Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

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Yakiv
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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Yakiv » 08 oct. 2017, 20:08:08

wesker a écrit :
08 oct. 2017, 20:03:19
Oui, euh, pas plus loin que l'Espagne, des manifestants refusèrent les violences policières, d'autres furent exaspérés de ce qu'ils considèrent comme un coup de force. A chaque échéance électorale, des troubles, tensions etc..s'expriment. Elles sont naturellement préjudiciables et fragilisent les avancées démocratiques, toujours nécessaires mais ne peuvent refléter, à elle seules la consultation du pays.

Que faut il comprendre, Yakiv...? Que la Russie n'est pas une démocratie exemplaire ? J'ai le sentiment que personne ne pense ni n'affirme çà. Qui peut, cependant se targuer de l'être ? Nous ? Les Etats Unis où le Président élu le fut avec une minorité de suffrage, l'Allemagne où ce sont des combinaisons d'appareils qui déterminent les futures majorités et gouvernements, donc orientations du pays ? Allons allons, tu n'y crois pas toi même. Il n'y a pas d'idéaux, pas de modèles que des avancées vers lesquelles chacun s'efforcent d'aller et, toi comme moi, essayons d'y contribuer à travers le débat démocratique et la tolérance d'idées contradictoires.
Encore une fois, tu compares tout et n'importe quoi, ce qui fait perdre tout sens et toute crédibilité à ta réponse.
D'ailleurs, mêmes les brèves de l'actualité (non commentées) finissent par t'excéder désormais, ce qui me fait dire que la vérité te gêne beaucoup au sujet de ce pays.

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wesker
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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par wesker » 08 oct. 2017, 21:31:40

Quelle vérité me dérangerait Yakiv ? Que la Russie ne serait pas une démocratie exemplaire ? Cela ne gène absolument pas, je l'ai déploré à plusieurs reprises mais contestes la stratégie d'isolement qui ne fait qu'accroître, pour l'opinion russe, les agissements du Kremlin, percevant cet isolement comme injuste et agressif à l'égard de la russie. C'est précisément pour favoriser l'apaisement et les avancées démocratiques que je refuse les solutions diplomatiques que tu proposes. Ce n'est pas parce que nos solutions sont différentes, Yakiv, que tu dois m'accuser de complaisantes ou de refus de démocratie à ce peuple.

Je te demandais seulement quelle démocratie te paraissait exemplaire, arguant de procédures avec lesquelles nous serions en désaccords profonds si elles s'appliquaient en France. Il n'y a pas de comparaison douteuse, tes accusations, tes insinuations à mon encontre sont vraiment désolante.

La Russie n'est pas un sujet taboue pour moi, c'est une obssession pour toi, alors même qu'à la différence de toi, j'ai bien conscience que nous ne pourrons rien y faire, en particulier si nous maintenons cette position à l'égard du Kremlin qui trouve, par ce biails une justification auprès de son opinion publique. Si cette dernière reconduit, à chaque échéance les mêmes majorités, c'est naturellement parce que les droits de l'opposition ne sont pas respectés, mais c'est aussi parce que le Kremlin sait aussi que, quoi qu'il fasse il se heurtera à la critique, au refus d'une partie des pays européens à tout dialogue, à tout échange qui l'inciterait à davantage de modération

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Yakiv » 08 oct. 2017, 21:39:05

wesker a écrit :
08 oct. 2017, 21:31:40
Quelle vérité me dérangerait Yakiv ? Que la Russie ne serait pas une démocratie exemplaire ? Cela ne gène absolument pas, je l'ai déploré à plusieurs reprises mais contestes la stratégie d'isolement qui ne fait qu'accroître, pour l'opinion russe, les agissements du Kremlin, percevant cet isolement comme injuste et agressif à l'égard de la russie. C'est précisément pour favoriser l'apaisement et les avancées démocratiques que je refuse les solutions diplomatiques que tu proposes. Ce n'est pas parce que nos solutions sont différentes, Yakiv, que tu dois m'accuser de complaisantes ou de refus de démocratie à ce peuple.

Je te demandais seulement quelle démocratie te paraissait exemplaire, arguant de procédures avec lesquelles nous serions en désaccords profonds si elles s'appliquaient en France. Il n'y a pas de comparaison douteuse, tes accusations, tes insinuations à mon encontre sont vraiment désolante.

