Loi alimentation. "Tout ça pour ça", regrette Guillaume Garot (PS)
Le gouvernement a présenté mercredi 30 janvier un projet de loi censé mettre fin à la guerre des prix entre distributeurs, et redonner un peu d’air aux agriculteurs. "Tout ça pour ça " regrette le député socialiste mayennais Guillaume Garot, par ailleurs président du Conseil National de l’alimentation.
Article complet sur https://www.ouest-france.fr/pays-de-la- ... ps-5536345
Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
La loi alimentation pourrait coûter jusqu'à 177 euros par ménage, selon l'UFC-Que Choisir
05 févr. 2018, 15:32:54
Le projet de loi, qui vise notamment à mieux rémunérer les producteurs agricoles, prévoit une augmentation du seuil de revente à perte.
Le projet de loi, qui vise notamment à mieux rémunérer les producteurs agricoles, prévoit une augmentation du seuil de revente à perte.
Si le texte est voté, les distributeurs devront vendre leurs produits au moins 10% au-dessus de leur prix d'achat. Cette augmentation du seuil de revente à perte (SRP), décidée par le gouvernement dans le cadre de son projet de loi sur l'alimentation présenté la semaine dernière, coûtera jusqu'à 5 milliards d'euros aux consommateurs, estime UFC-Que Choisir lundi 5 février.
>> Expliquez-nous... Le seuil de revente à perte
Ce projet de loi, qui vise notamment à rémunérer les producteurs agricoles, prévoit un "encadrement" des promotions et le relèvement du SRP de 10%. Pour chiffrer les conséquences, UFC-Que Choisir se base sur une étude d'impact faite par l'Assemblée nationale : demandée par le gouvernement et longue de 117 pages, elle a été publiée seulement le 30 janvier, la veille de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres.
(...)
franceinfo avec AFP
Article complet sur https://www.francetvinfo.fr/sante/alime ... 95482.html
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
On en revient toujours au même débat : le travailleur contre le consommateur. La quête des prix les plus bas favorise inéluctablement les produits importés, donc le chômage. Inversement, si on veut privilégier les productions locales, avec rémunération correcte pour les producteurs, alors ça coûtera plus cher aux consommateurs.
Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Entre le producteur et le consommateur tu oublies les intermédiaires ?
Ce sont eux qui doivent revoir leurs marges !
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Je suis perplexe sur la méthode : il s'agit d'obliger les distributeurs à faire une marge minimale de 10%.
Pour cela, deux méthodes : réduire le prix payé aux fournisseurs ou faire payer plus cher les clients.
Ou il y a quelque-chose que je n'ai pas compris ???
Pour cela, deux méthodes : réduire le prix payé aux fournisseurs ou faire payer plus cher les clients.
Ou il y a quelque-chose que je n'ai pas compris ???
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
En effet, c'est toute l'ambiguïté du projet de loi. En substance, on oblige la grande distribution à réaliser une marge minimale, mais on ne l'oblige pas à acheter aux producteurs à des prix suffisamment rémunérateurs pour ceux-ci. On espère que, si la grande distribution est moins engagée dans une guerre des prix, elle sera moins tentée d'étrangler ses fournisseurs. Mais ça reste un pari.
Idéalement, il faudrait mettre en place un système de prix garantis, c'est-à-dire obliger la grande distribution à acheter à des prix planchers. Sauf qu'un tel système est contraire aux canons du droit européen...
Idéalement, il faudrait mettre en place un système de prix garantis, c'est-à-dire obliger la grande distribution à acheter à des prix planchers. Sauf qu'un tel système est contraire aux canons du droit européen...
Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Sauf qu'un tel système est inadapté : tu as des producteurs de pomme (un exemle) qui vont produire à un cout de revient de 10 et d'autres à 8. Celui qui est à 8 n'est pas nécessairement un pollueur ou un producteur de pommes bas de gamme. La conduite de l'exploitation et la gestion de l'entreprise intervient. Et donc en fixant un prix plancher tu bloques l'évolution des producteurs qui finiront par être confrontés tôt ou tard à la concurrence et disparaitront à terme.
Si tu veux favoriser un prix correct payé au producteur, il faut commencer par ne pas le défavoriser en lui mettant des règles qui ne s'appliquent pas aux producteurs étrangers ou alors en compensant le cout de ces règles par des subventions directes.
Ensuite il faut que le consommateur paye. Et oui il n'y a pas de miracles : pour ça il faut casser le système des centrales d'achat en limitant le volume qu'elles traitent afin de créer une concurrence entre elles.
Et enfin il faut que le consommateur soit en mesure de choisir le produit qu'il achète : les pommes doivent être étiquetées et les producteurs identifiés afin que le consommateur puisse choisir les pommes qu'il avait appréciées lorsqu'il en a mangé une première fois. On le fait déjà pour le fromage et plein d'autres produits.
