Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

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wesker
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Re: Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

Message non lu par wesker » 25 avr. 2018, 22:29:37

Le rétablissement des marges ne devait il pas servir aux investissements et aux créations d'emplois ? mais les distorsions de concurrence demeurant les engagements des dirigeants d'entreprises furent oubliés et ils en réclament de nouveaux.

S'il fallait rassurer les entreprises sur leur capacités à réaliser des marges et disposer de capacités d'investissements, il est nécessaire que cette politique s'accompagne de mesures sur les perspectives des entreprises, c'est le sens, me semble t-il de la hausse de la CSG et de la suppression des cotisations salariales, de la taxe d'habitation et de la réforme de la prime d'activité. Cependant si les hausses fiscales se font ressentir auprès d'une partie (toujours les mêmes) de la population, les mesures en faveur du pouvoir d'achat demandent du temps....En attendant, on paye.

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Jeff Van Planet
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Re: Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

Message non lu par Jeff Van Planet » 28 avr. 2018, 11:16:20

c'est bien marrant ce badge du grotesque Gattaz. Je pense quand même que c'est lui donner trop d'importance que d'en parler encore tant d'années après.

en ce qui concerne le pillage de la france sur le peuple, comment le condamné tout en condamant les réductions d'impôts? c'est un peu contradictoire si tu veux mon humble avis.

Mais bon je te laisse à tes croyances religieuses.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Calvero
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Re: Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

Message non lu par Calvero » 04 mai 2018, 09:02:43

La ZAD nourrit les luttes syndicales en pays nantais

19 févr. 2018, 17:30:00

L’appropriation collective d’un territoire par le mouvement social confère de nouveaux moyens qui permettent d’appuyer les luttes syndicales.

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Depuis l’été 2017, différentes composantes du mouvement social à Nantes (étudiantes, syndicales, autonomes, ZAD) se rencontrent régulièrement. Ces rencontres ont pour but de réfléchir en commun à l’organisation du mouvement social et d’apporter un soutien à chaque composante selon son actualité propre. Ce travail a permis, entre autres, la réalisation de gestes communs lors des manifestations de l’automne 2017. Si cette composition n’est pas sans difficultés – chaque composante doit accorder elle-même ses propres tendances en interne –, une partie des habitant·e·s de la ZAD ont été des éléments moteurs du rapprochement.

Un exemple récent de ce rapprochement est la création du réseau de ravitaillement nommé la Cagette des terres. Son objectif est de mettre en relation producteurs·trices/paysan·ne·s, militants, syndicalistes et cotisant·e·s, en vue de nourrir (au sens propre) les luttes, et en particulier les piquets grévistes. Ce projet est ouvert et intègre des personnes qui n’habitent pas la ZAD, mais ses chevilles ouvrières en sont les habitant·e·s. À l’automne 2017, lors des grèves des postières et postiers de Saint-Herblain et de Vertou, en banlieue nantaise, la Cagette a nourri les grévistes, tous les matins de la dernière semaine du mouvement, avec un petit-déjeuner – et quel petit-déjeuner ! Crêpes, galettes, pains, fromages, pâtés, fruits et légumes, confiture, miel, soupe, avec du thé et du café. À l’issue du conflit, tous les salarié·e·s en lutte se sont vu remettre une cagette (d’où le nom du réseau) de produits frais issus des productions de la ZAD. Aucune contrepartie ne leur a été demandée. Ce sont les habitant·e·s de la zone qui ont cotisé à la caisse de grève des salarié·e·s.

Ce soutien actif a certainement joué un rôle dans la capacité des grévistes à tenir une lutte aussi longue. Bien que certains aient été pro-aéroport ou aient craint le contact avec les personnes de la ZAD, du fait des fantasmes colportés par la presse, beaucoup ont gardé des liens forts avec les habitant·e·s de la ZAD et s’y rendent fréquemment. Dans certaines structures syndicales, c’est maintenant presque un réflexe de solliciter le soutien du « réseau de ravitaillement » lorsqu’une grève est prévue.

