Exemple de plan B pour la construction européenne

Venez parler ici de l'actualité étrangère et européenne
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logan
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Message non lu par logan » 15 juin 2010, 21:03:00

J'ai déjà expliqué que nous n'avions pas eu le temps pour l'instant au PG de nous organiser et de pondre un programme propre précis et que la plupart de nos idées sont donc en vrac et non débattues et tranchées. Et d'ailleurs je vous ai déjà orienté vers notre document Ligne d'horizon qui fait une synthèse succinte de ce que nous proposons, sans entrer toujours dans les détails malheureusement.

Mais je vais faire l'effort de te faire une petite synthèse de ce que nous pourrions proposer sur le sujet européen, en entrant dans les détails.

Et je parlerais de la partie I du TCE, les institutions.


I La constituante

Parce que nous voulons rendre aux peuples le contrôle de la construction européenne, nous affirmons que tout texte qui traite de la question de la souveraineté ( et qui est donc de nature constitutionnelle ! ) doit être écrit selon la volonté du peuple ( seul souverain en démocratie ) et non pas par une obscure convention de technocrates ou de politiciens triés sur le volet, sans aucune légitimité démocratique.

C'est pourquoi, une fois élus au gouvernement en France, nous proposerons aux autres peuples européens une réorientation de la construction européenne par la convocation d'une assemblée constituante.

Afin de ne pas placer les membres de cette constituante dans une situation où ils seraient juges et parties, nous proposerons :
- au mieux, que les membres de cette constituante soit inéligibles aux différentes fonctions qu'ils pourraient instituer ou aux différentes fonctions dont le pouvoir pourrait être concurrent aux pouvoirs européens.
- au pire, de toute façon, nous définirions à l'avance le cadre de son mandat et les domaines de compétence de l'union européenne.

Ces domaines de compétence devront être définis de manière précise, être totalement transparents, facilement identifiables, et connus des citoyens de chaque pays européens.
Ces domaines devront se restreindre aux seuls domaines où l'échelle européenne apporte un plus par rapport à l'échelle nationale.

II La séparation des pouvoirs

Actuellement, par l'intermédiaire du conseil des ministres européens, les gouvernements, censés être le pouvoir executif au niveau national, légifèrent, et donc exercent le pouvoir législatif au niveau européen. Cette confusion des pouvoirs leur permet entre autre de faire passer par la petite porte ( les directives européennes ), ce qu'ils n'ont pas réussit à faire rentrer par la grande porte ( les citoyens et les parlements nationaux ) et donc de court-circuiter et se substituer ainsi au pouvoir législatif national. Je ne me rappelle plus les chiffres mais je crois qu'on parlait au moment des dernières élections européennes de plus de 70% des lois françaises venant de transcriptions de directives européennes ).

Nous proposons donc une nouvelle organisation du pouvoir qui respectera la nécessaire séparation des pouvoirs.

1) Le pouvoir executif ( pouvoir executif européen + BCE )

Nous proposons l'idée d'un pouvoir exécutif européen, émanant des gouvernements de chaque pays européen ( sa forme est à débattre ), ayant pour rôle principal de mettre en oeuvre les politiques européennes.
Ce pouvoir executif serait soumis au contrôle ( comprendre contrôle par vérification du bon déroulement et pas comme "domination" ) du parlement européen à qui il devra rendre des comptes, les parlementaires ayant notamment la tâche d'évaluer et de rendre compte aux citoyens les politiques menées.
Ce pouvoir executif pourra proposer au parlement européen des projets de directives mais n'aura pas l'exclusivité de l'initiative législative. ( au contraire de la commission actuellement )

Les membres de ce pouvoir exécutif devront être acceptés par une majorité au parlement européen et être issus de cette majorité ( donc issus du suffrage universel ).

Le budget de l'UE sera proposé par le pouvoir exécutif européen et voté par le parlement européen.

