés au sein du gouvernement ?
Heureusement qu'on les a au gouvernement ! Des alliés comme ça sont excessivement précieux et on peut comprendre que leur position soit délicate. Il y a des moments où on sent effectivement qu'ils sont un peu isolés. Il semble que les services de l'écologie et de Bercy se parlent beaucoup moins actuellement. C'est dommage. Vous ne m'entendrez pas dire que le Président de la République n'a rien fait. Il a été offensif à Copenhague. Et sur le Grenelle, il a tenu la plupart des engagements qu'il avait pris. Mais on voit bien, notamment du côté du Premier ministre, que tout cela se fait un peu au forceps. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas vous engager en politique ?
Ce n'est pas un priorité. Mais c'est clair qu'il faut s'interroger sur le moyen d'être le plus efficace possible et le plus rassembleur dans une société qui se fractionne de plus en plus. Car c'est la famille humaine qui est concernée. J'ai donc décidé de prendre cette année du recul, pour revenir à la fin de l'année avec de nouvelles propositions. Qu'attendez-vous aujourd'hui de Nicolas Sarkozy ?
Qu'il clarifie les objectifs et le calendrier. Et que les politiques cessent de voir la croissance absolue comme la solution à tous nos maux. La cause de tous les désordres écologiques, de la pollution, de la raréfaction des énergies, est le modèle capitaliste et libéral que tout le monde avait pour référence jusqu'à aujourd'hui. Or, ce modèle n'est pas tenable. Mais il y a évidemment de grandes résistances à changer les choses, car cela dérange de nombreux intérêts. Qu'en pensez vous ? A plus tard,
Voici un article du parisien avec une interview de Nicolas Hulot On s'attendait à trouver devant nous un homme abattu et en colère après l'abandon par le gouvernement de la taxe carbone. Mais c'est un Nicolas Hulot au visage hâlé, calme et combatif, qui nous a accueillis jeudi dans les locaux de sa fondation, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Plus déterminé que jamais au combat écologique. Quelques jours après l'abandon de la taxe carbone, il sort enfin de son silence. Pour quelles raisons avez-vous claqué la porte du grenelle de l'environnement ?
Nicolas Hulot. La fondation Hulot n'a pas claqué la porte du Grenelle. Nous avons simplement suspendu notre participation aux groupes de travail, car nous estimions qu'une mise au point s'imposait vis-à vis-de la classe politique et de la société. Beaucoup ont actuellement la tentation de marginaliser le débat écologique. Il ne s'agit pas seulement de l'abandon de la taxe carbone. Le fait est que les écolo-climato-sceptiques ont de plus en plus de succès médiatique et que l'écologie est devenue un simple ingrédient de la tambouille électorale. Qu'entendez-vous par là ?
La campagne des régionales n'a pas donné un excellent spectacle de la perception des enjeux écologiques. A gauche, l'écologie n'est pour beaucoup qu'une opportunité électorale. Et après la défaite de la droite, certains élus de la majorité sont tentés de revenir sur les enjeux environnementaux, considérant peut-être qu'ils n'ont pas été payés en retour de leur investissement dans le Grenelle. Plutôt que de focaliser la société sur un débat comme l'Identité nationale, on devrait se demander quelle est la croissance compatible avec les impératifs écologiques. Mais pourquoi quitter le Grenelle en plein vol ?
Pour réveiller la société. Et notamment lancer un appel aux jeunes pour qu'ils se mobilisent, car c'est eux dont le futur est sérieusement menacé. Et c'est à eux d'appeler les acteurs économiques et politiques à un plus grand esprit de concorde. Je dis aux jeunes : «Venez resigner le pacte écologique si vous n'avez pas envie qu'on brade votre futur». Estimez-vous, comme certains écologistes, que le grenelle est mort ?