L’existence de la ZAD est sans doute une des raisons déterminantes de cette nouvelle vigueur de la lutte à Nantes et alentour. Une partie des habitant·e·s mettent leur temps, leur énergie et leurs moyens au service des luttes. Parce qu’ils sont organisé·e·s en communauté, ils dégagent de l’énergie en réduisant le temps lié aux tâches courantes et à la production ! Toutes les composantes de la ZAD ne sont pas engagées dans ce travail de composition, mais cette volonté de convergence est portée par suffisamment d’habitant·e·s pour permettre un soutien significatif aux luttes en cours. Cette convergence s’élargirait si le monde syndical manifestait davantage de soutien face aux opérations d’expulsion.

La cause de cet effet revigorant sur les luttes est à chercher dans les moyens nouveaux que confère l’appropriation collective d’un territoire par le mouvement social. Et c’est sans doute à tort que nous, syndicalistes, pensons souvent seulement en termes de mots d’ordre et d’activisme. Rappelons aux non-initié·e·s que la ZAD, c’est : plusieurs exploitations laitières, un atelier de réalisation de produits laitiers, deux boulangeries, des tracteurs, plusieurs ateliers, des hectares d’exploitation agricole, de nombreuses grandes serres, des cultures maraîchères et céréalières, une meunerie, un atelier bois et une équipe de bûcheronnage, bientôt une scierie, une production de viande avec sa transformation… À côté des infrastructures agricoles, nous trouvons une bibliothèque, un studio d’enregistrement, des salles de concert et de sport, un restaurant gastro et une radio !

Cet ensemble de moyens humains, matériels et agricoles ouvre des perspectives pour les luttes syndicales dans la région. Nous pourrions systématiser et multiplier le ravitaillement des luttes, réaliser des structures en vue d’accueillir des salarié·e·s en difficulté, exposés à des licenciements ou encore à la répression antisyndicale, penser des lieux ou des organisations qui permettront de dynamiser la vie syndicale. Ces projets sont du domaine du possible.

Ces perspectives sont intimement liées à l’avenir de la ZAD, à la possibilité que cette zone permette une organisation commune. C’est précisément cette gestion commune que souhaite anéantir la préfecture de Nantes. Les fiches de projet agricole individuel qu’elle réclame ne permettent que d’élaborer des « projets alternatifs individuels », et non un territoire géré en commun, avec la puissance qui en découle. Projets individuels qui se dirigeraient progressivement vers une production marchande, rentrant ainsi finalement dans le système…

Cet acharnement contre l’organisation collective d’un territoire rappelle celui que subissent les salarié·e·s de certains secteurs lorsqu’ils s’organisent collectivement. Il va aussi de pair avec celui du pouvoir quand il cherche à détruire tout ce qu’il reste de commun, de collectif : les services publics, l’éducation, la sécurité collective des statuts ou des contrats dans certaines entreprises, dont la SNCF. Les syndicalistes doivent faire le lien avec les attaques du pouvoir contre la ZAD, qui, comme ailleurs, visent à fragmenter la société en une série d’individus isolés, égoïstes, bref, manipulables…

La ZAD n’est pas seulement utile au mouvement syndical par les soutiens qu’elle lui apporte. Elle l’est aussi par l’exemple qu’elle donne d’une alternative possible au monde marchand. Sur la ZAD, le coût de production d’un pain de 1,5 kilo – vendu à prix libre –, aux qualités gustatives et nutritives excellentes, est de… 1 euro ! Toutes les étapes de sa production, depuis la culture des céréales (sans traitements) jusqu’à sa cuisson, sont effectuées sur la zone. Dans le circuit marchand, chaque intermédiaire ponctionne sa marge propre, et le même pain est vendu 10 fois plus cher environ. Un rapport de 1 à 10 entre une production marchande et une production qui échappe à cette logique, voilà la meilleure preuve du fameux « coût du capital » !

L’aéroport n’est plus aujourd’hui la question, le projet est enterré. La question est l’avenir de ces terres. Retourneront-elles à de gros exploitants pesant de tout leur poids dans la chambre d’agriculture ? Parviendrons-nous à préserver ce territoire qui tente d’échapper aux logiques marchandes et qui nous aide à penser le monde de demain, débarrassé du salariat et de son corollaire : l’accumulation infinie du capital avec ses conséquences dramatiques pour les salarié·e·s et la biodiversité ? C’est à chaque syndicaliste de reconsidérer la question, quelle qu’ait été sa position concernant l’aéroport.

