Les français ne rejettent pas l'ordre, le changement ou l'intérêt général en tant que tels.johanono a écrit : ↑11 avr. 2018, 17:58:08Mais au-delà, il convient de s'interroger sur les mentalités des Français. On dirait que la société française est gangrénée par les conservatismes catégoriels en tous genres, avec des gens davantage obsédés par la préservations de leurs avantages catégoriels que par l'intérêt général. On dirait aussi que l'appétence pour l'ordre est moins forte en France que dans certains autres pays.
Ils les acceptent (et même parfois les réclament) mais à condition qu'ils soient perçus comme justes et justifiés.
Alors que peut-être dans d'autres cultures on cherche l'ordre et la paix sociale "à tout prix".
Les revendications "catégorielles" traduisent au fond des croyances assez largement partagées.
Est-ce que les gens pestent contre les acquis sociaux des autres car ils les jugent injustifiés et néfastes ?
Ou simplement car ils ne les ont pas et ne veulent pas être les "dindons de la farce" ?
Le fond de l'affaire, c'est bien la manière dont les français jugent le projet économique et social actuel.
Se disent-ils : "Il demande des efforts, mais c'est le meilleur projet en terme d'efficacité et de justice".
Ou bien : "On ne voit pas comment faire autrement, mais on ne comprend pas sa justification ou son équité".
Au passage, je pense que tu as tendance à minimiser le malaise ou les conflits sociaux des autres pays.
En Allemagne par exemple beaucoup de salariés exigent une sorte de "rattrapage" des années 2000.
Les grèves et conflits sociaux sont récurrents : transports, industrie, secteur public.
Et ça peut s'enliser comme en France, par exemple le conflit sur le temps de travail qui n'en finit pas.
Après les syndicats sont puissants dans certains secteurs, donc on attend pas le blocage général pour négocier.
Alors qu'en France on joue souvent sur le pourrissement et le rapport de force.