La Russie n'est pas un sujet taboue pour moi, c'est une obssession pour toi, alors même qu'à la différence de toi, j'ai bien conscience que nous ne pourrons rien y faire, en particulier si nous maintenons cette position à l'égard du Kremlin qui trouve, par ce biails une justification auprès de son opinion publique. Si cette dernière reconduit, à chaque échéance les mêmes majorités, c'est naturellement parce que les droits de l'opposition ne sont pas respectés, mais c'est aussi parce que le Kremlin sait aussi que, quoi qu'il fasse il se heurtera à la critique, au refus d'une partie des pays européens à tout dialogue, à tout échange qui l'inciterait à davantage de modération
Moi j'essaie de parler des pays slaves parce que ce sont des pays pour lesquels j'éprouve un grand intérêt.
De ton côté, à chaque fois que je poste une nouvelle au sujet de la Russie, tu es systématiquement le seul à t'emporter de la sorte et tu es systématiquement le seul à dénoncer ne serait-ce que les faits rapportés que je partage au sujet de ce pays (car force est de constater que tu ne t'attaques pas seulement à mes points de vue sur ce pays, tu t'attaques aussi aux informations données par nos médias en provenance de ce pays).

Donc clairement, je te le dis, je continuerais à donner des nouvelles de ce pays même si ça ne te plaît pas et que ça te dérange.

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par wesker » 08 oct. 2017, 21:45:34

Au contraire je t'invite à donner des nouvelles de ce pays, tu montres à quel point la démocratie recule, malgré une diplomatie proche de celle que tu préconises. Et en ne faisant que diffuser des articles à charges, tu confirmes davantage une hostilité qu'une opinion objective et impartiale.

Que je m'emporte ? Je ne vois pas où tu as vu çà, honnêtement Yakiv, je partage ton avis sur la Russie à bien des égards, et apprécies que tu puisses diffuser des actualités qui, parfois font défaut, même si je les trouve uniquement à charge, systématiquement, ce que je crois profondément contre productif eu égard aux objectifs de progrès démocratiques et de sécurité des pays slaves pour lesquels tu dis avoir tant de sympathies.

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Yakiv » 08 oct. 2017, 21:54:53

wesker a écrit :
08 oct. 2017, 21:45:34
Au contraire je t'invite à donner des nouvelles de ce pays, tu montres à quel point la démocratie recule, malgré une diplomatie proche de celle que tu préconises. Et en ne faisant que diffuser des articles à charges, tu confirmes davantage une hostilité qu'une opinion objective et impartiale.

Que je m'emporte ? Je ne vois pas où tu as vu çà, honnêtement Yakiv, je partage ton avis sur la Russie à bien des égards, et apprécies que tu puisses diffuser des actualités qui, parfois font défaut, même si je les trouve uniquement à charge, systématiquement, ce que je crois profondément contre productif eu égard aux objectifs de progrès démocratiques et de sécurité des pays slaves pour lesquels tu dis avoir tant de sympathies.
Tu peux difficilement reprocher aux Européens d'analyser ce qui se passe en Russie avec leurs yeux d'Européens et surtout sur la base de leurs valeurs européennes. Les informations ne peuvent pas systématiquement être traitées à la fois à charge et à décharge. C'est quoi la "décharge" pour les attentats terroristes ? C'est quoi la "décharge" pour la Corée du Nord ?
Le fait est que l'actualité politique de ce pays au cours de ces derniers jours, c'est l'arrestation d'opposants politiques au régime. Je ne vois vraiment pas en quel honneur il aurait fallu passer cette actualité sous silence lorsqu'on s'intéresse à ce pays et je ne vois pas non plus quel autre sujet aurait pu être traité en cette période. J'allais quand même pas faire un sujet sur les 65 ans de Poutine...

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par wesker » 08 oct. 2017, 23:35:08

Je ne reproche pas aux européens, je te le fais remarquer, eu égard à tes publications...juste à toi, en fait. Naturellement chacun porte un regard, aussi en fonction de ses valeurs, ses son histoire etc...

