En attendant le verdict sur les crimes supposés de l'armée israélienne lors du conflit de Gaza, intéressons-nous un peu à la façon dont se propage la rumeur. Sa source est à chercher dans les lignes du journal Haaretz, flambeau de la gauche israélienne, à la pointe des combats en faveur du retrait des territoires occupés et de la défense des droits des palestiniens. Haaretz publie donc, en direction des rédactions et agences de presse étrangères, les fameux témoignages de jeunes soldats de Tsahal sur les exactions de certains de leurs camarades de guerre. Soit. Relevons ici deux informations que se sont bien préservés de propager les médias :
- D'abord, rien dans les témoignages des jeunes soldats, ni d’ailleurs dans aucun témoignage que ce soit, n’indique que des ordres auraient été donnés par des officiers supérieurs de Tsahal exigeant ou autorisant des actions condamnables. Si les dérives de certains soldats doivent être rapportées, dénoncées et sanctionnées, elles ne sauraient servir de prétexte pour jeter l’opprobre sur une armée, un peuple et un pays. A noter que dans chaque conflit, en Irak, en Afghanistan, au Kosovo comme ailleurs, les « victimes collatérales », comme il convient désormais de les nommer, sont pour ainsi dire monnaie courante et suscitent néanmoins moins d'émoi.
- Ensuite, nous trouvons aujourd'hui des déclarations contradictoires des mêmes témoins. Celui qui affirmait avoir « vu » un camarade viser et tuer une femme et son enfant, donne à présent une autre version : « Je n’ai pas vraiment vu ça. Il y avait des bruits qui couraient. Je n’étais même pas à l’endroit où cela s’est passé. Ce sont des choses qui se sont dites lors d’une réunion à l’Académie Rabin, vous savez, des discussions entre copains ».
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Lorsque le 2 Mars dernier, les États-Unis ont décidé de participer en tant qu'observateurs au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, ils ont souligné que cet organisme basé à Genève devait "changer fondamentalement" et mettre fin à "son orientation anti-israélienne". Nous relevons également l'appel au boycottage ou le refus de participer au suffrage du projet dit « Durban II », émanant du Canada, d'Israël, des États-Unis ainsi que de nombreuses associations non gouvernementales, qui dénoncent en particulier le délit de blasphème (ou « diffamation ») rapporté au seul Islam et conjugué à l'institutionnalisation de l'antisémitisme, en mettant ouvertement et systématiquement en accusation l'État d'Israël par des thématiques racistes.
Les plus informés d'entre nous auront saisi que pour bien comprendre la rumeur sur les supposés crimes de guerre de Tsahal, il faut savoir prendre en considération l'ensemble de ces phénomènes. Seule la vérité nous importe, l'esprit critique est notre seule arme de combat, car nous refusons d'être la dupe des manipulateurs et les complices des politiques corruptrices.
François Desmond, fondateur du mouvement de pensée « Ni Dupe Ni Complice ».
Dernière minute : « L'enquête sur les témoignages de soldats concernant la mort de civils palestiniens durant l'offensive contre la bande de Gaza, n'ira pas plus loin. La décision de classer l'affaire "a été prise après que l'enquête de la police militaire a découvert que les éléments cruciaux des descriptions [des soldats] étaient basés sur le bouche-à-oreille et n'étaient pas soutenus par une connaissance personnelle" des faits, affirme, lundi 30 mars, un communiqué militaire. » (AFP)