L'autre partie du pouvoir exécutif, la BCE, sera donc indépendante des gouvernements, mais devra rendre des comptes au parlement européen. Les gouverneurs de la BCE seront désignés par le parlement européen.

Nous proposerons d'en changer les objectifs, et de rajouter symboliquement, à l'actuel objectif du maintien de la stabilité des prix, l'objectif de plein emploi.
- Pour atteindre cet objectif, nous proposerons d'instituer pour chaque pays membre de l'union européenne la possibilité d'emprunter à un très faible taux ( par exemple 1% ) auprès de leur banque centrale pour financer leurs dépenses d'investissement.
- De même nous proposeront, lors de cette constituante, de permettre au pouvoir executif européen, avec l'accord du parlement européen, d'emprunter auprès de la BCE pour financer les aides nécessaires en cas de crise pour l'un des états européens.
Pour contrôler et équilibrer ce nouveau pouvoir, et pour interdire les possibles abus, il faudra entièrement réécrire le pacte de stabilité.
- Nous proposeront, en parallèle, à chaque pays, de modifier entièrement le système des finances publiques européen pour le rendre indépendant des marchés financiers et les rendre cohérents avec la nouvelle orientation institutionnelle de l'UE.
- Nous supprimerons toutes les dépendances instituées dans les status de la BCE aux banques privées et aux agences de notations privées. Par exemple, nous considérons que la BCE peut elle-même évaluer l'éligibilité des titres financiers qu'elle peut accepter de la part des banques privées en dépôt pour leurs opérations de refinancement. Elle n'a donc absolument pas à se soumettre au dictât d'agences de notations privées ( sinon, comme on a pu le constater aujourd'hui avec la crise grecque et les attaques spéculatives actuelles sur l'Espagne et l'Italie, c'est permettre une incroyable ingérence des marchés financiers, c'est à dire pour être précis, des grandes banques, des grands fonds de pension, et des grands hedges funds, dans les affaires internes de nos pays, ce qui est inacceptable )

2) Le pouvoir législatif ( parlement européen )

Nous proposons un renforcement des pouvoirs du parlement européen ( qui jusqu'à présent n'était qu'un simulacre de parlement sans pouvoir au seul but de donner l'illusion de démocratie ( exactement le rôle joué par le sénat sous la dictature de l'empire romain ) ) et nous proposons de renforcer la coopération Etats/UE et de rééquilibrer leurs rapports.

Les parlementaires européens posséderont un pouvoir d'initiative législative individuel.
Un équilibre entre le temps consacré à la discussion des propositions de directives issues du pouvoir exécutif européen, et entre ces initiatives parlementaires ( ou citoyennes ) devra être trouvé.
Nous établirons un vrai droit de pétition requierrant un nombre accessible et raisonnable de soutiens de citoyens ( par ex 100000 ) et qui permettra aux citoyens de soumettre un projet de loi à la délibération du parlement.

Le parlement européen possédera un droit de censure, voté à la majorité, contre le pouvoir exécutif européen, et contre la BCE.

Les parlementaires devront rendre compte directement aux citoyens des décisions qu'ils prennent et des actions qu'ils mènent, et de leurs raisons.

Le parlement européen pourra légiférer normalement sur les domaines de compétence exclusifs de l'UE. Les parlements nationaux pourront néanmoins invoquer le principe de subsidiarité et s'opposer aux décisions du parlement européen s'ils jugent que leur décision dépasse leur domaine de compétence.
Mais sur les domaines de compétence partagés, toute décision du parlement européen devra obtenir l'approbation du parlement national pour pouvoir s'appliquer dans leur pays.

Nous proposerons la possibilité pour les parlements nationaux de mener aussi des missions parlementaires pour évaluer les politiques menées par le pouvoir exécutif européen.