Article complet sur https://www.politis.fr/articles/2018/05 ... ais-38773/
La ZAD servira de futur base pour les mouvements de contestation ?
Modifié en dernier par Calvero le 04 mai 2018, 10:09:33, modifié 1 fois.
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Re: Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

Message non lu par johanono » 04 mai 2018, 09:06:58

On peut faire confiance aux professionnels de la contestation pour trouver d'autres prétextes pour contester.

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Calvero
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Re: Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

Message non lu par Calvero » 16 mai 2018, 11:21:12

Actu concernant la ZAD et suite avec les formulaires simplifiés de l’État.
Notre-Dame-des-Landes : des zadistes expliquent leur démarche

Dans cette tribune, des habitantes et habitants reviennent sur la stratégie de leur lutte depuis l’intervention militaire lancée le 9 avril et la « normalisation ». Les auteurs et autrices sont des…

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Les auteurs et autrices sont des habitants et habitantes du Moulin de Rohanne, de la Rolandière, des 100 Noms, de la Hulotte, de Saint-Jean-du-Tertre, des Fosses noires, de la Baraka et de Nantes réunis dans le CMDO (Conseil pour le maintien des occupations).

Au fil de cette « trêve » qui a des accents d’occupation militaire, la vie quotidienne a, de-ci de-là, repris timidement quelques-unes de ses habitudes. Flics ou pas, il faut semer, soigner les bêtes, tenir les lieux publics. Si une certaine hésitation se fait parfois sentir au moment de mettre les graines en terre, elle est vite balayée par cette certitude que les blindés n’ont su faire vaciller : nous resterons là. Nous verrons les fruits de nos vergers, nous goûterons nos récoltes à l’automne, peut-être même verra-t-on les arbres de haute futaie constituer les charpentes des cabanes de ceux qui sont encore des enfants. Nous n’avons pas attendu les propositions de régularisation pour nous projeter ici sur un temps long, au-delà même de notre propre existence. Ce jalon-là nous fait tenir en cette veillée d’armes, alors que l’on attend la nouvelle opération de destruction qui va frapper la Zad.

Durant celle initiée le 9 avril, nous avons eu l’occasion de mesurer nos forces. Le mouvement, qu’on disait gangrené par les querelles internes depuis l’abandon du projet, a démontré qu’il était encore vivace. En face, la gendarmerie a prouvé qu’elle pouvait sans grande difficulté raser un tiers de la Zad en moins de trois jours. Ainsi, si l’arrivée de milliers de personnes, les tirs de Molotov sur les blindés, les actions de solidarité et la détermination générale nous ont redonné de l’allant, les manœuvres écrasantes de la plus grosse opération policière depuis mai 68 nous ont un peu glacés. Notre force encore vibrionnante faisait face à une possibilité d’anéantissement éclair de la zone qu’il paraissait bien difficile de conjurer, du moins par la seule confrontation directe avec les gendarmes. Il y eut certes des gestes éclatants, mais le dispositif n’a pas été profondément mis en difficulté. Dans l’histoire de cette lutte, nous n’avons d’ailleurs jamais contenu les flics par notre seule résistance physique. Celle-ci a toujours été adossée à des contraintes légales ou juridiques, à des accords politiques qui venaient entraver et limiter la puissance de feu des militaires. Notre capacité d’action, y compris sur le terrain, est et restera de nature politique. Si nous avons pu défendre efficacement le hameau de la Chateigne en 2012, c’est grâce à l’action simultanée d’une résistance acharnée et de la bataille légale ayant mis les flics dans l’impossibilité de détruire les cabanes. C’est donc toujours par des actions conjointes, politiques, médiatiques et martiales, que nous emportons des victoires. Or lors de la semaine d’expulsions, il n’existait aucun appui juridique sur lequel adosser nos barricades. Et nous avions bien compris que la destruction des 100 Noms avait toutes les apparences d’un effet d’annonce : tout est attaquable, on peut détruire très large.