Il faut indéniablement le redynamiser. Mais loin de moi l'idée de dire que le Grenelle est mort ou inutile. Il y a eu un avant et un après Grenelle. Dans le domaine du logement avec l'éco-prêt à taux zéro, du transport avec le bonus-malus écologique, on progresse. Pour autant, le Grenelle 2 n'est toujours pas voté. Quand j'entends Gérard Longuet dire que je ferais mieux de m'occuper de l'emploi plutôt que d'écologie ou de taxe carbone, je trouve cela consternant car les deux ne sont pas incompatibles. Ceux qui pensent qu'on pourra continuer à fonctionner comme aujourd'hui lorsqu'on aura épuisé le disque dur de la nature sont des gens qui ont un angle mort. Il faut rentrer dans le dur et aller beaucoup plus loin dans les mutations environnementales et la fiscalité écologique. Mais comment convaincre les Français, alors qu'ils sont majoritairement contre la taxe carbone ?
Alors que le gouvernement l'avait votée, la taxe carbone est malheursement devenue l'objet d'une navrante dispute politicienne, où l'on a fini par caricaturer ce dispositif en le présentant comme un impôt nouveau. Le message a été volontairement brouillé par beaucoup de politiques qui ont fait du simplisme. Parce que c'est la droite qui l'a porté, ça a été fusillé par la gauche, mais si ça avait été l'inverse, il se serait passé la même chose. J'ai entendu Ségolène Royal parler d'usine à gaz. Mais si elle pense que la voiture électrique va, à elle seule, permettre de diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre, ce n'est pas un argument scientifique. C'est un argument de magicien. C'est contraire à l'esprit du pacte écologique et aux paroles très solennelles du président de la République, qui comparait cette réforme à l'abolition de la peine de mort. Avez-vous aussi été choqué lorsque le Président de la République, au Salon de l'agriculture, a estimé que «toutes ces questions d'environnement, ça commence à bien faire» ?
A l'approche de la réforme de la PAC, ça n'était pas approprié. Bien sûr que les agriculteurs sont en souffrrance. Je pense même qu'il faudrait un Grenelle de l'agriculture et de l'alimentation avec toutes les parties prenantes, notamment la grande distribution. Le modèle agricole actuel n'est plus durable et il faut changer d'état d'esprit. N'avez-vous pas le sentiment que Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno sont de plus en plus isolés au sein du gouvernement ?
Heureusement qu'on les a au gouvernement ! Des alliés comme ça sont excessivement précieux et on peut comprendre que leur position soit délicate. Il y a des moments où on sent effectivement qu'ils sont un peu isolés. Il semble que les services de l'écologie et de Bercy se parlent beaucoup moins actuellement. C'est dommage. Vous ne m'entendrez pas dire que le Président de la République n'a rien fait. Il a été offensif à Copenhague. Et sur le Grenelle, il a tenu la plupart des engagements qu'il avait pris. Mais on voit bien, notamment du côté du Premier ministre, que tout cela se fait un peu au forceps. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas vous engager en politique ?
Ce n'est pas un priorité. Mais c'est clair qu'il faut s'interroger sur le moyen d'être le plus efficace possible et le plus rassembleur dans une société qui se fractionne de plus en plus. Car c'est la famille humaine qui est concernée. J'ai donc décidé de prendre cette année du recul, pour revenir à la fin de l'année avec de nouvelles propositions. Qu'attendez-vous aujourd'hui de Nicolas Sarkozy ?
Qu'il clarifie les objectifs et le calendrier. Et que les politiques cessent de voir la croissance absolue comme la solution à tous nos maux. La cause de tous les désordres écologiques, de la pollution, de la raréfaction des énergies, est le modèle capitaliste et libéral que tout le monde avait pour référence jusqu'à aujourd'hui. Or, ce modèle n'est pas tenable. Mais il y a évidemment de grandes résistances à changer les choses, car cela dérange de nombreux intérêts. Qu'en pensez vous ? A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
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- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Aska a écrit : Ces gens là ont vu de leurs yeux les changements en cours de ce monde. Que ce soit le fait de l'homme ou non n'enlève rien au crédit qu'ils ont par rapport au politicien en veston qui ne sait pas d'ou vient son lait.
Certes, mais dans ce cas on ne peut pas raisonnablement adopter la posture de celui qui sait. Tout au plus, jouer un rôle de témoin digne de foi, apparait déjà comme plus raisonnable. Dans ce cas, on ne peut a la fois jouer ce rôle de témoin et refuser de s'engager politiquement (c'est le cas des 2 personnes citées) , dès lors que l'on participe au nom de la société civile au grenelle de l'environnement, ce qui est un acte éminemment politique, ou alors on en tire les conséquences, a savoir : une fois son témoignage apporté, on la ferme ....Sruvoler la Patzgonie ne donne pas non plus un Doctorat en Sciences laitières ... icon_confused
Un témoin ne commente pas les suites de son témoignage.