3) Le pouvoir judiciaire

Les juges européens ne devront plus être désignés par le pouvoir exécutif européen mais par un collège de juges nationaux indépendants. ( Afin d'être réellement indépendants des pouvoirs qu'ils devront juger sur les requêtes des citoyens )

II La ratification des textes issus de la constituante

Les textes issus de l'assemblée constituante devront être ratifiés à l'unanimité par l'ensemble des peuples membres de l'union européenne par référendum ( si la législation nationale le permet ).
En cas de désaccord d'un ou plusieurs peuples, les représentants de ces peuple devront être renouvelés entièrement, et l'assemblée constituante devra réviser sa copie.
Toute modification à l'avenir de ces textes devra suivre la même procédure ( Assemblée constituante + ratification par référendum ), ceci afin de protéger la souveraineté des peuples.
Une procédure de révision simplifiée doit être envisagée, ceci afin de faire face à des possibles urgences, dans ces cas là les gouvernements européens pourront engager leur responsabilité, et une procédure à l'initiative des citoyens pourra être ensuite engagée, avec un certain recul, pour faire jouer, par référendum, cette responsabilité. Tout gouvernement désavoué devra démissionner et la modification institutionnelle sur laquelle ils auront engagé leur responsabilité sera invalidée et devra être renégociée.

Voilà pour la partie institutionnelle, bonne lecture.

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racaille
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Message non lu par racaille » 16 juin 2010, 00:30:00

- Pour atteindre cet objectif, nous proposerons d'instituer pour chaque pays membre de l'union européenne la possibilité d'emprunter à un très faible taux ( par exemple 1% ) auprès de leur banque centrale pour financer leurs dépenses d'investissement.
C'est marrant, j'ai lu il y a quelques semaines une interview de Piketty qui disait exactement la même chose. Il disait que si la BCE avait pu le faire pour les banques privées lors de la crise financière, alors elle pouvait aussi le faire pour les Etats européens. Et il ajoutait que c'était d'ailleurs ce que faisait la Fed aux USA. Je n'ai plus le lien mais cette interview doit encore se trouver. Je trouve que c'est une idée simple, élégante et a priori efficace.
- Nous supprimerons toutes les dépendances instituées dans les status de la BCE aux banques privées et aux agences de notations privées. Par exemple, nous considérons que la BCE peut elle-même évaluer l'éligibilité des titres financiers qu'elle peut accepter de la part des banques privées en dépôt pour leurs opérations de refinancement. Elle n'a donc absolument pas à se soumettre au dictât d'agences de notations privées ( sinon, comme on a pu le constater aujourd'hui avec la crise grecque et les attaques spéculatives actuelles sur l'Espagne et l'Italie, c'est permettre une incroyable ingérence des marchés financiers, c'est à dire pour être précis, des grandes banques, des grands fonds de pension, et des grands hedges funds, dans les affaires internes de nos pays, ce qui est inacceptable )
Est-ce que c'est vraiment possible à mettre en place en pratique ? Ca serait une bonne chose. Depuis que j'ai entendu parler de ces agences de notations j'ai toujours eu le sentiment que chaque pays était équipé d'une sorte de collier étrangleur. Il y a là-dedans un pouvoir considérable qui échappe totalement à la souveraineté des peuples.
Nous établirons un vrai droit de pétition requierrant un nombre accessible et raisonnable de soutiens de citoyens ( par ex 100000 ) et qui permettra aux citoyens de soumettre un projet de loi à la délibération du parlement.
Ca existe déjà plus ou moins ça non ? Un million de signatures et hop, débat au parlement d'après ce que j'ai compris. Mais bon, j'avoue que je n'ai pas trop suivi^^
Le parlement européen pourra légiférer normalement sur les domaines de compétence exclusifs de l'UE. Les parlements nationaux pourront néanmoins invoquer le principe de subsidiarité et s'opposer aux décisions du parlement européen s'ils jugent que leur décision dépasse leur domaine de compétence.
Mais sur les domaines de compétence partagés, toute décision du parlement européen devra obtenir l'approbation du parlement national pour pouvoir s'appliquer dans leur pays.
Désolé d'être aussi nul en la matière mais le principe de subsidiarité n'est-il pas déjà appliqué depuis longtemps ? Ou alors vous proposez d'augmenter la part de subsidiarité dans les décisions prises ?

