Bonjour,
J'allais créer ce sujet quand je l'ai vu, j'ajoute un complément d'information et la réaction de M. Balladur, de l'avocat des familles, et du trésorerier.
«Tout s'appuie pour l'essentiel sur une note émanant d'un agent d'une officine privée de sécurité, note établie en 2002, après l'
attentat, et qui amalgame un tissu d'invraisemblances et d'absurdités», fait-il valoir. Il a demandé à être entendu par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi en 2002, a indiqué son entourage au Point.fr. Contre toute attente, car les députés UMP majoritaires dans cette commission y sont opposés.
«Ainsi est invoquée ma responsabilité indirecte dans la mort de onze Français»
L'ancien Premier ministre s'indigne également d'être mis en cause dans une affaire qui va bien au-delà d'une question de trésorerie. Onze Français travaillant pour la Direction de la construction navales (DCN) sont morts dans un attentat en 2002 à Karachi au Pakistan.
Le juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic, enquête sur l'hypothèse d'une vengeance liée au non-versement de commissions promises dans le cadre signé par la DCN. «Ainsi est invoquée ma responsabilité indirecte dans la mort de onze Français, dès lors que l'annulation des commissions en 1996 aurait entraîné, par rétorsion, l'attentat de 2002», relève l'ancien Premier ministre.
La balle renvoyée dans le camp chiraquien
«Depuis maintenant deux ans, ce drame a fourni à certains un prétexte pour me mettre en cause, au motif, prétendent-ils, qu'à la faveur de la vente de ces sous-marins en 1994, j'aurais autorisé le versement de commissions permettant ultérieurement le financement de ma campagne présidentielle de 1995», écrit Edouard Balladur. Soutenu par l'UDF et une partie du RPR dont Nicolas Sarkozy, le Premier ministre, qui se présentait contre Jacques Chirac, ne bénéficiait pas comme lui des capacités de financement du RPR.
Rappelant que «selon des responsables gouvernementaux de l'époque, le versement des commissions qui auraient été afférentes» au contrat des sous-marins «a été interrompu en 1996, alors que
(sa,ndlr) campagne présidentielle était terminée depuis un an», l'ex-Premier ministre s'interroge sur le «fondement» de cette décision et sur sa «portée». «C'est aux autorités françaises de l'époque de faire la clarté sur ce point», ajoute-t-il, en renvoyant la balle dans le camp chiraquien.
L'avocat des familles : «Balladur ment d'une façon absolument éhontée»
L'affaire avait été remise au premier plan en décembre dernier. Six familles de victimes de l’attentat avaient alors déposé plainte pour «corruption» contre l’Association pour la réforme, le club politique d’Edouard Balladur. Leur avocat avait accusé Nicolas Sarkozy d'être «au cœur de la corruption» dans ce dossier, quand il était ministre du Budget et porte-parole de la campagne de Balladur.
Ce lundi, l'avocat des familles de victimes, Me Olivier Morice, a déclaré : «Les parties civiles considèrent que M. Balladur ment d'une façon absolument éhontée (...). Il est bien évident que dans les prochains jours nous allons demander l'audition de M. Balladur qui n'est couvert par aucune immunité». Il s'agit selon lui de confronter l'ancien candidat «à un certain nombre de pièces du dossier, de témoignages qui détruisent totalement
(son) système de défense» alors qu'il «se retranche totalement derrière la validation de ses comptes
(de campagne, ndlr) par le Conseil constitutionnel».
L'avocat a également indiqué qu'il demanderait les auditions de Renaud Donnedieu de Vabres, collaborateur de François Léotard au ministère de la Défense en 1994,ou encore de l'ancien directeur de campagne d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire.
L'ancien trésorier «troublé»
Interrogé par Mediapart, René Galy-Dejean (ex-UMP), ancien maire du XVe arrondissement de Paris et trésorier de la campagne présidentielle de Balladur, répond : «Cela ne me dit rien. Une telle somme, tout de même, je ne l'aurais pas oubliée». Selon«Libération», la moitié des 10.250.000 francs aurait été apportée en coupures de 500 francs et le bordereau bancaire mentionnait que l'argent provenait de collectes effectuées lors des meetings électoraux.
«Ce qui me trouble le plus, c'est qu'il s'agisse de grosses coupures, alors que je n'en voyais quasiment jamais passer», a ajouté l'ancien trésorier, indiquant que les collectes lors des meetings représentaient une «source de financement non négligeable». «Mais, c'est l'argent des militants et des sympathisants, donc presque toujours des petites coupures, comme des billets de 10, 20 voire 50 francs, et jamais des billets neufs. Non, vraiment, je ne comprends pas», a-t-il ajouté.
A plus tard,