Que se passe t'il à France Télécom ?

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Magicfly
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Message non lu par Magicfly » 27 oct. 2009, 08:48:00

anonyme a écrit :C'est bien ce que j'ai écrit quelques posts auparavant : il s'agit de suicides de cadres moyens entre 35 et 50 ans dans une entreprise en mutation, France-Telecom ou autres.

Le taux de suicide en France est de 16.2 pour 10.000 habitants (Wiki), il est très nettement supérieur dans notre société chez les 15/24 ans et chez les plus de 65 ans... On devrait donc avoir dans la tranche d'âge intermédiaire, un taux entre 9 et 10 pour 10.000. 


Or, chez France Télecom, on est tout de même au-dessus. Je pense que l'on doit être au-dessus de la moyenne chez les 35/50 ans au niveau des cadres moyens des grandes entreprises mais en l'absence de statistiques publiées sur ce fait, on reste dans la pure spéculation.
Même que chez les 48/49 ans rouquins et boîteux, ils sont 100%! Image 
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Magicfly
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Message non lu par Magicfly » 27 oct. 2009, 09:13:00

C'est long mais très interessant

«Il n'y a pas de «vague de suicides» à France Télécom»
Entretien avec le professeur Viviane Kovess Masfety.
Monday 26 October 2009
 