A propos des domaines de compétence, je crois que certains proposent une sortie progressive des nations au profit d'une Europe des régions. qu'en pense le PG ? Perso j'aime assez l'idée de la disparition de la nation mais il ne faudrait pas non plus que ça devienne une tyrannie supra-nationale européenne à la place.

Sinon, dans l'ensemble, je trouve que ces idées vont dans le bon sens ; vers plus de souveraineté populaire et une plus grande séparation des pouvoirs. Démocratie et liberté ! :)
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

logan
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Message non lu par logan » 16 juin 2010, 07:05:00

racaille a écrit :
- Pour atteindre cet objectif, nous proposerons d'instituer pour chaque pays membre de l'union européenne la possibilité d'emprunter à un très faible taux ( par exemple 1% ) auprès de leur banque centrale pour financer leurs dépenses d'investissement.
C'est marrant, j'ai lu il y a quelques semaines une interview de Piketty qui disait exactement la même chose. Il disait que si la BCE avait pu le faire pour les banques privées lors de la crise financière, alors elle pouvait aussi le faire pour les Etats européens. Et il ajoutait que c'était d'ailleurs ce que faisait la Fed aux USA. Je n'ai plus le lien mais cette interview doit encore se trouver. Je trouve que c'est une idée simple, élégante et a priori efficace.
Et bien si Piketty s'y met ça fait une personne de plus. C'est depuis 2005 qu'on demande cela, mais la crise j'avoue a ouvert les yeux à pas mal de monde sur le sujet vu qu'elle nous a donné totalement raison, toutes nos craintes ( notamment l'utilisation de la dette publique à des fins politiciennes pour justifier les politiques de libéralisation et de régression sociale ) se sont avérées exactes.
L'idée provient à la base de Maurice Allais, le seul prix nobel d'économie français.
- Nous supprimerons toutes les dépendances instituées dans les status de la BCE aux banques privées et aux agences de notations privées. Par exemple, nous considérons que la BCE peut elle-même évaluer l'éligibilité des titres financiers qu'elle peut accepter de la part des banques privées en dépôt pour leurs opérations de refinancement. Elle n'a donc absolument pas à se soumettre au dictât d'agences de notations privées ( sinon, comme on a pu le constater aujourd'hui avec la crise grecque et les attaques spéculatives actuelles sur l'Espagne et l'Italie, c'est permettre une incroyable ingérence des marchés financiers, c'est à dire pour être précis, des grandes banques, des grands fonds de pension, et des grands hedges funds, dans les affaires internes de nos pays, ce qui est inacceptable )
Est-ce que c'est vraiment possible à mettre en place en pratique ? Ca serait une bonne chose. Depuis que j'ai entendu parler de ces agences de notations j'ai toujours eu le sentiment que chaque pays était équipé d'une sorte de collier étrangleur. Il y a là-dedans un pouvoir considérable qui échappe totalement à la souveraineté des peuples.
Qu'est ce qui empécherait de le mettre en pratique ? si on décide que la BCE doit faire ça, on réserve quelques bureaux, le matériel nécessaire et s'il le faut on embauche les gens pour le faire. C'est juste une question de volonté politique. Ceux qui ont soumis la BCE aux décisions des agences de notation savaient très bien ce qu'ils faisaient, ils voulaient clairement transférer du pouvoir aux marchés financiers.
Nous établirons un vrai droit de pétition requierrant un nombre accessible et raisonnable de soutiens de citoyens ( par ex 100000 ) et qui permettra aux citoyens de soumettre un projet de loi à la délibération du parlement.
Ca existe déjà plus ou moins ça non ? Un million de signatures et hop, débat au parlement d'après ce que j'ai compris. Mais bon, j'avoue que je n'ai pas trop suivi^^
