La population a perdu du pouvoir d'achat à cause des contractions monétaires à répétition et injustifiées depuis 2008 (2008, 2011 et 2012). Mais sans cette politique monétaire merdique, un rééquilibrage des salaires entre par exemple l'Espagne et l'Allemagne aurait été nécessaire tôt ou tard. On aurait parfaitement pu imaginer une période où les salaires en Espagne croissent en nominal de 3% avec une inflation à 2%, et où les salaires en Allemagne croissent de 5% en nominal avec une inflation à 4%. Après quelques années, cela aurait rééquilibré la compétitivité de l'Espagne par rapport à l'Allemagne, et ce avec un minimum de casse sociale.pierre30 » Mar 3 Mai 2016 - 22:37 a écrit :Oui c'est vrai. On la vu entre autres en Espagne. La dévaluation se fait d'une manière ou d'une autre. Dans les 2 cas la population perd du pouvoir d'achat.Incognito » Mar 3 Mai 2016 - 09:53 a écrit :Exact. Ce qui n'est pas mauvais en soi. Mais cela nécessite une inflation suffisamment élevée pour que cela se fasse sans effets secondaires. Et cela nécessite aussi que les processus d'ajustement des salaires ne soient pas manipulé pour piquer l'emploi des autres membres de l'union monétaire. Deux conditions qui ne sont pas remplies ...albert » Mar 3 Mai 2016 - 05:13 a écrit : Ceci pour en revenir à ce que disait Lordon : le système est verrouillé et toute alternative passe par sa remise en cause. La réforme du code du travail fait partie des réformes structurelles inhérentes à l’existence de la zone euro, car lorsque les ajustements ne peuvent plus se faire par les taux de change, ils se font par les salaires.
"Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
L’Allemagne ne veut pas d’une inflation à 4 % qui appauvrirait ses retraités. Elle est farouchement contre le principe d’avoir à payer pour les autres.
De plus, le mandat de la BCE est d’avoir une inflation inférieure à 2 %.
De plus, le mandat de la BCE est d’avoir une inflation inférieure à 2 %.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Je suis assez d'accord avec l'article de Sapir. Je crois même qu'il ne va pas assez loin: il suppose en effet dans son article qu'une dévaluation interne n'aura pas d'effet sur le taux de change. Perso, je pense que les dévaluations internes sont souvent compensées par une appréciation du taux de change. C'est ce qu'on a observé au Japon.albert » Mer 4 Mai 2016 - 06:38 a écrit :Je vous invite à relire l'article de Jacques Sapir : "Flexibilité et dévaluation interne : de dangereuses idées à la mode".pierre30 » Mar 03 Mai 2016, 22:37:47 a écrit :Oui c'est vrai. On la vu entre autres en Espagne. La dévaluation se fait d'une manière ou d'une autre. Dans les 2 cas la population perd du pouvoir d'achat.Incognito » Mar 3 Mai 2016 - 09:53 a écrit :Exact. Ce qui n'est pas mauvais en soi. Mais cela nécessite une inflation suffisamment élevée pour que cela se fasse sans effets secondaires. Et cela nécessite aussi que les processus d'ajustement des salaires ne soient pas manipulé pour piquer l'emploi des autres membres de l'union monétaire. Deux conditions qui ne sont pas remplies ...albert » Mar 3 Mai 2016 - 05:13 a écrit : Ceci pour en revenir à ce que disait Lordon : le système est verrouillé et toute alternative passe par sa remise en cause. La réforme du code du travail fait partie des réformes structurelles inhérentes à l’existence de la zone euro, car lorsque les ajustements ne peuvent plus se faire par les taux de change, ils se font par les salaires.
Ces politiques ne permettent pas d'avoir une inflation élevée. D'autre part, il faudrait que l'Allemagne ait davantage d'inflation que les autres pays, ce qui n'est pas dans sa culture économique ni compatible avec le vieillissement de sa population.Une telle décision, qui peut avoir pour conséquence la sortie d'un pays de la zone euro, est forcément plus politique que technique.pierre30 » Mar 03 Mai 2016, 22:27:24 a écrit : Cela dit je suis d'accord que la BCE considère également l'aspect politique lorsqu'elle prend une décision.
Je suis donc opposé à toute politique de baisse des salaires en nominal.
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Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
En fait, le mandat de la BCE est 'la stabilité des prix', ce qui peut être interprété de bien des manières. C'est la BCE qui interprète cela comme 'une inflation inférieure à 2%'.albert » Jeu 5 Mai 2016 - 11:08 a écrit :L’Allemagne ne veut pas d’une inflation à 4 % qui appauvrirait ses retraités. Elle est farouchement contre le principe d’avoir à payer pour les autres.