Au dela de toute polémique sur les qualités de YAB et de NH, je ne leur accorde tout simplement pas le droit de se poser en arbitre, et à juste titre ... (oui je sais, je suis procédurier), car ils ne sont que des témoins, pas des juges, ni même des parties.
Sur un plan scientifique, c'est la même chose. Nul n'a grace à ses yeux le pouvoir de détenir la vérité. Seul l'argument scientifique, fusse t'il au stade de l'hypothèse, a valeur au sein de ce monde aussi fermé que celui de la justice mais au combien important.
S'en prévaloir relève de l'usurpation.
Un scientifique n'est pas un photographe ni un animateur de tf1, et encore moins un producteur télé.
A un moment donné, il faut aussi choisir. Tout le monde (pourvu d'un cerveau) peut choisir de devenir scientifique, mais être producteur télé et vendre ses témoignages, puis ensuite se poser en censeur, ne me parait pas une cause défendable.
La confusion des genres est totale ! Les chanteurs se veulent politiquement engagés, les footballeurs chantent, les politiciens jouent au foot, les ingénieures se muent en pâtres alpestres, les fermiers font du cinéma ... icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
Et alors ? Je suis ingénieur informatique et télécom le jour, est-ce que je dois m'abstenir de tout autre activité le reste du temps ?
Hou, le cupide, hou l'égoîste ... Tu as un boulot, et tu sugères que tu pourrais en avoir en autre simultanément ? Mais c'est ABOMINABLE ... ! icon_biggrin
Hou, le cupide, hou l'égoîste ... Tu as un boulot, et tu sugères que tu pourrais en avoir en autre simultanément ? Mais c'est ABOMINABLE ... ! icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
T'apporte bien un témoignage ts les jrs et même plusieurs fois par jr et tu ne la fermes pas après pour autant! Voilà encore de la dictature gauchote où ts ceux qui ne sont pas de ton avis doivent la fermer.lancelot a écrit :Aska a écrit :Ces gens là ont vu de leurs yeux les changements en cours de ce monde. Que ce soit le fait de l'homme ou non n'enlève rien au crédit qu'ils ont par rapport au politicien en veston qui ne sait pas d'ou vient son lait.
Certes, mais dans ce cas on ne peut pas raisonnablement adopter la posture de celui qui sait. Tout au plus, jouer un rôle de témoin digne de foi, apparait déjà comme plus raisonnable. Dans ce cas, on ne peut a la fois jouer ce rôle de témoin et refuser de s'engager politiquement (c'est le cas des 2 personnes citées) , dès lors que l'on participe au nom de la société civile au grenelle de l'environnement, ce qui est un acte éminemment politique, ou alors on en tire les conséquences, a savoir : une fois son témoignage apporté, on la ferme ....Sruvoler la Patzgonie ne donne pas non plus un Doctorat en Sciences laitières ... icon_confused
Un témoin ne commente pas les suites de son témoignage.
Au dela de toute polémique sur les qualités de YAB et de NH, je ne leur accorde tout simplement pas le droit de se poser en arbitre, et à juste titre ... (oui je sais, je suis procédurier), car ils ne sont que des témoins, pas des juges, ni même des parties.
Sur un plan scientifique, c'est la même chose. Nul n'a grace à ses yeux le pouvoir de détenir la vérité. Seul l'argument scientifique, fusse t'il au stade de l'hypothèse, a valeur au sein de ce monde aussi fermé que celui de la justice mais au combien important.
S'en prévaloir relève de l'usurpation.
Un scientifique n'est pas un photographe ni un animateur de tf1, et encore moins un producteur télé.
A un moment donné, il faut aussi choisir. Tout le monde (pourvu d'un cerveau) peut choisir de devenir scientifique, mais être producteur télé et vendre ses témoignages, puis ensuite se poser en censeur, ne me parait pas une cause défendable.
JC
"Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne..."
Chamfort
"Jouis et fais jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne..."
Chamfort
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