Si tu veux favoriser un prix correct payé au producteur, il faut commencer par ne pas le défavoriser en lui mettant des règles qui ne s'appliquent pas aux producteurs étrangers ou alors en compensant le cout de ces règles par des subventions directes.
Ensuite il faut que le consommateur paye. Et oui il n'y a pas de miracles : pour ça il faut casser le système des centrales d'achat en limitant le volume qu'elles traitent afin de créer une concurrence entre elles.
Et enfin il faut que le consommateur soit en mesure de choisir le produit qu'il achète : les pommes doivent être étiquetées et les producteurs identifiés afin que le consommateur puisse choisir les pommes qu'il avait appréciées lorsqu'il en a mangé une première fois. On le fait déjà pour le fromage et plein d'autres produits.
Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Je ne dis pas qu'un système de prix planchers est parfait. Mais il me semble quand même plus adapté pour garantir des prix rémunérateurs aux agriculteurs. Bien sûr, tous les agriculteurs d'une même filière n'ont pas exactement les mêmes coûts de production. Mais, pour reprendre ton exemple, si on fixe un prix plancher à 12 €, alors on est sûr que cela permettra aux agriculteurs concernés de vivre de leur production. Ceux qui ont un coût de production à 8 € vivront encore mieux que ceux qui ont un coût de production à 10 €. Mais tous pourront vivre à peu près correctement grâce à un prix plancher fixé à 12 €. Alors que dans le système actuel, les prix proposés aux agriculteurs sont beaucoup plus bas, par exemple à 5 ou 6 € : dans ces conditions, on est sûr que les agriculteurs concernés ne pourront pas vivre correctement de leur production.Sauf qu'un tel système est inadapté : tu as des producteurs de pomme (un exemle) qui vont produire à un cout de revient de 10 et d'autres à 8. Celui qui est à 8 n'est pas nécessairement un pollueur ou un producteur de pommes bas de gamme. La conduite de l'exploitation et la gestion de l'entreprise intervient. Et donc en fixant un prix plancher tu bloques l'évolution des producteurs qui finiront par être confrontés tôt ou tard à la concurrence et disparaitront à terme.
S'il s'agit de supprimer des normes pour permettre aux agriculteurs français de baisser leurs coûts de production et d'être mieux compétitifs face à la concurrence étrangère, alors non merci.Si tu veux favoriser un prix correct payé au producteur, il faut commencer par ne pas le défavoriser en lui mettant des règles qui ne s'appliquent pas aux producteurs étrangers ou alors en compensant le cout de ces règles par des subventions directes.
Sur ce point, nous sommes d'accord.Ensuite il faut que le consommateur paye. Et oui il n'y a pas de miracles : pour ça il faut casser le système des centrales d'achat en limitant le volume qu'elles traitent afin de créer une concurrence entre elles.
Sauf erreur de ma part, l'étiquetage existe déjà sur la plupart des produits alimentaires. C'est mieux que rien, certes. Mais ça n'empêchera pas les consommateurs intéressés par les prix les plus bas d'acheter ce qu'il y a de moins cher.Et enfin il faut que le consommateur soit en mesure de choisir le produit qu'il achète : les pommes doivent être étiquetées et les producteurs identifiés afin que le consommateur puisse choisir les pommes qu'il avait appréciées lorsqu'il en a mangé une première fois. On le fait déjà pour le fromage et plein d'autres produits.
Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Si tu mets un prix plancher à 12 alors que certains produisent à 8 et d'autres à 10, tu vas avoir 2 phénomènes : certains ne seront pas tentés de faire évoluer leur mode de production et d'autres vont augmenter leur production pour profiter au max des prix plancher. A terme tu seras obligé de cesser les prix plancher car le marché sera inondé de produits invendables et tu aboutiras à une crise.
Pour les normes, il faut choisir : soit tu les baisses, soit tu subventionnes. Il n'y a pas vraiment d'autre issue. A moins que les normes apportent un plus en terme de qualité, mais pour créer un nouveau segment de marché il faut que la distribution valorise le produit et cesse de remplir des grands bacs de pommes sans identification autre que le prix.
Pour les normes, il faut choisir : soit tu les baisses, soit tu subventionnes. Il n'y a pas vraiment d'autre issue. A moins que les normes apportent un plus en terme de qualité, mais pour créer un nouveau segment de marché il faut que la distribution valorise le produit et cesse de remplir des grands bacs de pommes sans identification autre que le prix.
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Les agriculteurs engagés dans un cycle de production peuvent être amenés à vendre à perte quand le prix du produit est inférieur au coût de l'opération de récolte, mais ne couvre pas le cout des opérations précédentes. Cela ne fait que limiter leurs pertes, et ne peut durer longtemps si cela se reproduit trop souvent.