De plus, le mandat de la BCE est d’avoir une inflation inférieure à 2 %.
L'Allemagne va devoir choisir entre plus d'inflation ou une rémunération de l'épargne très faible pendant très longtemps. Je vous rappelle que l'Allemagne a une épargne nette très élevée, alors que des pays comme l'Espagne ont une dette nette.
Ce n'est pas parce que l'Allemagne veut le beurre et l'argent du beurre qu'elle l'aura.
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Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Il y a des économistes (c'est le cas de Patrick Artus) qui disent que, depuis la crise de 2008, l’inflation « normale » de la zone euro est de 1 % et que la BCE devrait revoir son objectif, mais à la baisse.Incognito » Jeu 05 Mai 2016, 11:20:45 a écrit :En fait, le mandat de la BCE est 'la stabilité des prix', ce qui peut être interprété de bien des manières. C'est la BCE qui interprète cela comme 'une inflation inférieure à 2%'.
Si vous dites aujourd’hui aux Allemands qu’ils doivent avoir 4 % d’inflation pour aider les pays d’Europe du Sud, vous allez les faire exploser d’indignation et faire monter l’AfD en flèche !Incognito » Jeu 05 Mai 2016, 11:20:45 a écrit :Ce n'est pas parce que l'Allemagne veut le beurre et l'argent du beurre qu'elle l'aura.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Je crois que, si on dit aux allemands que leurs salaires doivent augmenter de 5% par an, ca posera des problèmes aux crétins style Schauble, mais pas à la majorité des allemands.
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Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
C'est complètement débile en ce qui me concerne. C'est affirmer en fait que la politique monétaire ne définit pas l'inflation. L'inflation serait une phénomème non-monétaire auquel la politique monétaire doit s'adapter. C'est le même genre de débilités que certains sortaient dans les années 70 pour expliquer la persistence d'une inflation élevée à cette époque, et que la politique monétaire laxiste à cette époque n'en était pas responsable.albert » Jeu 5 Mai 2016 - 12:00 a écrit :Il y a des économistes (c'est le cas de Patrick Artus) qui disent que, depuis la crise de 2008, l’inflation « normale » de la zone euro est de 1 % et que la BCE devrait revoir son objectif, mais à la baisse.Incognito » Jeu 05 Mai 2016, 11:20:45 a écrit :En fait, le mandat de la BCE est 'la stabilité des prix', ce qui peut être interprété de bien des manières. C'est la BCE qui interprète cela comme 'une inflation inférieure à 2%'.
Dieu est mort. Marx est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien ... (Woody Allen)
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Je ne suis pas sur que les différentes politiques possibles de la BCE captivent Nuit debout .
Le partage du PIB entre capital et travail , la gestion du travail et son but doivent les captiver
un peu plus .
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Et pendant ce temps là le permafrost décongèle .
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Re: "Nuit Debout" : naissance d'un
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Oui il y a une compensation par l'augmentation du taux de change, mais avec un décalage en terme de taux et en terme de délai.Incognito » Jeu 5 Mai 2016 - 11:13 a écrit :Je suis assez d'accord avec l'article de Sapir. Je crois même qu'il ne va pas assez loin: il suppose en effet dans son article qu'une dévaluation interne n'aura pas d'effet sur le taux de change. Perso, je pense que les dévaluations internes sont souvent compensées par une appréciation du taux de change. C'est ce qu'on a observé au Japon.albert » Mer 4 Mai 2016 - 06:38 a écrit :Je vous invite à relire l'article de Jacques Sapir : "Flexibilité et dévaluation interne : de dangereuses idées à la mode".pierre30 » Mar 03 Mai 2016, 22:37:47 a écrit :Oui c'est vrai. On la vu entre autres en Espagne. La dévaluation se fait d'une manière ou d'une autre. Dans les 2 cas la population perd du pouvoir d'achat.Incognito » Mar 3 Mai 2016 - 09:53 a écrit :Exact. Ce qui n'est pas mauvais en soi. Mais cela nécessite une inflation suffisamment élevée pour que cela se fasse sans effets secondaires. Et cela nécessite aussi que les processus d'ajustement des salaires ne soient pas manipulé pour piquer l'emploi des autres membres de l'union monétaire. Deux conditions qui ne sont pas remplies ...albert » Mar 3 Mai 2016 - 05:13 a écrit : Ceci pour en revenir à ce que disait Lordon : le système est verrouillé et toute alternative passe par sa remise en cause. La réforme du code du travail fait partie des réformes structurelles inhérentes à l’existence de la zone euro, car lorsque les ajustements ne peuvent plus se faire par les taux de change, ils se font par les salaires.
