johanono a écrit : ↑15 oct. 2018, 13:56:48
Il convient de bien distinguer deux cas de figure :
- Quand il est dans l'opposition, et en campagne électorale pour reconquérir le pouvoir face à une droite sortante, le PS est généralement très à gauche : on a droit à des discours sur la finance qui corrompt, sur le président sortant (de droite) qui est le "président des riches", etc.
- Quand ils sont au pouvoir, les socialistes deviennent alors très modérés, très centristes, au risque alors de décevoir leurs électeurs qui attendaient autre chose. Et cela dure depuis 1983, comme l'a souligné
@Papibilou.
On en revient à ce que je dis depuis longtemps : le PS au pouvoir a sacrifié son idéal "de gauche" sur l'autel d'un engagement européen d'essence plutôt libérale.
Exactement. Et ce petit manège a duré pendant plus de 30 ans. Les électeurs de gauche étaient déçus mais continuaient de voter « utile » pour faire battre la droite, et le PS étant le parti dominant à gauche, c'était lui qui en profitait. Mais ce système a explosé en 2017 et le PS ne peut plus compter sur le balancier électoral pour revenir au pouvoir, car à 5% ou 6%, voter pour lui n'est plus utile. Aujourd'hui il critique Macron et se dit dans l'opposition, mais concrètement, qu'est-ce qui différencie le PS de LREM ? En quoi la politique de Macron est-elle différente de celle de F. Hollande ? Avant de dire qu'il y a un espace pour le PS, il faut répondre à ces questions.
Papibilou a écrit : ↑15 oct. 2018, 16:57:49
Ne pas oublier quand même que le franc est dévalué 3 fois: 1981 1982 1983. Alors la politique de gauche avec de tels résultats ne me semble pas avoir été un succès indiscutable.
Quant à Mélenchon, sa vision pro-vénézuelienne ou son attitude face à l'Europe (qui si il est cohérent doit, s'il devient le leader de la France le conduire à en sortir) et sa vision économique dans une &économie mondialisée entre autres ne me semblent pas de nature à emporter l'adhésion des français, car c'est une politique qui, précisément, ressemble beaucoup à celle qui a amené en 1983 le tournant de la rigueur et qui avait été précédée par de grosses fuites de capitaux.
Ce n'est pas le nombre de dévaluations qui compte mais l'importance de ces dévaluations. Il y a eu 3 dévaluations entre 1981 et 1983 de 3%, 5% et 4%, alors qu'il aurait fallu sortir du SME et dévaluer d'au moins 30%. Mais dévaluer ne suffit pas, il faut aussi avoir une politique industrielle, or c'est devenu impossible dans le cadre européen. Et c'est là où votre comparaison avec Mélenchon ne tient pas, car contrairement à Mitterrand, son objectif n'est pas de relancer la construction européenne mais de relancer l'économie française.
Papibilou a écrit : ↑15 oct. 2018, 16:59:58
C'est plutôt vrai, mais la période Jospin m'a semblé une époque dans laquelle le politique de gauche était menée concomitamment avec un respect des fondamentaux économiques. Qu'en pensez vous ?
Mais c'était avant l'euro, avant le TSCG et dans une période de forte croissance. La politique de Jospin ne serait plus possible aujourd'hui.