Non actuellement avec les traités européens, il y a 2 choses qui ne vont pas. La première c'est que ces pétitions attérissent sur les bureaux de la commission qui peut très bien les mettre à la poubelle sans avoir à se justifier ou en donnant au pire une raison bidon contre laquelle il n'existe aucun recours. C'est un droit de veto de la part de la commission qui en réalité rend illusoire le droit de pétition, cela veut dire que seules les pétitions où la commission sera en accord pourraient passer ce cap plutôt discrétionnaire.
La 2ème c'est qu'elle demande un soutien de trop de citoyens ce qui la rend en pratique impossible. Les records de signature pour les pétitions atteignent difficilement les 150000 personnes, donc exiger 1 million de signatures c'est s'assurer que jamais aucune pétition ne verra le jour.
Le parlement européen pourra légiférer normalement sur les domaines de compétence exclusifs de l'UE. Les parlements nationaux pourront néanmoins invoquer le principe de subsidiarité et s'opposer aux décisions du parlement européen s'ils jugent que leur décision dépasse leur domaine de compétence.
Mais sur les domaines de compétence partagés, toute décision du parlement européen devra obtenir l'approbation du parlement national pour pouvoir s'appliquer dans leur pays.
Désolé d'être aussi nul en la matière mais le principe de subsidiarité n'est-il pas déjà appliqué depuis longtemps ? Ou alors vous proposez d'augmenter la part de subsidiarité dans les décisions prises ?
Oui il existe déjà. Nous le réaffirmons simplement. Simplement je te défie de m'expliquer clairement où sont les limites des domaines de compétence entre l'UE et le niveau national ;) Donc tant que ces limites ne seront pas définies clairement, et connues de tous, et donc acceptées par les peuples, on est dans le folklore le plus total.
A propos des domaines de compétence, je crois que certains proposent une sortie progressive des nations au profit d'une Europe des régions. qu'en pense le PG ? Perso j'aime assez l'idée de la disparition de la nation mais il ne faudrait pas non plus que ça devienne une tyrannie supra-nationale européenne à la place.
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Ben vu qu'il n'existe pas de peuple européen ( principalement à cause du pb de langue contre lequel on ne peut rien faire ( à part inventer un jour un traducteur universel comme dans Star wars ? =), mais il y a aussi le pb des distances et donc des médias ( si les médias remplissaient leur rôle démocratique ? on en est loin pour l'instant et ça empire ) ), la démocratie pour l'instant ne peut s'exercer que dans un cadre national.
Nous sommes pour le respect de la souveraineté des peuples, ces gens qui proposent la fin des nations sont soit utopistes soit malhonnêtes, ce qu'ils proposent c'est tout simplement la destruction de ces souverainetés au profit d'une europe oligarchique, bref au profit d'une dictature européenne.
Un tel transfert de souveraineté n'aurait un sens que s'il s'agissait de transférer la souveraineté de chaque peuple vers un peuple plus large et donc former une seule grande nation, mais c'est impossible à l'heure actuelle et ce n'est pas dutout vers ça que va l'UE. Elle transfert au contraire la souveraineté des peuples vers une oligarchie technocratique soumise aux lobbys économiques et financiers, d'où le sentiment des citoyens d'être impuissants, ils ont raison, contrairement aux grands discours qui expliquent le contraire, ce ne sont pas les citoyens qui prennent les grandes décisions aujourd'hui ( mais le problème n'est pas que européen évidemment, il commence au niveau national ).
Sinon, dans l'ensemble, je trouve que ces idées vont dans le bon sens ; vers plus de souveraineté populaire et une plus grande séparation des pouvoirs. Démocratie et liberté ! :)
Ben c'est l'objectif et cela prouve qu'il n'y a pas qu'une seule europe possible. Qu'il s'agit bel et bien d'un vrai débat politique. Ce que nous refusent les grands partis et les médias en voulant faire croire qu'il n'existe pas d'alternative.