Ces politiques ne permettent pas d'avoir une inflation élevée. D'autre part, il faudrait que l'Allemagne ait davantage d'inflation que les autres pays, ce qui n'est pas dans sa culture économique ni compatible avec le vieillissement de sa population.Une telle décision, qui peut avoir pour conséquence la sortie d'un pays de la zone euro, est forcément plus politique que technique.pierre30 » Mar 03 Mai 2016, 22:27:24 a écrit : Cela dit je suis d'accord que la BCE considère également l'aspect politique lorsqu'elle prend une décision.
Je suis donc opposé à toute politique de baisse des salaires en nominal.
C'est la même chose avec la dévaluation monétaire : les salaires augmentent avec un décalage en temps et en valeur. Cela signifie simplement que l'arme de la dévaluation a une efficacité limitée et que les équilibres ne demandent qu'à se rétablir.
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
On peut constater depuis la crise que la politique monétaire est devenue peu efficace. Dans les années 70 il existait le contrôle des flux monétaires et des changes. Il n'existe plus pour l’Europe et les USA. Il y a également la relativement libre circulation des biens (la mondialisation). L'économie détermine davantage l'inflation que ne le fait la BCE.Incognito » Jeu 5 Mai 2016 - 12:26 a écrit :C'est complètement débile en ce qui me concerne. C'est affirmer en fait que la politique monétaire ne définit pas l'inflation. L'inflation serait une phénomème non-monétaire auquel la politique monétaire doit s'adapter. C'est le même genre de débilités que certains sortaient dans les années 70 pour expliquer la persistence d'une inflation élevée à cette époque, et que la politique monétaire laxiste à cette époque n'en était pas responsable.albert » Jeu 5 Mai 2016 - 12:00 a écrit :Il y a des économistes (c'est le cas de Patrick Artus) qui disent que, depuis la crise de 2008, l’inflation « normale » de la zone euro est de 1 % et que la BCE devrait revoir son objectif, mais à la baisse.Incognito » Jeu 05 Mai 2016, 11:20:45 a écrit :En fait, le mandat de la BCE est 'la stabilité des prix', ce qui peut être interprété de bien des manières. C'est la BCE qui interprète cela comme 'une inflation inférieure à 2%'.
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Oui sans doute.Snark » Jeu 5 Mai 2016 - 14:32 a écrit :Je ne suis pas sur que les différentes politiques possibles de la BCE captivent Nuit debout .
Le partage du PIB entre capital et travail , la gestion du travail et son but doivent les captiver
un peu plus .
Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
C’est tout le problème de la gauche et d’un mouvement comme Nuit Debout. Ils contestent l’austérité, la précarité toujours accrue du travail sans faire le lien avec l’euro, alors que ce lien est essentiel. Comme le dit Lordon, il faut remettre le cadre en question, faute de quoi les diverses revendications ne seront que des slogans inapplicables.pierre30 » Jeu 05 Mai 2016, 23:16:20 a écrit :Oui sans doute.Snark » Jeu 5 Mai 2016 - 14:32 a écrit :Je ne suis pas sur que les différentes politiques possibles de la BCE captivent Nuit debout .
Le partage du PIB entre capital et travail , la gestion du travail et son but doivent les captiver
un peu plus .
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
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Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
c'est bien connu, avant l'Euro, il n'y avait pas de chômage ou de précaritude. Mais bien sûr.albert » 06 Mai 2016, 07:03:20 a écrit :C’est tout le problème de la gauche et d’un mouvement comme Nuit Debout. Ils contestent l’austérité, la précarité toujours accrue du travail sans faire le lien avec l’euro, alors que ce lien est essentiel. [...]pierre30 » Jeu 05 Mai 2016, 23:16:20 a écrit :Oui sans doute.Snark » Jeu 5 Mai 2016 - 14:32 a écrit :Je ne suis pas sur que les différentes politiques possibles de la BCE captivent Nuit debout .
Le partage du PIB entre capital et travail , la gestion du travail et son but doivent les captiver
un peu plus .
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: "Nuit Debout" : naissance d'un mouvement des "Indignés" à la française ?
Deux fois moins je pense.
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