Une polémique est née ces derniers jours après les affirmations de René Padieu, président de la commission de déontologie de la société française de statistique selon lequel il n'y avait pas de «vague de suicides» au sein du personnel de France Télécom. Dans cette entreprise de 100.000 personnes, 23 suicides en 20 mois dont la grande majorité concerne des fonctionnaires hommes, de plus de 50 ans et techniciens  ont été recensés. Entretien avec le professeur Viviane Kovess Masfety (directrice EA 4069 ; épidémiologie, évaluation, politiques de santé), de l'Ecole des Hautes études en santé publique.
Les méthodes statistiques permettent-elle ou non de conclure ici à une augmentation du taux de  suicides? Si oui de quelles manières? Si non, pourquoi? Quelles sont ici les difficultés, les limites? Que peut-on ou non conclure?
Viviane Kovess Masfety: René Padieu n'est pas le seul à penser que le taux n'est pas particulièrement élevé. La plupart des personnes qui sont habituées à travailler sur les statistiques de suicide le savent; il est ce qu'on appelle le taux «attendu» mais il est bien difficile de dire cela sans être considéré de ce fait comme un ennemi des salariés de l'entreprise faisant le jeu de la direction. Même si en fait cette interprétation des statistiques ne signifie en rien un cautionnement du sort qui est fait à ces salariés et la façon dont ils sont traités. On a donc du mal à communiquer sur un tel chiffre sans être happé par la polémique, quand justement il faudrait calmer le jeu et trouver des portes de sortie par le haut à la situation actuelle.
En revanche, il est vrai que l'on ne peut avoir une grande précision et ce pour plusieurs raisons. D'une part parce que (fort heureusement) le suicide est un phénomène rare: 16/100.000 personnes par an. De ce fait, les variations du taux à l'échelle d'une sous population limitée comme celle de France Télécom (ou d'un territoire géographique) ne peuvent se concevoir qu'en «lissant», c'est à dire en considérant les données disponibles sur plusieurs années, puisqu'un ou deux cas de plus ou de moins peuvent faire grimper ou baisser artificiellement les taux, sans correspondre à une tendance. D'autre part, ces taux sont différents pour les hommes (25/100.000 ) et les femmes (8,5/100.000). Ils sont différents également en fonction de l'âge ou suivant l'âge: 27/100.000 pour les plus de 65 ans et jusqu'à 50/100.000 pour les hommes de 65 ans et plus et suivant qu'on prend la population «active» 20-60 ans puisque on ne suicide pas avant l'âge de 14/15 ans.
Le type d'activité  professionnelle peut-il être un facteur déclenchant?
La question du suicide par type de profession a été largement étudiée. Il ne faut cependant pas oublier que les personnes qui se suicident le plus sont celles qui n'ont pas d'emploi; en partie parce que les personnes souffrant de maladies mentales ont du mal à avoir accès à un emploi et que les autopsies psychologiques démontrent qu'on trouve une pathologie mentale sévère avérée dans 90% des cas de suicide et sous jacente dans les 10% restant. Les taux sont très élevés, là aussi en partie car il s'agit d'une population à risque, pour les personnes emprisonnées. D'abord parce qu'on compte de plus en plus de malades mentaux dans les prisons ainsi qu'un taux élevé de personnes ayant des troubles d'usage de substances et des troubles du comportement ; ensuite parce que l'emprisonnement est la plupart du temps un événement marquant et très dévalorisant. Auquel s'ajoutent les conditions d'emprisonnement largement décriées; d'où la nécessité d'avoir une politique de prévention particulièrement active dans ce contexte.
Parmi ceux qui ont une profession, ce sont les médecins (surtout les femmes) qui sont les plus exposés au risque de suicide, suivie par les infirmières et les vétérinaires. Parmi les médecins, les anesthésistes et les psychiatres ont les risques les plus élevés. Après les médecins viennent les agriculteurs et agricultrices.
Selon l'étude dite «COSMOP» de l'Institut de veille sanitaire qui assure un suivi de la mortalité par profession, il existerait une surmortalité par suicide pour les agriculteurs (hommes et femmes) ainsi que chez les employés du secteur de la production de minerais et de matériaux de construction ainsi qu'une sous mortalité par suicide chez les enseignants. La mortalité par suicide dans le secteur «télécommunications et poste» est celle de la population générale française: on ne s'attend donc pas à ce qu'elle soit plus basse. Mais cette étude présente plusieurs biais méthodologiques, notamment par l'absence de connaissance de la consommation de tabac et d'alcool qui sont des facteurs très importants de déterminants de la mortalité et sont eux mêmes liés à la profession.
A partir des données dont nous disposons,  on ne peut conclure qu'il n'y aurait pas un taux plus élevé de suicide chez France Télécom que dans la population correspondante française.
Peut-on selon vous, comme vient de le faire Christian Charpy, directeur général de Pôle Emploi, parler de « syndrome France Télécom » (pour dire que ce syndrome n'existe pas à Pôle Emploi...)
Il est difficile de parler d'un «syndrome France Télécom» dans la mesure où le taux n'est pas plus élevé que celui qu'on attend. Cependant, il existe une littérature scientifique importante concernant l'influence des médias sur le suicide; que ce soit parce qu'une personne célèbre se suicide ou qu'on en parle beaucoup sous une forme sensationnelle comme c'est le cas des suicides sur le lieu de travail en ce moment. Alors oui de ce point de vue, on peut parler d'un «syndrome France Télécom» puisqu'on en parle tous les jours et que c'est devenu un objet de polémique.
Selon le psychiatre Christophe Dejours, le questionnaire  sur la souffrance au travail adressé aux salariés de France Télécom (auquel 25.000 personnes ont d'ores et déjà répondu ne sert «strictement à rien»? Partagez-vous ce point de vue?
Il est très difficile de répondre à cette question sans connaître le contexte dans cette entreprise, le questionnaire en question et de quelle manière il sera exploité. Christophe Dejours connaît cela mieux que moi. Il faudrait clarifier ce qu'on appelle «servir à quelque chose». S'agit-il de faire baisser le taux de suicide, des tentatives de suicide, de faire que les personnes se suicident ailleurs que dans leur entreprise ou que les médias arrêtent de s'en occuper ou encore que les personnes se sentent mieux, moins menacées?
Existe-t-il des exemples de prévention dans ce domaine?