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Les distributeurs fixent leur prix de vente en fonction de leurs coûts et de leurs marges. Ils ont interdiction de vendre à perte !
Les producteurs sont tributaires des prix que leur offrent les acheteurs et se voient cycliquement obligés de vendre à perte.
Plutôt qu'un prix plancher pourquoi les producteurs ne pourraient ils pas simplement fixer leur prix en fonction de leurs coûts et de leurs marges ? Si l'un est moins cher à qualité équivalente, il remportera le marché. Si un autre veut miser sur une meilleure qualité avec des prix supérieurs à lui de prendre son risque et de trouver des clients pour ses produits. C'est comme ça que ça fonctionne pour les voitures et je n'entend pas Porsche se plaindre de sa rentabilité ...
Alors évidemment cela va tendre vers une concentration des exploitations pour diminuer les coûts de revient et pourrait marquer la fin des petites exploitations familiales que l'on trouve souvent en France.
Au monde agricole de faire son choix mais il ne pourra que péricliter dans le modèle actuel la distribution étant ce qu'elle est actuellement, à moins de vivre de subvention indéfiniment.
Les producteurs sont tributaires des prix que leur offrent les acheteurs et se voient cycliquement obligés de vendre à perte.
Plutôt qu'un prix plancher pourquoi les producteurs ne pourraient ils pas simplement fixer leur prix en fonction de leurs coûts et de leurs marges ? Si l'un est moins cher à qualité équivalente, il remportera le marché. Si un autre veut miser sur une meilleure qualité avec des prix supérieurs à lui de prendre son risque et de trouver des clients pour ses produits. C'est comme ça que ça fonctionne pour les voitures et je n'entend pas Porsche se plaindre de sa rentabilité ...
Alors évidemment cela va tendre vers une concentration des exploitations pour diminuer les coûts de revient et pourrait marquer la fin des petites exploitations familiales que l'on trouve souvent en France.
Au monde agricole de faire son choix mais il ne pourra que péricliter dans le modèle actuel la distribution étant ce qu'elle est actuellement, à moins de vivre de subvention indéfiniment.
Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Et oui mais si il y avait 850 producteurs de voitures Porsche vendues par carrouf sans différentiation, les 850 seraient sous pression, comme le sont les producteurs de pommes.
La concentration ? Pourquoi pas. C'est d'ailleurs la tendance actuelle : la ferme des 1000 vaches. C'est un choix qui ne semble pas satisfaire tout le monde.
La concentration ? Pourquoi pas. C'est d'ailleurs la tendance actuelle : la ferme des 1000 vaches. C'est un choix qui ne semble pas satisfaire tout le monde.
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Le travailleur n'est pas le consommateur ?johanono a écrit : ↑06 févr. 2018, 21:17:35On en revient toujours au même débat : le travailleur contre le consommateur. La quête des prix les plus bas favorise inéluctablement les produits importés, donc le chômage. Inversement, si on veut privilégier les productions locales, avec rémunération correcte pour les producteurs, alors ça coûtera plus cher aux consommateurs.
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Re: Etats généraux de l’alimentation : « Il faut en finir avec le dogme du prix bas »
Je n'ai pris l'exemple de Porsche que pour signifier qu'il existe des produits de luxe dans tous les domaines. L'alimentation ne fait pas exception. Certains produits ne se trouvent qu'en faibles quantités et tout ce qui est rare est cher : caviar, grand vins etc ...pierre30 a écrit : ↑07 févr. 2018, 16:17:43Et oui mais si il y avait 850 producteurs de voitures Porsche vendues par carrouf sans différentiation, les 850 seraient sous pression, comme le sont les producteurs de pommes.
La concentration ? Pourquoi pas. C'est d'ailleurs la tendance actuelle : la ferme des 1000 vaches. C'est un choix qui ne semble pas satisfaire tout le monde.
Pour le moment la distribution fixe les prix des pommes et pas les producteurs. Je ne connais personne qui va chez son concessionnaire pour acheter une voiture et qui dit au vendeur "je veux votre meilleur voiture pour 1000 euros".
Il n'y a que dans le domaine des matières premières où le vendeur ne peut pas fixer les prix de sa production. Dans tous les autres cas, l'acheteur peut certes essayer de négocier mais c'est toujours le vendeur qui a le dernier mot.
A la limite, pas besoin de concentrer les exploitations mais oui il faut que le monde agricole se concentre d'une façon ou d'une autre à son niveau pour imposer ses prix aux acheteurs. Et oui les moins "performants" disparaîtront comme c'est le cas dans le monde de l'entreprise.
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