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Yakiv » 09 oct. 2017, 20:59:19

wesker a écrit :
08 oct. 2017, 23:35:08
Je ne reproche pas aux européens, je te le fais remarquer, eu égard à tes publications...juste à toi, en fait. Naturellement chacun porte un regard, aussi en fonction de ses valeurs, ses son histoire etc...
J'ai regardé tout ce qui s'était publié au sujet de la Russie ces dernières semaines dans les médias européens, et je suis désolé de te confirmer que c'est la seule information politique importante qui en soit sortie.
Il est vrai cependant que je suis assez raccord avec l'opinion européenne dans son écrasante majorité concernant la gouvernance de ce pays.

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par wesker » 09 oct. 2017, 21:22:16

Cela peut se comprendre, c'est justifié, étayé par des faits...Et i lne viendrait à l'idée de personne sérieusement de le contester.

En revanche, il est réducteur, et trop facile de ne faire qu'une lecture des choses, l'efficacité, implique qu'on aille un peu plus loin, qu'on s'interroge, aussi sur les limites d'une diplomatie, sur les options dans un sens ou l'autre afin d'obtenir de meilleurs résultats, l'objectif étant de faire avancer les droits démocratiques, mais cela implique, aussi Yakiv qu'il faudrait en accepter le résultat y compris si ce dernier n'était pas celui que nous espérerions, car c'est aussi cela, le respect de la souveraineté.

Il ne s'agit ni de soutenir ni de se montrer hostile au Kremlin, il s'agit simplement de soutenir la cause démocratique et de permettre aux diverses options de proposer leurs projets, sans que l'opinion ne se détermine en estimant subir l'isolement, où l'oublie de la part, aussi des partenaires potentiels de ce pays que pourraient être les pays européens.

Naturellement, chacun peut mesurer l'antériorité qui existe entre la Russie et les pays de l'Est, cela ne s'effacera pas du jour au lendemain, mais ces derniers, membres d'une zone économique, commerciale peuvent aussi entrevoir les bienfaits potentiels d'une relation nouvelle avec ce pays qui ne doit plus agir et réagir comme essayant d'élargir son influence dans ces territoires. J'ai le sentiment, Yakiv, que nous ne sommes pas si éloignés que tu ne le penses, même si, c'est évident que nos méthodes paraissent fortement différentes.


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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par wesker » 01 nov. 2017, 20:17:48

Très sincèrement voir des candidats ayant des liens les uns avec les autres me semble être une critique pouvant être faite à l'adresse de beaucoup de "démocraties". En France, les candidats ou ceux qui gravitent dans leurs milieux occupent la quasi totalité des places et les alternances successives ne me paraissent pas être synonyme de changements de politiques.

Concernant son passé, les Etats Unis eurent bien u Président issu du monde du cinéma etc...dès lors ce parallèle ne me semble pas pertinent. Naturellement ce qui est davantage en cause me semble être les droits et les libertés d'expressions des éventuelles oppositions, mais ailleurs certains sont privés de médias (Asselineau, par exemple) et d'autres manquent de financement quand les candidats formatés au sein des grandes familles politiques gavés d'argents disposent de tout les leviers pour faire connaître leurs opinions.

Pour répondre à la question, il semblerait que Poutine aura bien des adversaires à la présidentielle, à charge pour les électeurs de reconduire, par leurs suffrages un homme que d'aucun semble considérer comme un tyran ou d'exprimer une volonté d'alternative. Ce choix leur appartient, je ne me crois pas autorisés à m'y ingérer. Macron semble approuver et soutenir le régime Egyptien, par exemple, au nom du respect des souverainetés mais ne prend pas autant d'égards à l'encontre du Vénézuela ou d'autres. Yakiv, tout cela est à geométrie variable et toi comme moi, nous le savons bien car bien qu'ayant des divergences, nous savons que ces orientations, ces intérêts que défendent les familles politiques nous dépassent.

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par politicien » 26 déc. 2017, 19:38:04

Présidentielle en Russie: Que peut changer le rejet de la candidature d'Alexeï Navalny, principal opposant de Vladimir Poutine?

Lundi 25 décembre, la Commission électorale en Russie a rejeté la candidature d'Alexeï Navalny dans la course à l'élection présidentielle...