Et là il ne s'agit que des institutions, après il y a les droits fondamentaux, et enfin les politiques européennes. Comment on peut gober qu'aucune alternative ne peut exister ? Je ne comprends pas.

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racaille
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Message non lu par racaille » 16 juin 2010, 17:59:00

Je reprends dans l'ordre, enfin je vais essayer :)



1. Pour Piketty je n'essayais pas de dire que vous avez tout pompé sur lui, en tout cas ce n'était pas mon but. J'imagine bien que certains commentateurs de la vie économique n'ont pas attendu la crise pour pointer les dysfonctionnements du doigt. Tu as raison, plus il y aura de monde pour véhiculer cette idée (fort simple au demeurant) et mieux nous nous porterons.
Je connais Allais mais juste de nom hélas ; ma culture économique est proche du néant :)



2. (Dépendance de la BCE). Oui voilà, quand je demandais s'il était possible de mettre fin, en pratique, à la dépendance de la BCE des marchés financiers et des agences de notations privées, c'était surtout pour savoir si une telle volonté politique peut être envisagée. Dans ma tête ce chantier est le "gros morceau" auquel s'attaquer. Je ne doute pas que si le PG arrive un jour à gouverner la France il fera tout pour porter ses idées le plus haut possible. Mais qu'en sera-t-il des résistances - considérables - dans les autres pays européens ?
Par contre, si jamais une telle chose se concrétise, alors je m'autorise à penser que le plus dur sera désormais derrière nous.



3. (Pétitions). Merci pour les précisions, je ne savais pas que la Commission conservait un droit de veto sur ces pétitions populaires. C'est effectivement dégueulasse ! Ma compagne en a encore signé une hier - sur les OGM - et du coup, vu comme ça, je crois qu'elle peut s'asseoir dessus !
Par contre, au niveau du nombre de signature, je ne suis pas d'accord : celle qu'elle a signé hier affichait plus de 600.000 noms déjà. Regarde comment les gens arrivent à se mobiliser rapidement désormais avec Facebook et autres réseaux sociaux. Je me souviens du groupe "1 millions de personnes pour réclamer la démission de Sarko", il était arrivé à plus de 400.000 inscrits en moins d'une semaine. Alors à l'échelon européen, ce type de pétition devrait pouvoir se constituer assez rapidement si le sujet qu'elle aborde est sérieux.
S'il ne faut que 100.000 signatures (par ex.), on risque éventuellement de voir débouler des abus en tous genres qui risqueraient de parasiter, puis paralyser le fonctionnement de ce système. Mais bon, à mon avis c'est un "point de détail" comparé à tous les autres arguments que tu as développé plus haut.



4. (subsidiarité). Et bien hier soir, en te répondant, j'ai été voir sur un site européen où commence et où se termine le principe de subsidiarité mais je t'avoue que j'ai fini par décrocher assez rapidement. C'est très opaque pour un néophyte en droit comme moi :(
Il faut que je creuse cette question, ne serait-ce que pour ma propre gouverne. J'ai entendu dire vaguement que le principe de subsidiarité descendait directement de la féodalité (B. Marris je crois). A creuser :)



5. (Europe des régions). En 1992, au moment de voter pour ou contre Maastricht, j'avais justement en tête un futur radieux : une Europe fédérale, un seul peuple européen, uni tout en conservant sa diversité culturelle, des nations devenues inutiles ou presque tellement le système fédéral serait bien huilé, bref une synthèse dépassant toutes contradictions. Quelle naïveté !
Je n'arrive pourtant toujours pas à me faire à l'idée que l'Europe des nations constitue un horizon indépassable. j'imagine que l'esprit conservateur des foules est le plus fort...



