Yakiv a écrit : ↑23 mai 2020, 22:30:09
johanono a écrit : ↑23 mai 2020, 22:21:48
Bof. Une Europe à plusieurs vitesses ne permettra pas de surmonter les difficultés évoquées.
C'est très exagéré, voire insultant, mais Nombrilist parle de "microbes qui nous empêchent d'avancer".
Même si je ne suis pas d'accord, ça veut dire que le plus gros de l'Europe pourrait progresser et se rendre presque aussi efficace qu'à 27 (sans les quelques pays réfractaires qui ne présentent pas forcément de gros PIB et qui ne sont donc pas très influents économiquement).
L'UE est en train de crever de ses divisions. A 27, il forcément plus difficile de se mettre d'accord qu'à 6. Donc oui, dans l'idéal, une Europe à géométrie variable permettrait à quelques pays de progresser bien plus vite qu'à 27.
Sauf qu'en pratique, le résultat ne sera pas à la hauteur des espoirs. Prenons quelques exemples pour bien comprendre.
On sait que les pays d'Europe de l'Est pratiquent une concurrence déloyale à l'encontre des pays d'Europe de l'Ouest. Pour y remédier, certains en France prônent une harmonisation sociale et fiscale. Harmonisation qui, dans leur esprit, se ferait évidemment par le haut, selon les standards français... Comme il n'est pas possible, aujourd'hui, d'obtenir cette harmonisation, on pourrait se dire qu'une Europe à plusieurs vitesses constituerait une bonne solution. Sauf que les pays qui accepteront, éventuellement, une intégration plus poussée, sont des pays ayant les mêmes intérêts, par exemple quelques pays d'Europe de l'Ouest ensemble. Jamais les pays de l'Est n'accepteront de rejoindre cette structure un peu plus intégrée. Donc l'UE à plusieurs vitesses ne permettra pas de surmonter la concurrence déloyale des pays de l'Est.
Revenons-en à l'opposition de certains pays au plan de relance franco-allemand. Si vous faites une Europe à plusieurs vitesses, la fraction la plus intégrée rassemblera les pays ayant les mêmes objectifs (par exemple la France et l'Italie, et on ne sait pas trop pour l'Allemagne), mais les autres pays, ceux d'Europe du Nord dont on envie la prospérité économique, n'accepteront pas de rejoindre une structure plus intégrée qui les obligera à donner plus d'argent...
En toute hypothèse, dans une UE à plusieurs vitesses, la fraction la plus intégrée rassemblera les pays ayant les mêmes objectifs. Elle ne permettra donc pas de surmonter les divisions de l'UE.
Nombrilist a écrit : ↑23 mai 2020, 22:33:31
Yakiv a écrit : ↑23 mai 2020, 22:30:09
johanono a écrit : ↑23 mai 2020, 22:21:48
Bof. Une Europe à plusieurs vitesses ne permettra pas de surmonter les difficultés évoquées.
C'est très exagéré, voire insultant, mais Nombrilist parle de "microbes qui nous empêchent d'avancer".
Même si je ne suis pas d'accord, ça veut dire que le plus gros de l'Europe pourrait progresser et se rendre presque aussi efficace qu'à 27 (sans les quelques pays réfractaires qui ne présentent pas forcément de gros PIB et qui ne sont donc pas très influents économiquement).
C'est peut-être insultant, mais crois-moi, si ils pouvaient nous faire à nous ce que l'Allemagne a fait à la Grèce, ils n'hésiteraient pas une seconde. D'ailleurs, leur contre-proposition a des relents de tout ça. Donc non, je n'ai pas envie d'être gentil avec eux. Ils se comportent vis à vis de nous comme des ennemis.
Concernant la Grèce, la France n'a pas été plus exemplaire que l'Allemagne. Et ça peut se comprendre. Si nous n'avions pas imposé un drastique plan de rigueur aux Grecs, nous aurions, nous Français, peut-être été obligés de payer plusieurs dizaines de milliards d'euros pour combler leurs déficits. Aurais-tu été d'accord avec ça ? Pas moi.
Donc finalement, les quatre pays cités se comportent avec nous aujourd'hui comme nous nous sommes comportés avec la Grèce.