Alexeï Navalny accompagné de ses soutiens lors d'une manifestation à Moscou le 24 décembre 2017. — DMITRY SEREBRYAKOV / AFP

  • L'élection présidentielle doit se tenir en mars 2018 en Russie.
  • Vladimir Poutine brigue son quatrième mandat.
  • Alexeï Navalny a appelé au «boycott» du scrutin. 


Dans moins de trois mois, les électeurs russes seront appelés aux urnes afin de désigner leur prochain président. Vladimir Poutine, qui veut conserver le pouvoir, brigue un quatrième mandat, tandis que, ce lundi, son principal opposant Alexeï Navalny a vu sa candidature rejetée par la Commission électorale chargée de valider les prétendants à la présidence. Quelles conséquences cette décision peut-elle avoir ? 20 Minutes fait le point.


>> A lire aussi : VIDEO. Manifestations en Russie: Avocat, tribun charismatique... Qui est Alexeï Navalny, l'opposant à Poutine arrêté par la police?

Une décision attendue


« Dans un premier temps, il est important de préciser que cette décision est une simple constatation d’un état de fait. Navalny avait été déclaré inéligible. La Commission électorale a pris en compte officiellement ce jugement », rappelle Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des questions russes.


>> A lire aussi : La candidature d'Alexeï Navalny à la présidentielle russe rejetée


Le rejet de sa candidature est loin de constituer une surprise, l’instance chargée de sa validation avait en effet averti à plusieurs reprises que l’opposant ne pourrait se présenter avant 2028 en raison de sa condamnation en février à cinq ans de prison avec sursis pour détournement de fonds, rappelle l’Agence France Presse (AFP).

Une légitimité affaiblie ?

« Dire qu’Alexeï Navalny est le plus sérieux des opposants de Poutine c’est une réalité, c’est juste. Mais même s’il pouvait se présenter et même s’il est difficile de prédire un quelconque score, Vladimir Poutine reste crédité d’un taux de popularité frôlant les 80 % en Russie », relativise Jean de Gliniasty. En réaction au rejet de sa candidature, Alexeï Navalny a appelé lundi 25 décembre au boycott du prochain scrutin.

(...)


Article complet sur http://www.20minutes.fr/monde/2193587-2 ... 1514311737
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par wesker » 26 déc. 2017, 19:45:02

J'avoue être profondément attaché au pluralisme démocratique mais ne m'estime pas compétent pour évaluer la pertinence et la conformité juridique de cette décision.

Il me semble, qu'en France, nous eûmes des discussions, récentes et notamment à l'occasion des primaires sur la présence de candidats mis en examen. La droite, d'ailleurs s'est interrogée notamment lors de la mise en examen de Sarkozy et celui qui s'éleva contre cette candidature fut, à son tour mis en examen. Est on véritablement en mesure de connaître la teneur et les motivations de la justice russe ? Je n'ai pas les éléments pour répondre, mais s'il s'agit naturellement d'une sanction politique cela serait préjudiciable, d'abord à la Russie et à la future majorité qui serait considérée comme pas entièrement légitime quand on sait qu'un projet d'avenir a davantage de réussir dans le cas inverse.

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Yakiv » 02 janv. 2018, 22:11:21

La déclaration de candidature de Vladimir Poutine, "Poutine IV", est tombée le 6 décembre, soit un peu plus de 3 mois avant les élections, ce qui est peu, dans une usine de Nijni-Novgorod, en toute "simplicité".

Un doute persistait encore quant à son état de santé ou éventuellement sa propre lassitude mais Poutine va aller au bout du bout, il prolonge pour un mandat de 6 ans, ce qui le maintiendra au pouvoir jusqu'en 2024.
Poutine, un président candidat face à la lassitude de la Russie

07 déc. 2017, 16:38:00

« La décision est prise ! Tout est calé... » Ces derniers jours, l'administration du Kremlin entretenait de faux mystères. Telle une...

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« La décision est prise ! Tout est calé... » Ces derniers jours, l'administration du Kremlin entretenait de faux mystères. Telle une rassurante évidence, Vladimir Poutine a finalement confirmé, ce mercredi, qu' il se présenterait pour sa succession à la présidentielle de mars prochain. Après plus de dix-sept ans déjà au pouvoir, il pourrait y rester jusqu'en... 2024. « Usé ? Pas le moins du monde », confie une source proche du Kremlin, balayant les rumeurs sur les hésitations du président. « Poutine n'est ni fatigué ni malade. Il ne s'ennuie pas. Au contraire, il ne s'est jamais senti autant à l'aise dans ses fonctions ! » insiste un journaliste qui suit de près Vladimir Poutine depuis son arrivée au pouvoir en... 1999.