A ma connaissance, le seul programme documenté qui ait fait baisser un taux de suicide est le programme de l'Ile de Gotland (Suède). Ce dernier est basé sur la formation des généralistes à reconnaître et à traiter la dépression qui est en cause dans plus de la moitié des suicides ainsi que leur capacité à gérer les problèmes avec l'alcool et leur capacité  à bien évaluer les tendances suicidaires. Ce programme a depuis été utilisé dans plusieurs pays et fait partie des recommandations de l'OMS dans la prévention du suicide. L'envoi d'un questionnaire ne rentre pas dans cette ligne. Par contre, un élément essentiel est l'estime de soi et l'impression qu'ont les personnes d'être respectées. On peut gérer très différemment les stress de la vie professionnelle du personnel en tant qu'employeur et gestionnaire de ressources humaines. Je ne suis pas convaincue que le stress soit un problème, du moins dans le contexte du suicide. En revanche, la perte de l'estime de soi et l'impression de perdre la face ou d'être humilié et considéré comme «moins que rien» sont des facteurs de risque de la dépression et, par là même, du suicide. Donc toute action qui redonne de la considération aux personnes et leur donne l'impression d'être respectée est positive même si on continue à demander des efforts de mobilité, de reconversion et de cadences à augmenter; c'est d'autre chose dont il s'agit. Le fait de se sentir piégé est aussi un facteur de risque de la dépression donc du suicide, il devient donc très important d'ouvrir des possibilités de reconversion crédibles et d'amener les personnes à envisager des portes de sortie acceptables.
La littérature spécialisée décrit-elle des phénomènes similaires à celui que l'on observe aujourd'hui chez France Télécom en France ou à l'étranger? Existe-t-il des facteurs explicatifs communs? Plus généralement existe-t-il des facteurs de risque bien identifiés dans les liens entre travail, maladie mentale et suicide ou, plus généralement, entre environnement et suicide?
J'ai effectué récemment une recherche sur «travail et suicide» et sur «évènements de vie et suicide». Le travail et les conditions de travail ne sont pas considérés comme ayant un impact significatif.
Outre le fait que le suicide concerne les personnes ayant des troubles psychiatriques, les événements qui ont été trouvés comme semblant avoir un impact sont les événements concernant la famille: les enfants, la séparation d'avec une personne importante affectivement et les événements concernant la santé; la sienne ou celle d'un proche. Il y a aussi des facteurs génétiques, des troubles neurobiologiques, des événements traumatiques dans l'enfance, tout particulièrement les abus sexuels. Dans tous les cas, on est loin des conditions de travail alors qu'ils faisaient explicitement partie des événements proposés.
A l'inverse existe-t-il des facteurs «protecteurs»? Peut-on selon vous redouter qu'il existe une forme de «contagiosité» de ce phénomène au sein de l'entreprise voire vers d'autres entreprises?
Les actions préconisées pour diminuer le suicide sont les actions sur les moyens utilisés: couvrir les ponts et les points en hauteur, protéger certaines zones de transports en commun (comme les métros urbains et tout particulièrement la ligne 14 à Paris) et contrôler l'usage des armes à feu pour citer quelques exemples. Et puis vient la formation des médecins généralistes pour ce qui est de tous les facteurs de risques connus (dépression, mésusage de l'alcool etc). Il y a aussi des actions possibles vis à vis des médias; en particulier sur la façon dont elles couvrent ce type d'événement. Une vague de suicide dans le métro de Vienne aurait été enrayée quand les médias auraient accepté de ne plus en parler. Dans certains pays, des chartes de bonne conduite sont proposées aux médias sur la manière de couvrir ces événements ainsi que l'image qu'ils véhiculent des malades mentaux et la violence. Donc oui, la contagiosité existe; ce phénomène est documenté et il peut être prévenue.
Selon un récent sondage, un Français sur dix a déjà pensé à se suicider; 3% à cause de difficultés professionnelles. Et 73% des sondés pensent que les cas récents de suicides de salariés montrent que la vie au travail est plus difficile qu'avant...
Les idées suicidaires sont relativement banales: d'après une étude récente faite en France dans quatre régions, 17,7% des personnes avaient pensé au moins une fois dans leur vie au suicide; une autre étude faite sur un échantillon France entière montrait des taux de 12,2 (7,7 pour les hommes et 16,2 pour les femmes)... Le sondage BVA colle tout à fait avec ces chiffres. Dans ces mêmes études, entre 4,8% et 3,7 % des personnes avaient fait une tentative au cours de leur vie (5% des femmes et 1% des hommes).
La question du «à cause de» est très compliquée. Ce n'est parce qu'une personne se suicide sur son lieu de travail ou qu'elle laisse une lettre mettant en cause le travail qu'elle  se suicide «à cause du travail». La causalité dans le cadre de la santé mentale est très difficile à établir parce que les choses sont complexes et les facteurs multiples. L'autopsie psychologique est une technique qui permet de faire la part des choses entre une pathologie psychiatrique sous jacente pas forcément connue par le médecin du travail ni repérée par l'entourage, des éléments de vie personnelle et ce qui se passe au travail.
Le monde du travail est-il à vos yeux plus «suicidogène» aujourd'hui qu'il ne l'était dans le passé?
Bien difficile à dire. D'une part parce que le taux de suicide a constamment baissé ces dernières années en partie parce que la consommation d'alcool a baissé et que la dépression est mieux prise en charge mais aussi parce que les soins se sont améliorés (transport, réanimation) et que des efforts ont été faits en matière de prévention.
Il nous faudrait des enquêtes antérieures sur des échantillons comparables avec des méthodes identiques y compris les taux de réponse et à ma connaissance  cela n'existe pas.
En tout cas il est difficile de conclure des suicides à France Télécom que le monde du travail est plus ou moins «suicidogène». Le suicide est un phénomène qui frappe les esprits mais obéit à des lois bien plus compliquées que la quantité de stress: le suicide diminue en période de guerre où les personnes sont très stressées, a augmenté dans les deux pays d'Europe dont l'économie se portait le mieux: Irlande et au Luxembourg, est très bas en Suède et très élevé en Finlande qui sont sous les mêmes conditions climatiques donc cette relation simple ne peut être faite. Ce qui est certain est que dans une entreprise où les personnes sont en grande détresse, le suicide d'un employé est considéré par chacun comme quelque chose qui les concerne personnellement et de ce fait on peut comprendre le lien qui se fait entre ce suicide et les conditions de travail et le climat dans l'entreprise.
Propos recueillis par Jean-Yves Nau Journaliste et docteur en médecine, il  a été en charge des questions de médecine, de biologie et de bioéthique au Monde pendant 30 ans.
JC