Le gouvernement, quant à lui, s’est confronté au risque de creuser l’écart entre son récit médiatique et la brutalité nécessaire à ses velléités destructrices. L’élévation du niveau de conflictualité des opposants le poussait en effet à élever le sien, accroissant le risque de tuer, dans une situation où le soutien au mouvement s’intensifiait. Chacun des adversaires a d’une certaine manière vu ce qu’il avait à perdre. Et nous, réveillés de l’impression d’invincibilité sur le terrain que des années de conjuration de la menace nous avaient donnée, nous avions davantage à perdre…

Tout a été fait pour tenter de subvertir le cadre imposé par la préfecture 

C’est à ce moment-là que la préfète a brandi ses « formulaires simplifiés ». Ils donnaient soudain une matérialité aux propos du Premier ministre le jour de l’abandon de l’aéroport : seuls ceux qui entrent dans un processus de régularisation pourront rester. Nous savions désormais que la préfète avait les moyens de sa suffisance, et sa « proposition » était appuyée à un ultimatum tout à fait clair : rendre ces formulaires avant le 24 avril sans quoi les opérations reprendraient. Jusqu’au dernier moment l’hésitation a régné. Il paraissait fort peu plausible que l’État recule face à une fin de non-recevoir de la Zad répondant à une demande semblant somme toute minimaliste. Beaucoup de voisins compagnons de lutte ne comprenaient d’ailleurs pas nos tergiversations, nos réticences à saisir ce qui ressemblait à un moyen simple d’éviter l’assaut final. Certaines composantes disaient également ne pas vouloir s’engager plus loin avec nous en cas d’un refus net. Finalement, l’assemblée a décidé d’utiliser cette prise des fiches pour sortir de cette séquence et tenter de protéger par ce biais le territoire de la Zad. Il fallait pour cela que les formulaires couvrent les parcelles et habitats du mouvement. Ce pari a été largement partagé. Quelques lieux ont toutefois refusé cette stratégie.
  • Image
  • Le « formulaire simplifié ».

Tout a été fait pour tenter de subvertir le cadre imposé par la préfecture : des associations se sont glissées au milieu des rares individus, des agriculteurs se sont inscrits comme « parrains », plusieurs activités (agricoles ou non) ont déclaré les mêmes parcelles et enfin chaque projet était lié aux autres, l’ensemble étant remis dans une énorme liasse commune à la préfecture. La carte des usages ainsi dessinée ressemblait davantage à nos manières de faire, car il s’agissait également de rendre visible l’entremêlement de nos existences : sur un même champ, le verger plante des arbres en bordure, le groupe céréales effectue une rotation de sarrasin et l’année suivante, c’est le groupe patates qui met en terre ses tubercules. Sans parler du rassemblement d’été qui s’y organisera peut-être, ou de la salamandre géante qui trône désormais entre les rangs fraîchement labourés. Cet écheveau peine tant à rentrer dans les cadres que les bureaucrates de la direction départementale des territoires et de la mer, chargée de l’étude des fiches, ont fini par nous dire : « Mais pourquoi l’État ne vous signe pas une convention collective, ce serait tout de même plus simple ! » De même, lorsqu’ils ont convoqué une à une les personnes ayant donné leurs noms, c’est toutes ensemble qu’elles sont venues, vêtues de tee-shirts sur lesquels était sérigraphié : « Zad, on la joue collective. »

(...)

Source : Courriel à Reporterre

Photos :
. chapô : le phare de la Rolandière. © Emmanuel Gabily/Reporterre
. formulaire : © Emmanuel Gabily/Reporterre
. charpente : © Marion Esnault/Reporterre

Article complet sur https://reporterre.net/TRIB-Tank-on-est ... ssement-du
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Re: Zadistes, cheminots, étudiants... Macron, président à fronts multiples

Message non lu par wesker » 16 mai 2018, 21:06:49

Souvent décriés comme des fumeurs de joints et des paumés il n'e'n reste pas moins que cela reste des citoyens de notre pays, qu'à ce titre ils méritent naturellement, le respect, le droit à l'expression et la promotion d'idées, d'arguments sur lesquels nous devrions pouvoir débattre comme toute démocratie moderne...Alors qu'au moment même, par un tour de passe passe judiciaire, un ancien ministre de l'économie sera exemptés de prison, malgré une fraude et un mensonge avéré....

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