Commerçants,artisants,PME,PMI méprisés des partis politiques

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racaille
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Message non lu par racaille » 02 sept. 2010, 09:27:00

mps a écrit :Ca veut dire quoi ? Tu sers mieux la cause ouvrière en allant ostensiblement à la soupe populaire, pour rentrer ensuite chez toi te gaver sournoisement de langoustes ?
G. sorel, toujours d'actualité un siècle plus tard :
Intervention des partis

Grâce à l'intervention d'un parti prenant la tête de la révolution, le mouvement historique acquiert une allure toute nouvelle et fort imprévue; nous n'avons plus affaire à une classe de pauvres agissant sous l'influence d'instincts, mais à des hommes instruits qui raisonnent sur les intérêts d'un parti, comme le font les chefs d'industrie sur la prospérité de leurs affaires.

Les partis politiques sont des coalitions formées pour conquérir les avantages que peut donner la possession de l'État, soit que leurs promoteurs soient poussés par des haines, soit qu'ils recherchent des profits matériels, soit qu'ils aient surtout l'ambition d'imposer leur volonté. Si habiles que puissent être les organisateurs d'un parti, ils ne sauraient jamais grouper qu'un très faible état-major, qui est chargé d'agir sur des masses mécontentes, pleines d'espoirs lointains et disposées à faire des sacrifices immédiats; le parti leur fera de larges concessions en cas de succès; il paiera les services rendus en transformations économiques, juridiques, religieuses, dont la répercussion pourra dépasser infiniment les prévisions. Très souvent, les chefs de partis qui troublent le plus profondément la société, appartiennent à l'aristocratie que la révolution va atteindre d'une manière très directe; c'est que ces hommes, n'ayant pas trouvé dans leur classe les moyens de s'emparer du pouvoir, ont dû recruter une armée fidèle dans des classes dont les intérêts sont en opposition avec ceux de leur famille. L'histoire montre qu'on se ferait une idée très fausse des révolutions qu'on les supposait faites pour des motifs que le philosophe est si souvent porté à attribuer à leurs promoteurs.

[...]

L'introduction de partis politiques dans un mouvement révolutionnaire nous éloigne beaucoup de la simplicité primitive. Les révoltés avaient été, tout d'abord, enivrés par l'idée que leur volonté ne devrait rencontrer aucun obstacle, puisqu'ils étaient le nombre; il leur semblait évident qu'ils n'auraient qu'à désigner des délégués pour formuler une nouvelle légalité conforme à leurs besoins; mais voilà qu'ils acceptent la direction d'hommes qui ont d'autres intérêts que les leurs; ces hommes veulent bien leur rendre service, mais à la condition que les masses leur livreront l'État, objet de leur convoitise. Ainsi l'instinct de révolte des pauvres peut servir de base à la formation d'un État populaire, formé de bourgeois qui désirent continuer la vie bourgeoise, qui maintiennent les idéologies bourgeoises, mais qui se donnent comme les mandataires du prolétariat.

L'État populaire est amené à étendre de plus en plus ses tentacules, parce que les masses deviennent de plus en plus difficiles à duper, quand le premier instant de la lutte est passé et qu'il faut cependant soutenir un instinct de révolte dans un temps calme; cela exige des machines électorales compliquées et, par suite, un très grand nombre de faveurs à accorder. En accroissant constamment le nombre de ses employés, il travaille à constituer un groupe d'intellectuels ayant des intérêts séparés de ceux du prolétariat des producteurs; il renforce ainsi la défense de la forme bourgeoise contre la révolution prolétarienne. L'expérience montre que cette bourgeoisie de commis a beau avoir une faible culture, elle n'en est pas moins très attachée aux idées bourgeoises; nous voyons même, par beaucoup d'exemples, que si quelques propagandistes de la révolution pénètre dans le monde gouvernemental, il devient un excellent bourgeois avec la plus grande facilité.

On pourrait donc dire que, par une sorte de paradoxe, les hommes politiques, qui se regardent comme les vrais détenteurs de l'idée révolutionnaire, sont des conservateurs. Mais, après tout, est-ce que la Convention avait été autre chose ? N'a-t-on pas souvent dit qu'elle avait continué les traditions de Louis XIV et préparé la voie à Napoléon ?
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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johanono
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Message non lu par johanono » 03 sept. 2010, 08:15:00

Dire que les commerçants et artisans sont méprisés des partis politiques est quand même un mensonge. Cette catégorie de population bénéficie quand même de nombreuses mesures spécifiques : IS à taux réduit, nombreux cas d'exonération des plus-values professionnelles, déclaration d'insaisissabilité, statut de l'auto-entrepreneur, bientôt création de l'EIRL... 