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Message non lu par Libre penseur » 27 oct. 2009, 13:42:00

En fait, pour être tout à fait honnête moralement et intellectuellement, d'une part, il faudrait calculer le taux de suicide par tranche d'âge chez FT, et le comparer avec les résultats de la population française; d'autre part, il faudrait calculer le taux médian selon les tranches d'age de FT (donc de 18 à environ 60) et calculer le taux médian par tranche d'age de la population française (donc de 0 à 100 et des poussières) par exemple en répartissant ces tranches tout les 5 ans, car une moyenne (ou un taux moyen) significative sur un ensemble ne peut pas se rapporter à une population salariale.

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Message non lu par mps » 27 oct. 2009, 17:32:00

Entretien avec le professeur Viviane Kovess Masfety.
Merci, Magic ! Toujours une joie de voir la lucidité et l'analyse prendre le pas sur des slogans magouilleurs.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par politicien » 15 nov. 2009, 20:13:00

Bonjour,

Ebranlée par une série de 25 suicides au sein de l'entreprise depuis 20 mois, la direction de France Télécom a lancé le 19 octobre dernier une grande consultation de l'ensemble de ses salariés afin d'évaluer leur exposition au stress au travail.

Trois salariés de France Télécom sur quatre ont répondu avaient répondu dimanche. Une fois les réponses analysées, un rapport sera remis début décembre à la direction, aux syndicats de l'entreprise et à la médecine du travail. Il comprendra des «propositions de mesures d'urgence à mettre rapidement en oeuvre», indiquait ce dimanche le cabinet Technologia, qui a mis au point le questionnaire.

La clôture de l'enquête aura lieu lundi à 22 heures, mais dès à présent, Technologia estime que «plus de 76.000 réponses auront été collectées» à cette date, explique un communiqué du cabinet, précisant qu'il s'agit de «la plus forte de toutes les participations jamais enregistrées par Technologia sur ses différentes enquêtes».
«On est à 75% de répondants, c'est du jamais vu», a indiqué à l'AFP Jean-Claude Delgènes, directeur de Technologia.
«Ce taux de participation démontre toute l'importance revêtue par la question du stress et des risques psychosociaux dans l'entreprise», a ajouté le communiqué.

Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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Message non lu par Gis » 15 nov. 2009, 20:52:00

Bonsoir,


Ce que j'en pense, c'est simple.. il aura fallu attendre un certain nombre de morts pour qu'une telle enquête soit faite, c'est assez triste de le constater.. même si certains disent que les suicides ont d'autres causes que le travail. Les vies personnelles et professionnelles ne peuvent pas se vivre de façon indépendantes.

