Qu'en pensez vous ?Nouveau coup dur pour Nicolas Sarkozy dans les sondages ce mercredi. Alors qu'une enquête Ipsos pour Europe 1 et Le Mondepointait une nouvelle fois le risque d'un "21 avril à l'envers" pour le chef de l'Etat en 2012, une autre étude, BVA pour le Nouvel Observateur parut jeudi, fait de François Fillon le candidat préféré des sympathisants de droite pour l'élection présidentielle de l'année prochaine. A la question "parmi les deux personnalités suivantes, laquelle préféreriez-vous voir comme candidat de l'UMP à l'élection présidentielle en 2012", 53% des personnes interrogées "votent" pour le Premier ministre, contre 47% qui optent pour le chef de l'Etat. Au niveau de l'ensemble des Français, l'emprise du locataire de Matignon est encore plus éclatante: 50% le choisiraient, contre 22% seulement pour l'hôte de l'Elysée. Au final, il n'y a qu'auprès des sympathisants UMP que le président de la République garderait la main, à 55% contre 45% pour le chef du gouvernement. "'Tout sauf Sarkozy en 2012' disent nettement les Français", analyse BVA. Et si "la situation n’est pas désespérée -l’élection n’aura lieu que dans 14 mois- mais elle est tout de même extrêmement préoccupante pour Nicolas Sarkozy", enchaîne l'institut. Toutefois, de là à penser que les deux têtes de l'exécutif pourraient être mises en concurrence en vue de l'échéance suprême du printemps 2012, il y a un pas qui est pour l'heure infranchissable. François Fillon en personne a mis le hola à cette folle hypothèse. "Non seulement (Nicolas Sarkozy) est le seul, mais il est le meilleur candidat possible, a déclaré le Premier ministre il y a une dizaine de jours dans les colonnes du Figaro. Il n'y a pas l'ombre d'un doute (…) Toute autre candidature serait une candidature de division qui ouvrirait un boulevard à la gauche", ajoutait-il. Dans un entretien accordé en début de semaine aux Inrockuptibles, le député Jérôme Chartier, proche du chef du gouvernement, mettait lui aussi le couvercle sur la marmite: l'hypothèse d'une autre candidature que celle de Nicolas Sarkozy n'existe "vraiment pas du tout", affirmait l'élu du Val-d'Oise. "Fillon, c'est pas Balladur!" Dans les rangs sarkozystes, l'accumulation de mauvais chiffres ne parait pas non plus entamer la confiance en leur champion. "Actuellement, même Jacques Chirac ferait office de meilleur candidat que Nicolas Sarkozy", dédramatise le bouillant Eric Raoult, contacté par leJDD.fr et pour qui une telle mise en concurrence des deux têtes de l'exécutif relève d'"une opération de 'délégitimisation' de Nicolas Sarkozy orchestrée par la gauche pour créer du trouble dans notre camp". L'Obs appréciera... Selon un autre député de la majorité, réputé très proche du chef de l'Etat, et également contacté par leJDD.fr mercredi, le locataire de l'Elysée "n'est pas forcément mécontent d'expurger tous ses problèmes maintenant, à plus d'un an de la présidentielle. Quand il sera en campagne, les gens diront qu'il a tenu bon dans la tempête." Interrogé par l'agence de presse Reuters, le député de Paris, Claude Goasguen embraye: "Je ne vois pas pourquoi cette polémique commence à naître d'un remplacement éventuel d'un candidat qui serait Nicolas Sarkozy. Nous restons sur la même ligne, qui est de dire que Nicolas Sarkozy est notre candidat naturel, que cela plaise ou non". Il n'empêche, l'histoire politique récente a prouvé que des chausse-trappes pouvaient exister sur le chemin élyséen du "candidat naturel" à droite. "Mais Fillon, c'est pas Balladur!", balaie d'un revers de manche Eric Raoult, en référence à la campagne de 1995, tandis que le directeur du département opinion de l'Ifop, Frédéric Dabi, interrogé par leJDD.fr, relève, lui, que la plus grande popularité de François Fillon par rapport à celle de Nicolas Sarkozy - une constante depuis début 2008 - "ne s'est jamais transformée en gain électoral pour l'UMP". Méthode Coué ou pas, le député-maire du Raincy n'oublie pas d'ajouter à ce tableau que "les objectifs de François Fillon ne sont pas l'Elysée en 2012, mais la mairie de Paris en 2014". Ce qui reste toutefois à démontrer pour un Premier ministre, certes "flatté" de l'intérêt que lui porte la droite parisienne, mais qui, pour l'heure, s'interdit de "réfléchir" à son avenir politique. Et encore moins de dévoiler ses ambitions.
A plus tard,