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mps
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Message non lu par mps » 03 sept. 2010, 12:56:00

Bien entendu ! Il n'existe pas de secteur d'activités plus chouchouté.
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artragis
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Message non lu par artragis » 04 sept. 2010, 08:44:00

Bonjour tout le monde,
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils sont chouchouté, je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils sont méprisés, mais il faut voir à quoi on compare les chiffres. En effet, pour dire que c'est un "avantage", un défiscalisation doit être plus intéressante que pour les autres.
Or : les PME, dès qu'elles dépassent 100 employers, dépassent souvent plusieurs millions de CA. Dès lors plus aucune réduction n'est faite jusqu'à ce qu'elles passent la centaine de millions de CA et puissent réinvestir en R&D.
L'autoentreprenariat n'est pas PME/PMI.
Par contre il faut avouer qu'il y a OSEO...
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mps
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Message non lu par mps » 04 sept. 2010, 09:10:00

Je sais que les normes PME/PMI sont très différentes en France de la Belgique.

Chez nous, on distingue assezlogiquement

- les indépendants et les PME de moins de 50 salariés (très chouchoutés !)

- les sociétés au-delà de 50 salariés, qui sont toutes sur pied d'égalité.
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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 04 sept. 2010, 10:21:00

Je ne pense pas qu'on puisse dire que les PME soient chouchoutées quand leur taux d'imposition effectif est très supérieur (parfois plus de deux fois) à celui des grandes entreprises.
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mps
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Message non lu par mps » 04 sept. 2010, 21:34:00

Où as-tu été pêcher cela  ?

En France, l’impôt sur les sociétés représente environ 46,1 milliards d’euros dans le PLF 2007[2]. Le taux normal de l'IS est de 33 1/3 % depuis 1993, toutefois, si le CA HT de l'entreprise est inférieur à 7 630 000 € HT, le taux est réduit à 15%, au lieu du taux normal de 33,33%, sur une fraction de leur bénéfice fiscal plafonnée à 38 120 € (certaines conditions doivent être respectées : capital entièrement libéré, et capital détenu à 75% par des personnes physiques ou société présentant ces mêmes caractéristiques).

C'est donc moitié prix pour les PME, pas le double !
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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johanono
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Message non lu par johanono » 04 sept. 2010, 22:19:00

Je crois que Fredo se base sur une étude, rendue publique il y a quelques semaines, et qui montrait que, pour les grandes sociétés du CAC 40, le taux d'imposition effectif à l'IS était largement inférieur au taux théorique de 33,3 %. Ceci grâce à de multiples procédés d'optimisation fiscale tout à fait légaux.

Mais ce constat est valable pour tous les contribuables et tous les impôts en France. C'est même une caractéristique de la fiscalité française : des taux d'imposition théoriques très élevés, mais de multiples niches qui permettent de réduire le taux d'imposition effectif.

La question de l'IS n'est donc qu'une partie du problème. Il n'en demeure pas moins que les petites entreprises bénéficient de nombreuses mesures dérogatoires au droit commun, notamment l'IS à taux réduit. On peut discuter de l'efficacité et de la pertinence de toutes ces mesures, mais on ne peut pas dire que les petites entreprises sont les oubliés des pouvoirs publics.

D'ailleurs, lors des différentes campagnes présidentielles, beaucoup de candidats, notamment à droite, formulent des propositions pour les petites entreprises : Bayrou, notamment, mais ce n'est pas le seul.

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Message non lu par El Fredo » 04 sept. 2010, 22:23:00

mps a écrit :Où as-tu été pêcher cela  ?

En France, l’impôt sur les sociétés représente environ 46,1 milliards d’euros dans le PLF 2007[2]. Le taux normal de l'IS est de 33 1/3 % depuis 1993, toutefois, si le CA HT de l'entreprise est inférieur à 7 630 000 € HT, le taux est réduit à 15%, au lieu du taux normal de 33,33%, sur une fraction de leur bénéfice fiscal plafonnée à 38 120 € (certaines conditions doivent être respectées : capital entièrement libéré, et capital détenu à 75% par des personnes physiques ou société présentant ces mêmes caractéristiques).