6. (conclusion). Ben même conclusion que toi, marre de ce fatalisme présumé de nos élites, le fameux TINA qui nous brouille l'écoute. Pour le débat sur les retraites c'est le même cinéma, TINA ! Marre de tous ces rhétoriciens à la petite semaine qui nous disent depuis près de 30 ans que lorsqu'on est contre l'Europe soviétique technocratique et néo-libérale, on est systématiquement contre l'Europe ! Leur défaite de la pensée ne passera pas par nous ! icon_cool



PS : Hier soir je n'ai pas commenté toutes tes propositions. J'avais un peu la flemme, et puis - surtout - il y a des domaines qui me "parlent" plus que d'autres. J'espère que je ne serais pas le seul à intervenir sur ce topic très argumenté et qui propose une bonne base de réflexion sur les institutions européennes. Merci d'avoir pris le temps de rédiger tout ça.
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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 16 juin 2010, 18:42:00

C'est assez proche de l'existant.

Pas de révolution donc !

Monter une pétition pour 100000 signataires pour une entité de 450 millions ça fait un peu court... Surtout qu'en on sait que la plupart du temps les gens signent les pétitions pour se débarrasser du casse-c...... qui vient la leur proposer....

Mettons plutôt le seuil à 15% de la population c'est à dire 67 millions.

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Message non lu par racaille » 16 juin 2010, 18:47:00

La révolution consisterait à se passer de gouvernement tout court. C'est ça la Sociale.

Là on reste dans le domaine de ce qui est réalisable d'un point de vue pratique, sans faire appel à l'Armée Prolétarienne ;)
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Message non lu par logan » 17 juin 2010, 00:24:00

J'ai indiqué un nombre de signatures au hasard, la seule chose importante c'est de comprendre qu'il faut que cette limite soit atteignable sinon cela rend ce droit illusoire.

Concernant les résistances, on s'attend à ce qu'elles soient totales.

Si un gouvernement du front de gauche arrive au pouvoir, il est certain qu'on va vouloir nous mener la vie dure. Mais nous avons les parades à tout ce qu'ils voudraient nous faire. Et au niveau européen, si nous sommes le premier gouvernement de gauche à émerger en Europe, c'est sur qu'on sera bien esseulés, mais ce n'est pas un souci, on s'adressera directement aux peuples européens plutôt que de nous adresser à leurs gouvernements corrompus, pour nous y aider nous avons des alliers dans chaque pays.
Dans un premier temps nous poserons les débats. Ensuite on verra comment ça évolue.
Je te défie de trouver le moindre exemple où un gouvernement interpelle directement les citoyens des autres pays ? ;)

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Message non lu par avatabanana » 17 juin 2010, 12:38:00

logan a écrit : J'ai indiqué un nombre de signatures au hasard, la seule chose importante c'est de comprendre qu'il faut que cette limite soit atteignable sinon cela rend ce droit illusoire.

Concernant les résistances, on s'attend à ce qu'elles soient totales.

Si un gouvernement du front de gauche arrive au pouvoir, il est certain qu'on va vouloir nous mener la vie dure. Mais nous avons les parades à tout ce qu'ils voudraient nous faire. Et au niveau européen, si nous sommes le premier gouvernement de gauche à émerger en Europe, c'est sur qu'on sera bien esseulés, mais ce n'est pas un souci, on s'adressera directement aux peuples européens plutôt que de nous adresser à leurs gouvernements corrompus, pour nous y aider nous avons des alliers dans chaque pays.
Dans un premier temps nous poserons les débats. Ensuite on verra comment ça évolue.
Je te défie de trouver le moindre exemple où un gouvernement interpelle directement les citoyens des autres pays ? ;)
Qu'entends-tu par front de gauche ?

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Message non lu par logan » 17 juin 2010, 14:45:00

avatabanana a écrit : Qu'entends-tu par front de gauche ?


http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_gauche

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Message non lu par avatabanana » 19 juin 2010, 17:29:00

Je croyais que tu évoquais un front de toute la gauche.

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Message non lu par logan » 19 juin 2010, 17:37:00

Ok ;) mais non. Comment ça se fait que tu ne connais pas le front de gauche ?

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