« La Russie va continuer d'aller de l'avant. Et dans ce mouvement en avant, personne ne l'arrêtera jamais », a lui-même déclaré le président en annonçant sa candidature devant une foule d'ouvriers dans une usine de Nijni Novgorod, grande ville sur la Volga. La séquence des événements a été soigneusement mise en scène, organisée juste après l'humiliante décision du  CIO d'exclure la Russie des prochains JO d'hiver. Le message est clair : peu importent les critiques étrangères, le Kremlin reste en charge et la Russie suit son chemin.

Simple formalité

Du coup, la victoire à la présidentielle paraît être une simple formalité. Selon un récent sondage, plus de deux tiers des Russes souhaitent en effet que Vladimir Poutine, source de légitimité et garant de stabilité, reste président. Une popularité profonde et réelle, mais aussi largement orchestrée par la propagande des médias publics. Ces derniers jours, le président est d'ailleurs monté sur tous les fronts, diplomatique (seul chef d'Etat à parler directement avec tous les acteurs de la crise syrienne) et économique (leader rassurant après deux ans de récession).

(...)

Baisse des revenus

Des interventions spontanées à la télévision et des études menées par des instituts de recherche confirment que maîtres et professeurs sont de plus en plus nombreux à exprimer leur colère. Contre leur position professionnelle remise en cause par des réformes appliquées sans vraie concertation. Et contre la baisse des revenus, contredisant toutes les promesses présidentielles. Les autorités ont beau répliquer que plus de 90 % des instructions ont été exécutées, le président a beau s'engager à intervenir personnellement pour résoudre les cas individuels, le fait est là : les enseignants sont furieux. Et leur colère trouve aujourd'hui de larges échos chez les médecins, infirmières et autres fonctionnaires à qui, lors de la présidentielle de 2012, Vladimir Poutine avait promis d'améliorer le niveau de vie. Plus largement, les deux années de récession, provoquée par la chute des cours du pétrole et aggravée par les sanctions occidentales, ont laissé une profonde déchirure sociale : le nombre de Russes vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 15,5 millions en 2013 à 23,4 millions. Et près de 15 % de la population gagne moins de 10.000 roubles par mois (140 euros).

L'inquiétude est aussi grandissante parmi les milieux d'affaires. Dans les forums économiques, désormais multiples et variés, ils affichent, certes, leur soutien au Kremlin. Mais  le ralentissement de la croissance, qui s'essouffle après une légère reprise depuis la fin 2016, ravive les doutes sur la stratégie du pouvoir. Avec les mêmes interrogations sur les nécessaires changements pour diversifier l'économie et booster les investissements, réduire le poids de l'Etat et l'influence des forces de sécurité, réformer le système judiciaire et améliorer le climat des affaires.

Les sanctions occidentales depuis le début de la crise ukrainienne continuent d'être un frein. Mais, comme ironise l'« ombudsman » des entrepreneurs, Boris Titov, « la Banque centrale nous fait plus de mal que les sanctions ! ». Traduction : la politique de rigueur, avec une  inflation faible mais des taux élevés , n'aide pas à créer de nouvelles sources de croissance et à sortir d'un modèle au-delà des deux habituels moteurs que sont le pétrole et la consommation.

La mise en scène de la déclaration de candidature de Vladimir Poutine, après celle de « vrais-faux » opposants qui devront assurer le spectacle pendant la campagne électorale, aidera à faire oublier un temps ces inquiétudes. Rassurants sur la popularité du président, les sondages sont pourtant alarmants sur l'humeur du pays. Simples citoyens et hommes d'affaires ont l'impression que le système travaille à sa propre conservation, sans volonté d'entamer des changements. « Tout va bien se passer », réplique régulièrement Vladimir Poutine, à la télévision et à la tribune des forums. Comme s'il était coupé de réalités qui, à terme, pourraient finir par bouleverser le pouvoir.