C'est donc moitié prix pour les PME, pas le double !
Bon sang, tu as la mémoire d'un poisson rouge ou quoi ? On a déjà discuté de ça il y a quelques semaines, avec le même argument que tu viens de nous ressortir, et tu avais déjà tort à l'époque. Ne compte pas sur moi pour recommencer.
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Message non lu par artragis » 05 sept. 2010, 09:11:00

Je crois que Fredo se base sur une étude, rendue publique il y a quelques semaines, et qui montrait que, pour les grandes sociétés du CAC 40, le taux d'imposition effectif à l'IS était largement inférieur au taux théorique de 33,3 %. Ceci grâce à de multiples procédés d'optimisation fiscale tout à fait légaux.
en fait chaque année il y a des études du genre qui sont faites, ce sont les rares données statistiques annuelles restantes, qui ne soient pas des sondages.
Je crois que c'était en mars/avril, alternatives économiques écrivait un article le montrant et expliquant aussi pourquoi les PME françaises n'arrivaient pas à investir et à profiter du Crédit Impot recherche.

Quant à l'histoire des défiscalisations c'est clair qu'en france on est les champions et que ça coûte énormément.
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Message non lu par Nombrilist » 05 sept. 2010, 10:43:00

"Bon sang, tu as la mémoire d'un poisson rouge ou quoi ?"

N'insulte pas les poissons rouges, dont la mémoire est excellente. C'est leur capacité à raisonner qui est limitée...

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Message non lu par mps » 05 sept. 2010, 18:51:00

Sans compter qu'en fait de mémoire je ne suisjamais intervenue sur le sujet icon_biggrin

Maintenant, il est clair que la fiscalité est favorable aux PME, même si elles ne jouent pas sur toutes les  facilités offertes (RD e.a.), souvent faute de temps.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par artragis » 05 sept. 2010, 18:57:00

il est clair que la fiscalité est favorable aux PME
c'est pas de mémoire qu'il te manque, c'est de capacité de concentration pour lire un article entier. On te l'a prouvé, reprouvé, rererererererererererereprouvé je ne sais combien de fois, même johanono a cité l'étude statistique à laquelle nous nous référons (preuve que ça ne sort pas de notre tête) la fiscalité n'avantage pas les PME puisqu'elle est moins intéressante pour eux que pour les grandes entreprises ! Il y a un creu entre 7.5 millions et 50 millions de CA qui est TRES difficile à passer et les choses n'évoluent que progressivement jusqu'à ce que la PME devienne une grande entreprise et puisse ENFIN investir SUFFISAMMENT pour être INFLUENTE et embaucher en masse, faire vivre un écosystème de sous traitant etc.
et je te le redis, il est EXTREMEMENT facile de dépasser 7.5 million de CA ! par contre pour 50 millions, ça le devient beaucoup moins.
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Message non lu par johanono » 05 sept. 2010, 19:53:00

Cette étude indiquait qu'en effet, les grandes entreprises françaises payent beaucoup moins d'IS que ce qu'elles devraient avec un taux théorique de 33,3 %. Mais les raisons de cette faible imposition sont diverses : parfois, ce sont des niches fiscales tout à fait légales qui sont en cause, parfois, il y a des procédés d'évasion fiscale ou de dissimulation de bénéfices moins avouables. On ne peut donc pas tirer trop de conclusions à partir de cette étude.

Ne pas oublier que la différence entre un taux théorique d'imposition très élevé et un taux effectif d'imposition moindre, grâce notamment aux niches fiscales, est une caractéristique du système fiscal français, et que cette différence concerne plusieurs impôts (l'IR et l'IS notamment) et beaucoup de Français, riches ou moins riches.

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Message non lu par lancelot » 05 sept. 2010, 20:16:00

On ne peut donc pas tirer trop de conclusions à partir de cette étude.

Si , on peut dire  que les niches fiscales nombreuses sur les grosses entreprises permettent à celles ci, globalement, de bénéficier en moyenne d'un taux d'imposition réel inférieur à celui des pme / pmi.

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