à plus

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Message non lu par politicien » 13 févr. 2010, 22:38:00

Bonjour,

Je reprends malheureusement, ce post sur les suicides à France télécom.

Ces deux cas portent à cinq le nombre de suicides de salariés depuis début janvier, tous en dehors de leur lieu de travail, d'après le syndicat Sud. La direction a confirmé chacun d'entre eux. Deux salariés de France Télécom se sont suicidés ces derniers jours hors de leurs lieux de travail, a annoncé vendredi la direction, qui ne privilégie ni n'exclut aucune hypothèse quant à un lien éventuel avec le travail. "L'entreprise est sous le choc", a déclaré à l'AFP un porte-parole de France télécom, groupe déjà marqué par une série de suicides de salariés en 2009. "A l'heure qu'il est, on ne peut ni privilégier ni exclure aucune causalité", a-t-il ajouté. Le dernier cas est celui d'un salarié âgé de 32 ans, employé à Dijon dans le domaine des services aux entreprises, qui s'est suicidé jeudi soir à son domicile. D'après une source syndicale, il était cadre et, comme 35% des salariés de France Télécom, sous contrat de droit privé. Après un arrêt longue maladie, il avait repris le travail il y a quelques mois. L'autre cas est celui d'un technicien d'une cinquantaine d'années de la Haute-Normandie, qui s'est donné la mort dans une forêt mardi. Une enquête de gendarmerie est en cours, a précisé France Télécom. D'après Sud, il avait le statut de fonctionnaire.Le nombre de suicides de salariés de France Télécom en deux ans (2008 et 2009) s'est établi à 35 au 31 décembre dernier, selon plusieurs syndicats. Le 1er décembre, la direction avait annoncé avoir transmis à l'inspection du travail 32 cas de suicides de salariés en deux ans. "Depuis début janvier cela commence à faire beaucoup, sans compter au moins trois tentatives de suicides, cela rappelle la crise de juillet 2009", a dit Patrick Ackermann (Sud), également membre de l'Observatoire du stress et des mobilités forcées de France Télécom.

De son côté, la CGT, prudente dans l'attente de davantage d'informations sur ces cas, réclame "d'aller plus vite dans les négociations en cours sur l'organisation du travail, qui est pathologique". La CFDT s'est également déclarée "inquiète" tout en précisant qu'elle attendait les résultats des enquêtes. Pour M. Ackermann, "la tension est très forte dans l'entreprise, d'autant que la direction met du temps à reconnaître que des suicides ont un lien avec le travail". Notamment au sujet du suicide d'un salarié fonctionnaire d'Annecy (Haute-Savoie) le 28 septembre dernier, alors qu'une étude commandée par le comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) a conclu au lien avec le travail, la direction ne l'a pas encore classé en accident de service. Le comité central d'entreprise de France Télécom a demandé dans une motion il y a quelques jours que cela soit fait très rapidement. France Télécom a dit vendredi à l'AFP attendre les conclusions début mars d'un inspecteur général des affaires sociales nommé par le ministre du Travail en novembre pour rendre un avis sur la reconnaissance de suicides de fonctionnaires de France Télécom en accident de service. 

  Qu'en pensez vous ?     A plus tard,   
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Message non lu par racaille » 13 févr. 2010, 23:10:00

Pas de fumée sans feu  icon_idea
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par Nombrilist » 13 févr. 2010, 23:13:00

Libre penseur a écrit : En fait, pour être tout à fait honnête moralement et intellectuellement, d'une part, il faudrait calculer le taux de suicide par tranche d'âge chez FT, et le comparer avec les résultats de la population française; d'autre part, il faudrait calculer le taux médian selon les tranches d'age de FT (donc de 18 à environ 60) et calculer le taux médian par tranche d'age de la population française (donc de 0 à 100 et des poussières) par exemple en répartissant ces tranches tout les 5 ans, car une moyenne (ou un taux moyen) significative sur un ensemble ne peut pas se rapporter à une population salariale.
Exact. Et comme aucune statistique officiel sur le suicide au travail n'existe en France, on n'est pas près de pouvoir trancher.

