de johanono
Ce n'est pas si simple. Le référé est une procédure d'urgence, nous sommes d'accord. Un tribunal saisi d'une action en référé peut très bien rejeter cette action sous prétexte que l'urgence n'est pas caractérisée, et ceci indépendamment de toute analyse du fond du problème. Mais rien n'interdit à un tribunal saisi d'un référé d'analyser le fond du problème. Et en l'occurrence, les tribunaux saisis ont clairement estimé que les réquisitions pratiquées par le gouvernement n'étaient pas attentatoires au droit de grève.
Ce n'est pas si simple, en effet. Le référé est une procédure d'urgence, mais pas seulement; elle s'applique à des faits incontestables, une sorte de flagrant délit: par exemple, en droit du travail, un patron ne paie pas ( ou même avec retard permanent ) , une prestation, un travail réellement effectué.
Ce qui explique notamment, le délai entre une procédure de référé et une audience sur le fond.
Le fond n'est pas interpellé, mais le fait. Dans le cas contraire, il y a débat contradictoire, discussion,..
Et dans ce cas, toute pièce, attestation, peut nourrir le fond, l'alimenter.. au contraire du référé où le fait est affranchi du contexte, où le tribunal ou conseil ne peut être saisi pour apprécier.
Cela n'interdit pas la défense, bien entendu.
Dans le cas présent, réquisitionner des grévistes est attentatoire au droit de grève. C'est un peu comme le service minimum: tout est bon pour attaquer, miner le droit de grève.
Les nuisances , gênes constatées par manque d'essence sont rélles, certes! Mais la diminution régulière des retraites, l'allongement de la durée de cotisation n'est-elle aps une nuisance autrement plus préjudiciable, pour l'ensemble de la population ?Sarkozy qui intervient "régulièrement" dans le débat au parlement ( AN et sénat ) n'atteint-il pas, au droit irréfragable dse représentants élus, de s'exprimer sur un tel sujet, surtout lorsque l'on connaît les conséquences ?
Concernant les mesures d'âge, elles sont certes insuffisantes.
Et si on abordait les mesures de répartition des richesses ? Car cette course vers le rétablissement des comptes des caisses de retraite peut durer longtemps.
La rentabilité de la proprièté des moyens de production, placements financiers ,..ayant singulièrement accru ces 20 dernières années; les salaires ( et donc, les prélèvemenst sociaux ) ont singulièrement stagné ( par voie de conséquence ).
Rien n'interdit au capitalisme de poursuivre sa marche en avant, par chantages successifs à l'emploi, la concurrence,.. et diminuer encore la part des salaires.
Jusqu'à ne laisser que la part indispensable à la consommation, et surtout à la pérennisation du capital. Contradiction du capital, selon Marx!Jusqu'où pressurer les salaires, sans atteindre le coeur du système?
Politicien, notamment: tu poses des questions de bon sens, modérées.
Mais nous ne sommes plus depuis lontemps dans le bon sens: sur un sujet engageant le sort des millions de personnes, des rencontres entre représentants gouvernementaux, syndicalistes, ..ont eu lieu, mais ne respectant pas du tout le principe de la négociation, de la prise en compte de propositions autres que celle de la démographie.
Le président a indiqué un tempo, un rythme,..incluant de fait, une possibilité de choc frontal: mettre à bas les vélléités de contestation des syndicats et des groupes d'opposition, un peu à la Thatcher!
C'set sarkozy, avec sa méthode de combat, qui a imprimé cette façon d'embraser les relations sociales ( depuis le début de son mandat, d'ailleurs ): il devient pour une partie de la droite, d'ailleurs, un boulet!
Même si la défense du régime des retraites est perdu( ce qui n'est pas prouvé ), sarkozy a perdu les élections ( très probablement ) et a semé des graines de radicalité ( chez les jeunes notamment ) dont on n'a pas fini d'entendre parler!