http://www.ladepeche.fr/article/2010/07 ... Histoire-d…Touche pas à l'Histoire de France ?
Après le général de Gaulle, Napoléon Ier est le personnage historique préféré des Français. Demain, au collège, l'étude de ses victoires et défaites ne sera plus obligatoire et restera à l'appréciation des professeurs.
Plus qu'une question c'est le SOS que lance l'historien Dimitri Casili. Il condamne en effet les nouveaux programmes scolaires appliqués au collège, qui s'ouvriraient aux civilisations étrangères au détriment de l'histoire franco-française. « En septembre, les manuels de 5e consacreront 20 pages à l'Afrique sous le Moyen âge (empires Songhaï et du Monomotapa) ce qui ne laissera plus que 8 pages dédiées à Louis XIV. C'est un pur scandale. »
L'écrivain ne rejette pas le principe d'ouverture aux civilisations étrangères, « mais trop c'est trop. L'an prochain, en 5e, Clovis, Saint-Louis et François Ier passent à la trappe. Pire encore : Louis XIV ne sera plus abordé en 4e mais en fin de 5e. On sait que les profs ont toujours du mal à terminer le programme, et les enfants risquent ainsi de zapper complètement Versailles, la cour du Roi Soleil, etc., bref un pan essentiel de notre Histoire de France ».
Autre personnage en souffrance, Napoléon Ier : « La période 1804-1815 disparaît du programme de 4e. » Adieu Austerlitz, Iena, Wagram : c'est la Bérézina…
« Voilà un mauvais procès », s'insurge Laurent Wirth, doyen du groupe histoire-géographie de l'inspection générale de l'Education nationale. Pour le ministère, « l'Histoire de France n'est pas sacrifiée, mais nous adaptons les programmes pour éviter la course aux événements. Le déroulé chronologique complet était devenu impossible ». Au contraire, les nouveaux programmes « s'ouvrent aux autres civilisations et laissent aux professeurs le choix d'insister sur telle ou telle période ».
Selon l'administration, le contenu des cours d'histoire était trop lourd en 4e, d'où le redéploiement de Louis XIV sur la 5e, pour consacrer davantage de temps l'année suivante aux XVIIIe et XIXe siècles, donc à la Révolution et à l'Empire. Napoléon garderait donc toute sa place, mais dans des thèmes précis, le ministère se retranchant à nouveau derrière « la liberté pédagogique » octroyée aux profs.
Un risque persiste : celui d'une Histoire de France à la carte, différente d'une classe à l'autre, avec ou sans François Ier. Adieu 1515 et Marignan : prière de s'adresser désormais à Annie Cordy…
« Il n'y aura pas de perte de repères. Les compétences nécessaires à l'obtention du brevet des collèges resteront le même », martèle Paris. Pas de quoi rassurer les profs et parents d'élèves qui, depuis des années, accusent l'Education nationale de lâcher prise sur l'Histoire de France.
Une matière jadis sacralisée par l'école de la République et aujourd'hui marginalisée. La preuve ? Nos anciens se souviennent encore des grandes dates et des rois de France. Et ils peuvent de mémoire donner des leçons aux ados d'aujourd'hui…
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