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Re: Que se passe t'il à France Télécom ?

Message non lu par Nombrilist » 12 déc. 2014, 08:00:37

Suicides à FT: d'autres cadres dirigeants mis en examen. J'espère qu'ils vont tous les payer très cher, ces ordures. 5 ans de prison chacun. ça fera réfléchir les autres !

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html

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Re: Que se passe t'il à France Télécom ?

Message non lu par politicien » 06 janv. 2015, 22:37:25

Bonjour,
Une peine de 15.000 euros d'amende a été requise mardi en appel à l'encontre d'un responsable de France Telecom jugé à Paris pour une affaire de harcèlement moral.

Il s'agit de la peine d'amende maximale pour ce délit à l'époque des faits. L'avocat général a en outre demandé que la décision soit publiée dans Le Figaro et Le Monde.

Le principal prévenu, à l'époque des faits directeur du pôle commercial de l'agence grands comptes, en charge des gros clients et des administrations, avait été relaxé en première instance par le tribunal correctionnel de Paris le 25 juin. Le parquet avait fait appel.

(...)

http://www.bfmtv.com/societe/harcelemen ... 56040.html
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Re: Que se passe t'il à France Télécom ?

Message non lu par Nombrilist » 08 janv. 2015, 10:20:12

C'est tout ?

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Re: Que se passe t'il à France Télécom ?

Message non lu par politicien » 07 juil. 2016, 07:27:56

Le ministère public reproche à l'entreprise, devenue Orange, d'avoir mis en place dès 2007 une politique qui a eu pour effet de «déstabiliser» les employés et de «créer un climat professionnel anxiogène». Sont visés l'ex-patron, Didier Lombard, et six autres dirigeants. 35 salariés s'étaient donnés la mort en 2008 et 2009.

Après sept ans d'enquête, le parquet de Paris a demandé le renvoi en procès pour harcèlement moral de France Télécom et de son ex-patron Didier Lombard, dans l'affaire de la vague de suicides de salariés au sein de l'entreprise. L'entreprise de telecom et Didier Lombard sont soupçonnés d'avoir mis en place une politique de déstabilisation des salariés pour accélérer les départs au sein de l'entreprise, frappée par une vague de suicides de salariés en 2008 et 2009.

Devenue Orange, France Télécom a été la première entreprise du CAC 40 à avoir été mise en examen pour harcèlement moral. Un procès amènerait la justice à trancher la première affaire de harcèlement à grande échelle dans une entreprise de cette taille. Dans ses réquisitions datées du 22 juin, le parquet a également demandé un procès pour harcèlement moral de deux autres dirigeants, Louis-Pierre Wenes, ex-numéro 2, et Olivier Barberot, ex-responsable des ressources humaines, et de quatre cadres pour complicité, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

(...)

http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... ection.php
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Re: Que se passe t'il à France Télécom ?

Message non lu par Nombrilist » 07 juil. 2016, 07:44:54

7 ans d'enquête juste pour se demander si on va instruire un procès pour harcèlement ? 7 ans ? Mais pourquoi la "justice" prend-elle autant de temps dans ce pays ? On repart pour encore quelques années. Je suis choqué.

voileux
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Re: Que se passe t'il à France Télécom ?

Message non lu par voileux » 07 juil. 2016, 09:37:51

Nombrilist » 07 Juil 2016, 07:44:54 a écrit :7 ans d'enquête juste pour se demander si on va instruire un procès pour harcèlement ? 7 ans ? Mais pourquoi la "justice" prend-elle autant de temps dans ce pays ? On repart pour encore quelques années. Je suis choqué.
Nous assistons dans cette affaire , à une pitrerie d'élus, car juger très vite après les faits met en exergue , toutes les malversations 7 ou 10 ans après l'impact , est négligeable......La dernière en date , en prévision de la déculottée de 2017 , Le Foll veut nommer son directeur de cabinet à la tête de l'INRA (le point) jamais un non possesseur de doctorat n'a dirigé l'INRA , il sera nommé entre le 14 juillet et le 15 août é ho La transparence , quand on sait qu'à juste titre , ils ont critiqué le Hongrois en 2010 , pour le moins c'est osé et hypocrite...

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