Benjamin Quénelle

Article complet sur https://www.lesechos.fr/idees-debats/ed ... 136645.php

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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Yakiv » 02 janv. 2018, 23:15:38

Les réactions de la sphère politique russe à la candidature Poutine (soit très peu d'opposants réels, mais une majorité de soutiens ou de complaisants, quelques extrémistes et de rares démocrates).
« Une décision attendue » : la candidature de Poutine vue de Russie

07 déc. 2017, 16:28:46

Vladimir Poutine a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle. Réactions du monde politique russe.

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Mercredi 6 décembre, Vladimir Poutine a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de mars 2018, lors d’un rassemblement consacré au 85e anniversaire de l’usine GAZ. Réactions du monde politique russe.

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Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie

« Aujourd’hui, Vladimir Poutine a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle. Pour nous, c’est un jour historique, un jour de fête. »

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Ksenia Sobtchak, journaliste, candidate à la présidentielle

« Y a-t-il eu du suspense ? Qu’y a-t-il à commenter ? Quelqu’un pensait-il qu’il en serait autrement ? Y a-t-il ne serait-ce qu’une personne pour qui la nouvelle d’aujourd’hui est une surprise ? Pourquoi en faire toute une histoire ? »

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Guennadi Ziouganov, chef du parti communiste (KPRF), candidat

« Poutine doit maintenant penser à ce qu’il dira aux gens sur ces six années de travail : la production a chuté de 8 %, neuf Russes sur dix sont dans la pauvreté depuis trois ans, le pays est visé de tous les côtés par des sanctions, la corruption fait rage… Pour l’heure, je ne vois pas chez Poutine de modèle pour l’avenir. Nous comprenons et nous soutenons sa ligne patriotique en politique étrangère, mais en politique intérieure, la « bouillie » libérale, accompagnée d’« antisoviétisme » et de « russophobie », pourrait faire subir un « infarctus » au pays. »

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Boris Titov, délégué aux droits des entrepreneurs près le président, candidat

« On s’y attendait. Poutine bénéficie aujourd’hui de la confiance et du soutien d’un très grand nombre de Russes. Il sera bien entendu le grand favori de la course à la présidence. Mais son programme économique après mars 2018 suscite bien davantage d’interrogations que sa victoire au scrutin. C’est une question cruciale pour le pays. Nous participons à l’élection pour proposer à la Russie et à la société un autre modèle. Qui ne repose pas sur les matières premières. Nous proposons de nouvelles sources de croissance, de nouvelles productions et de nouveaux emplois. »

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Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la Fédération

« La déclaration de Vladimir Poutine mettra fin à l’agitation et aux tensions croissantes parmi nos concitoyens. Cette décision était attendue. »

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Nikolaï Kolomeïtsev, député du parti communiste (KPRF)

« Le président fait toutes ses déclarations devant les prolétaires. Ce n’est évidemment pas un hasard. Cette annonce n’a pas été une surprise pour notre parti. »

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Andreï Tourtchak, secrétaire par intérim du conseil général du parti au pouvoir Russie unie

« Russie unie soutient évidemment la candidature de Vladimir Poutine et lui apportera toute l’aide nécessaire. (…) Russie unie est le parti du président. Vladimir Poutine est non seulement notre fondateur mais aussi notre leader moral. Notre objectif numéro un est de mobiliser nos membres et nos partisans. »

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Igor Lebedev, vice-président de la Douma et député du parti libéral-démocrate (LDPR)

« Les experts en relations publiques du Kremlin ont échoué à maintenir le suspense autour de cette annonce, bien qu’ils aient attendu jusqu’au dernier moment. (…) Le jour de cette déclaration a été mal choisi, car la mauvaise nouvelle concernant nos sportifs [l’exclusion de la Russie des JO de Pyeongchang, ndlr] éclipse cette annonce. »

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Elena Mizoulina, membre du Conseil de la Fédération

« Je soutiens cette décision. J’estime qu’il s’agit d’une initiative courageuse mais difficile pour lui – à la fois en tant qu’être humain qu’en tant qu’homme politique. »

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Natalia Poklonskaïa, députée à la Douma, ancienne procureur de la république de Crimée

