Alors là quoi ?Nolimits a écrit : ↑23 juin 2019, 19:24:06Alors là ????
Il faudra m'expliquer de quoi elle se mêle ?
Elle est bien chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, non ? Donc quel rapport avec la choucroute ?
Et autre question ? Pourquoi ce secteur là et pas un autre ? Parce que le secteur des hôtels est une partie infime des secteurs qui travaillent en horaires décalés !
Bref, c'est n'importe quoi : c'est Schiappa quoi ! (il n'y a pas eu de blague dans les 3 derniers jours à la TV pour l'occuper... )
S'il y a bien un truc que je trouve totalement incompréhensible, c'est ce genre de post.
Il se trouve qu'il y a pour la première fois, un mouvement de grève un peu significatif dans ce secteur.
Soyons clair, les postes d'agents de ménage font partie des métiers les plus pourris de notre société, on en plus de ça on les traite comme des clochards. Exemple : 7 jours de carence en cas d'arrêt maladie dans la convention collective. 7 jours.
Et il se trouve que ces postes sont en grande majorité occupés par des femmes. Mais il est bien évident que ce qui sera obtenu par Schiappa bénéficiera en grande partie pour tous les agents d'entretien.
Et puis on s'en fout un peu de quel ministre va plus monter au front que l'autre, l'important c'est surtout d'agir.
Comment peut-on aller chercher des poux à une ministre sur une affaire comme celle-là ?
Presque tout la presse traite le sujet avec sérieux, mais ici on préfère tourner ça en ridicule et se foutre de la tronche de Schiappa (quand on parle pas masturbation) .
Alors pour redevenir sérieux sur le sujet, voilà 2 articles très intéressants.
http://www.leparisien.fr/economie/marle ... 100399.phpLe Parisien a écrit :
Marlène Schiappa : «Je veux défendre les femmes de chambre»
La secrétaire d’Etat s’engage pour l’amélioration des conditions de travail de ces salariées du secteur de la propreté, souvent en situation de précarité.
Par Bérangère Lepetit et Christine Mateus
Le 22 juin 2019 à 18h04
Femmes de chambre, femmes de ménage mais surtout femmes de l'ombre. Dans le secteur de la propreté, majoritairement féminin, celles qui sont à la tâche pour changer les draps, vider la corbeille à papiers ou nettoyer la salle de bains loin des regards, font l'objet d'une attention gouvernementale toute particulière.
L'amélioration de leurs conditions de travail, c'est le nouveau cheval de bataille de la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa. Elle nous révèle son plan d'action en exclusivité, alors que plusieurs mouvements de grève de femmes de chambre se déroulent actuellement dans le pays.
Pourquoi décidez-vous de vous mobiliser sur les conditions de travail des femmes de chambre ?
MARLÈNE SCHIAPPA. Cela fait des semaines que beaucoup d'entre elles essayent de faire exister le sujet. Or, je crois que l'engagement pour l'égalité entre les femmes et les hommes n'est pas seulement une lutte pour que les femmes accèdent à des postes de direction. Elle passe aussi par l'amélioration des conditions de travail des plus précaires.
La mobilisation des employées d'Elior Services, installées depuis le 11 avril, devant leur hôtel à Marseille, a-t-elle été l'élément déclencheur ?
Non. Cela fait longtemps que je travaille sur ce thème. J'y ai été sensibilisée lorsque j'étais présidente du réseau « Maman travaille » (NDLR : un blog et association de mamans actives). Plusieurs femmes exerçant cette profession avaient soulevé auprès de nous le problème du mode de garde en horaire décalé. Elles ne trouvaient personne et leurs enfants restaient parfois seuls, ce qui n'est pas une solution.
Selon vous, c'est un sujet invisible ? Comme ces femmes ?
Absolument. Ces femmes ne doivent plus être invisibles. Lorsqu'on parle d'amélioration de la qualité de vie au travail, on évoque beaucoup la présence d'un « chief happiness officer » ou d'un baby-foot dans les entreprises si je caricature, mais peu ces femmes qui réclament, par exemple, des pauses en nombre suffisant.
Quel plan d'action envisagez-vous ?
Deux choses. Dès septembre, je confie une mission sur les conditions de travail des femmes de chambre au Conseil supérieur de l'égalité professionnelle. C'est une instance de dialogue social que je préside, avec les syndicats de salariés, patronaux, personnalités qualifiées, qui me fera des propositions avant la fin de l'année pour améliorer leur situation. Mais sans attendre, j'ai pris contact avec les fédérations et principales agences qui emploient ces femmes. Je les réunis au ministère dans les prochaines semaines pour que chacune puisse partager des engagements concrets.