« Je suis pour notre président Vladimir Poutine. Les gens attendaient l’annonce de sa participation à l’élection et cette décision a été prise aujourd’hui ! J’aimerais dire qu’actuellement, on ne fait confiance qu’à notre président, qui nous a rendu à nous, Criméens, notre patrie, qui restaure la Russie et aime son peuple. Les gens le savent et le ressentent. »

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Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma

« Un candidat est apparu, à qui, en tant qu’électeur, je donnerai ma voix. (…) Je pense que c’est une bonne chose que Vladimir Poutine ait pris cette décision, car notre pays a effectivement un leader national. L’élite et la société le soutiennent. Notre système politique est tel que les programmes électoraux sous forme de brochures contenant une multitude de paragraphes et de belles promesses n’intéressent guère nos électeurs. Ils jugent les politiques sur des actes concrets. Derrière Vladimir Poutine se tiennent des réussites réelles. Il s’agit pour moi de son principal programme. »

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Vladimir Jirinovski, chef du parti libéral-démocrate (LDPR), candidat

« Vladimir Poutine aurait dû attendre encore et ne faire cette déclaration que début janvier. Cela l’aurait aidé à sonder le pays, à voir les réactions des différents groupes économiques, des centres politiques et de l’Occident. En Russie, il n’y a que moi et Poutine. Qui sont les autres ? »

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Konstantin Simonov, directeur du Fonds pour la sécurité énergétique nationale

« La structure même de notre système politique ne lui a tout simplement pas laissé le choix. Il est évident que notre système politique actuel n’est pas prêt à une vie sans Poutine. (…) Chacun comprend Poutine à sa manière. Cela fait longtemps que chaque citoyen voit en lui une partie de lui-même. Les gens ont souvent des opinions directement contradictoires mais ils considèrent Poutine comme leur président, celui qui défend leurs opinions. C’est là-dessus que repose l’essentiel de sa popularité. Idéologiquement, Poutine est relativement souple. Lundi, il est libéral, mardi étatiste, mercredi conservateur. (…) Vladimir Poutine suit clairement le principe « Je suis avec le peuple, je comprends le peuple » et, sur ce plan, annoncer sa candidature entouré de citoyens lambda était tout à fait logique. Mais le plus important, c’est qu’on assiste aujourd’hui à une lutte pour ce que fera Poutine lors de son prochain mandat. Le président reçoit différentes propositions de programmes. »

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Mikhaïl Emelianov, premier vice-président du parti Russie juste à la Douma

« Du nouveau mandat de Vladimir Poutine, nous attendons surtout des réformes socio-économiques. Nous sommes satisfaits de la manière dont il tient ses engagements constitutionnels, dont il mène sa politique étrangère et dont il défend l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État russe. Mais nous aimerions des changements en faveur de l’économie réelle. Pour le moment, la Banque centrale et le gouvernement soutiennent principalement le secteur financier, les importations et le commerce. Alors que l’économie réelle et l’industrie de transformation sont malheureusement en dépression. »

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Lev Schlosberg, membre du comité politique fédéral du parti Iabloko

« Il n’y a eu aucun suspense. Tout le monde savait que Poutine allait briguer un quatrième mandat. Tous ses actes personnels, ceux de son administration et du gouvernement l’annonçaient. Mais le pays traverse une crise politique, économique et sociale, pour laquelle Poutine n’a pas de solution. Voilà pourquoi, pour lui, plus la campagne électorale sera courte, mieux ce sera. »

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Viatcheslav Volodine, président de la Douma

« Cette décision était attendue. Mais à force de l’attendre, on commençait à s’inquiéter qu’elle n’arrive pas. Cette décision nous donne confiance en l’avenir, car notre président a prouvé par tous ses actes et son service à notre pays que nous pouvions faire beaucoup de choses. Et, en tant que chef d’État, aux moments les plus difficiles, il a toujours tout fait pour défendre les habitants et le pays. »

Traduit par Maïlis Destrée

Article complet sur https://www.lecourrierderussie.com/poli ... e-poutine/

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Nolimits
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Re: Poutine aura-t-il un opposant à la présidentielle ?

Message non lu par Nolimits » 02 janv. 2018, 23:29:26

À la lecture de certaines déclarations, certaines valent leurs pesants d'or...

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