Sur quoi ont-elles d'ores et déjà insisté ?
La particularité est que l'on n'est pas dans un rapport classique employeur/salarié mais dans un rapport à trois : salariées, agence de mise à disposition de personnel, hôtel. Sur les horaires décalés, l'agence explique parfois que c'est l'hôtel qui ne veut pas voir les femmes de chambre en pleine journée. Et l'hôtel rétorque que c'est une demande des clients. Peut-on exiger de ne jamais croiser ces femmes ? Pour moi, c'est une forme de déshumanisation. Mais je suis optimiste car beaucoup ont commencé à travailler cette question.
(...)
La réaction de la Fédération des entreprises de la propreté
« Si le souhait de Madame la ministre est d’améliorer les conditions de travail de nos salariés en privilégiant le travail en continu et en journée, formidable ! Cela fait des années qu’on le demande. »
Après notre appel, Philippe Jouanny, président de la Fédération des entreprises de propreté et services associés, en sait désormais plus sur l’invitation, le 3 juillet, au secrétariat d’Etat à l’égalité Femmes Hommes. Il fera partie des acteurs du secteur de la propreté qui seront reçus par celle qui en est à la tête, Marlène Schiappa, et qui attend des engagements concrets de leur part.
« Notre première table ronde à ce sujet, en présence notamment de représentants de l’Etat, date de 2009. Nous faisons donc la promotion de cette organisation depuis longtemps mais cela bouge difficilement du côté des clients », reconnaît le responsable. Aujourd’hui, ce sont ces derniers, en effet, qui ont le dernier mot.
http://www.leparisien.fr/economie/condi ... 100405.phpLe Parisien a écrit :
Conditions de travail des femmes de chambre : le quotidien d’Amina, 37 ans, lingère et gréviste
Alors que Marlène Schiappa s’engage pour l’amélioration des conditions de travail des femmes de chambre, rencontre avec Amina, employée dans un hôtel de Suresnes.
Par Bérangère Lepetit
Le 22 juin 2019 à 18h15
Le bus prend disparaît au bout de la rue. Sous la pluie, Amina peste. En ratant le bus, elle vient de perdre quelques précieuses minutes sur ses trois heures quotidiennes de transports pour rejoindre son travail à une vingtaine de kilomètres. « Quand c'est comme ça, je préfère marcher. Attendre 15 minutes, ça m'énerve », lâche la jeune femme de 37 ans, le regard rivé sur son portable où clignote l'application de la RATP.
Le jour se lève à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où nous venons de retrouver Amina en bas de chez elle, dans un quartier résidentiel, non loin du terminus de la ligne 13. Première étape : le métro et ses hordes d'étudiants et d'employés de bureau qui vont travailler à Paris ou dans sa périphérie, comme Amina.
600 serviettes et 600 taies à plier chaque jour
Cette mère de quatre enfants est employée à la lingerie d'un hôtel Première Classe de la banlieue ouest, à Suresnes (Hauts-de-Seine) qui propose des chambres standards pour les touristes et une clientèle d'affaires. 30 heures par semaine, 1200 € mensuels et, chaque jour, 600 serviettes, 600 taies d'oreiller à sortir du lave-linge et à plier.
Ce travail lui plaît. En douze ans, elle n'a pas changé d'employeur. De poste, si. A cause de ces problèmes de dos qui l'ont lancée « de la cuisse gauche jusqu'à l'épaule », désigne-t-elle en se penchant, dans son imper beige trempé par la pluie. « Femme de chambre, c'est fini. Je ne pouvais plus me baisser pour faire les lits ». Ces dernières semaines, Amina, syndiquée à la CGT, a entamé une grève avec les femmes de chambre et les plongeurs de son hôtel. Elle aimerait travailler 35 heures et être mieux payée, vu la masse de travail qu'elle a à gérer.
(...)
Amina attend depuis quatre ans un nouveau logement social plus pratique pour leurs trajets quotidiens. « La vie, c'est compliqué », résume Amina. Il est presque huit heures, le trajet prend fin. Au bout du pont de Suresnes s'élève son hôtel. Amina enfile un gilet jaune fluorescent comme ses collègues grévistes. Sur la route, un automobiliste, vitres baissées, klaxonne. « Allez les Gilets jaunes ! »